Je le dévisageais
Je le dévisageais et mon cœur battait fort. Sur la banquette en skaï de ce rade boudiné. Dans ce petit bar décoré de tableaux de mauvais goût, de nus voluptueux et de paysages savamment choisis par le patron pour leur laideur et la vulgarité des palettes. Mon cœur cognait à toute berzingue devant son reflet dans les grands miroirs face à nous, qui dédoublaient son visage, et, gênée, de peur d’être surprise, je plongeais la tête dans mon demi, à regarder la mousse se diluer à petit feu.
Timothée Demeillers, Demain la brume.