Poème
L'été — c'est l'ombre de la jarre qu'emperle son frais et cette
parole qui traverse encore le dédale de vacances.
L'Île-au-Trésor — c'est la touffe de parfums entre tes cuisses salées.
Le désir — c'est la flèche de rubis qui voie par-dessus 1'Orénoque en flammes et décochée sans bruit.
L'amour — c'est ce pays à l'infini ouvert par deux miroirs qui se font face.
L'enfance — c'est la clef rouillée que cachent les buis, celle qui forcerait toutes les serrures.
Le rêve — c'est l'instant où tombe enfin la robe des clairières.
La plus belle récompense de l'homme — c'est encore son sommeil.
Et le mien tarde bien à venir.
André Hardellet