Mouvance de la lumière
Paul Nadar
1856-1939
Mouvance de la lumière
Coups de cœur
Paul Nadar
1856-1939
Mouvance de la lumière
Limehouse blues
Philip Braham
Dorado Schmitt, guitare
Peter Beets, piano
Mayo Hubert, guitare rythmique
Brian Torff, basse
James Carter, saxophone ténor
Dan Levinson, clarinette
Winard Harper, batterie
David langlois, washboard
Django Reinhardt Festival at Birdland (2004).
Comme pousse l’herbe entre les fentes des rochers
Nous avons rencontré deux étrangers un jour
Le ciel du printemps inventait les étoiles…
Et j’inventais un épisode d’amour Pour tes yeux…je les ai chantés
Tes yeux savent-ils combien j’ai longtemps
Comme l’ oiseau attend l’été
Et me suis endormi
Tel le sommeil d’un exilé
Un œil s’endort pour que l’autre veille…longtemps
Et pleure son frère
Nous sommes des amoureux jusqu’à ce que la lune s’endorme
Et nous savons que l’étreinte et les baisers
Sont la nourriture des soirées de charme
Et le matin appelle mes pas afin qu’ils prolongent
le chemin un nouveau jour
Nous sommes deux amis, marche à mes cotés, main dans la main,
Ensemble nous fabriquons le pain et les chansons
Pourquoi interrogeons nous ce chemin…vers quelle destinée
Nous dirige t’il ?
Et d’où a-t’il recueilli nos pas ?
Ce que je cherche ce que tu cherches c’est de cheminer
Ensemble, jusqu’à l’éternité
Pourquoi cherchons nous les chansons des pleurs
Dans un recueil de vieux poèmes
Et nous demandons, O notre amour, resteras-tu ?
Je t’aime d’un amour de caravanes d’herbe et d’eau
Et l’amour du pauvre pour le pain
Nous avons trouvé deux étrangers un jour
Et nous restons deux amis pour toujours.
Mahmoud Darwich
L'enfance nous a donné une fois pour toutes notre teneur en poésie.
Jean Giono
Laisse-moi t'aimer.
J'aime le goût de ton sang épais.
Je le garde longtemps dans ma bouche sans dents.
Son ardeur me brûle la gorge.
J'aime ta sueur.
J'aime caresser tes aisselles
Ruisselantes de joie.
Laisse-moi t'aimer
Laisse-moi lécher tes yeux fermés
Laisse-moi les percer avec ma langue pointue
Et remplir leur creux de ma salive triomphante.
Laisse-moi t'aveugler.
Tu veux mon ventre pour te nourrir
Tu veux mes cheveux pour te rassasier
Tu veux mes reins mes seins ma tête rasée
Tu veux que je meure lentement lentement.
Je frémis sous tes mains joyeuses.
Je bois le sang qui tombe de ta bouche en fente.
Le drap noir rampe sous nos jambes unies
Et tandis que tu mâches mon oreille détachée
Je chante ton nom et mes rêves écartés.
J'ai ouvert ta tête
Pour lire tes pensées.
J'ai croqué tes yeux
Pour goûter ta vue.
J'ai bu ton sang
Pour connaître ton désir
Et de ton corps frissonnant
J'ai fait mon aliment.
Joyce Mansour
Dans chaque homme il y a la caverne
dont il est issu.
Il ne sait rien de tout cela.
Ce n'est pas une poche féconde, elle est toute faite de pierre,
c'est le lieu où il revient
quand il veut s'abriter de la femme
qui dort recroquevillée au fond de lui.
En ce lieu l'homme conserve ses armes,
ses ongles et ses dents,
l'image précoce de son sexe,
il vient regarder ses rêves
fripé comme une chenille,
le menton sur les genoux.
Quand la femme s'éveille, l'homme sursaute et se lève
d'un bond, il ne sait pas où il vient d'atterrir.
Il voit les seins, et ce ventre fécond,
il voit l'icône du corps comme une fenêtre sur le monde
et le marécage crémeux de ce ventre,
la scie nacrée de la soif au mystère édenté
et celle de la faim,
il voit les dents, il voit le sang.
Eira Stenberg
Ce que je voudrais ? Je ne sais.
Je t'aime de tant de manières
Que tu peux choisir. Fais l'essai
De ma tendresse nourricière.
Chaque jour par l'âme et le corps
J'ai renoncé quelque espérance,
Et cependant je tiens encor
À mon amoureuse éloquence,
À cet instinct qui me soulève
De combler d'amour ta torpeur
Et tandis que ton beau corps rêve,
Je voudrais parler sur ton coeur...
Anna de Noailles.
Ralf Peters
Wanderer above the sea of fog
1995 / 2009
Impression couleur sous verre
encadrée
108,5 x 88 cm
D’où me vient la tendresse ?
J’ai caressé d’autres boucles
Et j’ai connu des lèvres
Plus sombres que les tiennes.
Les étoiles s’allumaient et mouraient
(D’où me vient la tendresse ?)
Et les yeux s’allumaient et mouraient
Plongés dans mon regard.
J’ai entendu d’autres chants
Dans la nuit sombre et noire
(D’où me vient la tendresse ?) –
La tête sur le cœur du chanteur.
D’où me vient la tendresse ?
Et que puis-je en faire, adolescent
Malicieux, chanteur vagabond,
Aux cils plus longs que longs ?
Marina Tsvétaïéva
C’est la réalité des photos qui sont sur mon cœur que je veux
Cette réalité seule elle seule et rien d’autre
Mon cœur le répète sans cesse comme une bouche d’orateur et le redit
À chaque battement
Toutes les autres images du monde sont fausses
Elles n’ont pas d’autre apparence que celle des fantômes
Le monde singulier qui m’entoure métallique végétal
Souterrain
Ô vie qui aspire le soleil matinal
Cet univers singulièrement orné d’artifices
N’est-ce point quelque œuvre de sorcellerie
Comme on pouvait l’étudier autrefois
À Tolède
Où fut l’école diabolique la plus illustre
Et moi j’ai sur moi un univers plus précis plus certain
Fait à ton image
Guillaume Apollinaire