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Coups de cœur
Celle de toujours, toute
Si je vous dis : " j'ai tout abandonné "
C'est qu'elle n'est pas celle de mon corps,
Je ne m'en suis jamais vanté,
Ce n'est pas vrai
Et la brume de fond où je me meus
Ne sait jamais si j'ai passé.
L'éventail de sa bouche, le reflet de ses yeux,
Je suis le seul à en parler,
je suis le seul qui soit concerné
Par ce miroir si nul où l'air circule à travers moi
Et l'air a un visage aimant, ton visage,
A toi qui n'as pas de nom et que les autres ignorent,
La mer te dit : sur moi, le ciel te dit : sur moi,
Les astres te devinent, les nuages t'imaginent
Et le sang de la générosité
Te porte avec délices.
Je chante la grande joie de te chanter,
La grande joie de t'avoir ou de ne pas t'avoir,
La candeur de t'attendre, l'innocence de te connaitre,
O toi qui supprimes l'oubli, l'espoir et l'ignorance,
Qui supprimes l'absence et qui me mets au monde,
Je chante pour chanter, je t'aime pour chanter
Le mystère où l'amour me crée et se délivre.
Tu es pure, tu es encore plus pure que moi-même.
Paul Eluard
Que reste-t-il de nos amours ?
Ce soir le vent qui frappe à ma porte
Me parle des amours mortes
Devant le feu qui s' éteint
Ce soir c'est une chanson d' automne
Dans la maison qui frissonne
Et je pense aux jours lointains
Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux
Des mois d' avril, des rendez-vous
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse
Bonheur fané, cheveux au vent
Baisers volés, rêves mouvants
Que reste-t-il de tout cela
Dites-le-moi
Les mots les mots tendres qu'on murmure
Les caresses les plus pures
Les serments au fond des bois
Les fleurs qu'on retrouve dans un livre
Dont le parfum vous enivre
Se sont envolés pourquoi?
Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux
Des mois d' avril, des rendez-vous
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse
Bonheur fané, cheveux au vent
Baisers volés, rêves mouvants
Que reste-t-il de tout cela
Dites-le-moi
Un petit village, un vieux clocher
Un paysage si bien caché
Et dans un nuage le cher visage
De mon passé
Paroles : Charles Trenet
Musique : Charles Trenet et Léo Chauliac
Soleil n° 2
Robert Delaunay
Formes circulaires, Soleil n°2, 1912-1913
Peinture à la colle sur toile, 100 x 68,5 cm
Le clown
Le clown est là pour défendre l'âme de l'homme
(Il) assume un rôle social. C’est un médecin, un anarchiste,
un enfant, un poète…
Si la société devait se réduire à trois hommes,
il faudrait que l’un d’eux soit clown.
Slava Polunine
L’ennemi
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Baudelaire
Riverside
Down by the river by the boats
Where everybody goes to be alone
Where you wont see any rising sun
Down to the river we will run
When by the water we drink to the dregs
Look at the stones on the riverbed
I can tell from your eyes
You've never been by the riverside
Down by the water the riverbed
Somebody calls you somebody says
swim with the current and float away
Down by the river everyday
Oh my God I see how everything is torn in the river deep
And I don't know why I go the way
Down by the riverside
When that old river runs pass your eyes
To wash off the dirt on the riverside
Go to the water so very near
The river will be your eyes and ears
I walk to the borders on my own
To fall in the water just like a stone
Chilled to the marrow in them bones
Why do I go here all alone
Oh my God I see how everything is torn in the river deep
And I don't know why I go the way
Down by the riverside
Agnes Obel
Matin bleu
la maldecida / la maudite
No quiero, no, que te rías,
Ni que te pintes de azul los ojos,
Ni que te empolves de arroz la cara,
Ni que te pongas la blusa verde,
Ni que te pongas la falda grana.
Que quiero verte muy seria,
Que quiero verte siempre muy pálida,
Que quiero verte siempre llorando,
Que quiero verte siempre enlutada.
Rafael Alberti
Non, je ne veux pas, non, que tu ris,
Ni que tu te maquilles les yeux en bleu,
ni que tu te poudres le visage,
ni que tu portes la blouse verte,
ni que tu portes la jupe écarlate.
Oui, Je veux te voir très sérieuse
Je veux te voir toujours très pâle,
Je veux te voir toujours en pleurs
Je veux te voir toujours en deuil.
Rafael Alberti
dans El alba del alheli
(L'aube de la giroflée) 1925
Le Temps réconcilié
1.
Entre deux toits
Le bleu
Comme un appel de colombe
La lucarne
Seul regard
Pour toute une vie
Qui rêve de sa vacance
2.
C'était une demeure
D'ici et maintenant
Bousculée par le ciel
Et les erreurs
Du vent
Qui emportait
Nos rêves
Avec fruits et moissons
Qui emportait
Nos rêves
Avec fruits et moissons
C'était une demeure
Du ciel sans frontières
Les murs étaient d'ici
Le ciel était chez lui
Nous y vivions le jour
Connaissions le mot fin
Le temps réconcilié
A sa perte éternelle.
Hélène Cadou