Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vertuchou.over-blog.com

Hélène

10 Septembre 2013, 05:33am

Publié par vertuchou

Que tu es belle maintenant que tu n'es plus
La poussière de la mort t'as déshabillée même de l'âme
Que tu es convoitée depuis que nous avons disparu
Les ondes les ondes remplissent le coeur du désert
La plus pâle des femmes
Il fait beau sur les crêtes d'eau de cette terre
Du paysage mort de faim
Qui borde la ville d'hier les malentendus
Il fait beau sur les cirques verts inattendus
Transformés en églises
Il fait beau sur le plateau désastreux nu et retourné
Parce que tu es si morte
Répandant des soleils par les traces de tes yeux
Et les ombres des grands arbres enracinés
Dans ta terrible Chevelure celle qui me faisait délirer.

Pierre Jean Jouve

Voir les commentaires

Les plages blanches

9 Septembre 2013, 05:32am

Publié par vertuchou

Les plages blanches
désertes
sont fatiguées des baisers de la mer
Elles
s'étendent maintenant
paresseuses
perdues dans la routine blanche
des sables
Les plages sont épuisées
des caresses
de la mer
C'est pourquoi elles sont froides
et font des châteaux
de sable

pour passer le temps

Eunice Arruda

Voir les commentaires

Nocturnes

8 Septembre 2013, 05:26am

Publié par vertuchou

Frédéric Chopin (1810 - 1849) "Nocturnes"
interprétées par Claudio Arrau

Voir les commentaires

Je l'ai aidée à monter sur une bouée

7 Septembre 2013, 10:19am

Publié par vertuchou

Je l'ai aidée à monter sur une bouée et, dans ce mouvement, j'ai effleuré ses seins. J'étais encore dans l'eau quand elle était déjà à plat ventre sur la bouée. Elle s'est retournée vers moi. Elle avait les cheveux dans les yeux et elle riait. Je me suis hissé à côté d'elle sur la bouée. Il faisait bon et, comme en plaisantant, j'ai laissé ma tête en arrière et je l'ai posée sur son ventre. Elle n'a rien dit et je suis resté ainsi. J'avais tout le ciel dans les yeux et il était bleu et doré. Sous ma nuque, je sentais le ventre de Marie battre doucement. Nous sommes restés longtemps sur la bouée, à moitié endormis.

Quand le soleil est devenu trop fort, elle a plongé et je l'ai suivie. Je l'ai rattrapée, j'ai passé ma main autour de sa taille et nous avons nagé ensemble. Elle riait toujours. Sur le quai, pendant que nous nous séchions, elle m'a dit : "Je suis plus brune que vous." Je lui ai demandé si elle voulait venir au cinéma, le soir. Elle a encore ri et m'a dit qu'elle avait envie de voir un film avec Fernandel.

A. Camus L'étranger

Voir les commentaires

On ne peut me connaître

6 Septembre 2013, 05:38am

Publié par vertuchou

On ne peut me connaître
Mieux que tu me connais

Tes yeux dans lesquels nous dormons
Tous les deux
Ont fait à mes lumières d'homme
Un sort meilleur qu'aux nuits du monde
Tes yeux dans lesquels je voyage
Ont donné aux gestes des routes
Un sens détaché de la terre

Dans tes yeux ceux qui nous révèlent
Notre solitude infinie
Ne sont plus ce qu'ils croyaient être

On ne peut te connaître
Mieux que je te connais.

 

Paul Eluard

Voir les commentaires

Les amoureux en vert

5 Septembre 2013, 05:02am

Publié par vertuchou

Marc Chagall  Les amoureux en vert 1917	 Huile sur toile   69,7 x 49,5 cm

Marc Chagall Les amoureux en vert 1917 Huile sur toile 69,7 x 49,5 cm

Voir les commentaires

Vision

4 Septembre 2013, 05:52am

Publié par vertuchou

Je vis d'abord sur moi des fantômes étranges
Traîner de longs habits ;
Je ne sais si c'étaient des femmes ou des anges !
Leurs manteaux m'inondaient avec leurs belles franges
De nacre et de rubis.

Comme on brise une armure au tranchant d'une lame,
Comme un hardi marin
Brise le golfe bleu qui se fend sous sa rame,
Ainsi leurs robes d'or, en grands sillons de flamme,
Brisaient la nuit d'airain !

Ils volaient ! - Mon rideau, vieux spectre en sentinelle,
Les regardait passer.
Dans leurs yeux de velours éclatait leur prunelle ;
J'entendais chuchoter les plumes de leur aile,
Qui venaient me froisser.

Ils volaient ! - Mais la troupe, aux lambris suspendue,
Esprits capricieux,
Bondissait tout à coup, puis, tout à coup perdue,
S'enfuyait dans la nuit, comme une flèche ardue
Qui s'enfuit dans les cieux !

Ils volaient ! - Je voyais leur noire chevelure,
Où l'ébène en ruisseaux
Pleurait, me caresser de sa longue frôlure ;
Pendant que d'un baiser je sentais la brûlure
Jusqu'au fond de mes os.

Dieu tout-puissant ! j'ai vu les sylphides craintives
Qui meurent au soleil !
J'ai vu les beaux pieds nus des nymphes fugitives !
J'ai vu les seins ardents des dryades rétives,
Aux cuisses de vermeil !

Rien, non, rien ne valait ce baiser d'ambroisie,
Plus frais que le matin !
Plus pur que le regard d'un oeil d'Andalousie !
Plus doux que le parler d'une femme d'Asie,
Aux lèvres de satin !

Oh ! qui que vous soyez, sur ma tête abaissées,
Ombres aux corps flottants !
Laissez, oh ! laissez-moi vous tenir enlacées,
Boire dans vos baisers des amours insensées,
Goutte à goutte et longtemps !

Oh ! venez ! nous mettrons dans l'alcôve soyeuse
Une lampe d'argent.
Venez ! la nuit est triste et la lampe joyeuse !
Blonde ou noire, venez ; nonchalante ou rieuse,
Coeur naïf ou changeant !

Venez ! nous verserons des roses dans ma couche ;
Car les parfums sont doux !
Et la sultane, au soir, se parfume la bouche ;
Lorsqu'elle va quitter sa robe et sa babouche
Pour son lit de bambous !

Hélas ! de belles nuits le ciel nous est avare
Autant que de beaux jours !
Entendez-vous gémir la harpe de Ferrare,
Et sous des doigts divins palpiter la guitare ?
Venez, ô mes amours !

Mais rien ne reste plus que l'ombre froide et nue,
Où craquent les cloisons.
J'entends des chants hurler, comme un enfant qu'on tue ;
Et la lune en croissant découpe, dans la rue,
Les angles des maisons.

Alfred de Musset

Voir les commentaires

Toi l'homme

3 Septembre 2013, 05:47am

Publié par vertuchou

Je cherche un homme, Un homme qui ressemble à un homme, Un homme, en somme. C'est beau et puis c'est chaud, les hommes Et plus c'est rare et plus c'est beau. J'aimerais que ce soit moins rare. Tant pis si tu es moins beau.

Je cherche un homme, Un homme qui ressemble à un homme, Un homme, en somme. C'est beau et puis c'est chaud, les hommes Et plus c'est rare, plus ça tient chaud. J'aimerais que ce soit moins rare Et tant pis si j'avais moins chaud.

J'en ai connu plusieurs Que le soir nous apporte Et qu'au petit matin, Tristes, l'on reconduit Jusqu'au seuil de sa porte. J'en ai connu plusieurs Mais le vent les emporte. Ils font de ma maison Plus triste qu'un automne Un jardin d'amour mortes.

Si tu es l'homme, cet homme Qui ressemble à mon homme, Mon homme, en somme, Si tu es l'homme que j'espère, Si tu es l'homme que j'attends, Oh, tu devrais venir plus vite, Tu devrais venir, maintenant. Si tu es l'homme après qui Aucun autre homme dans ma vie Ne sera plus jamais un homme, Ni dans mon cœur, ni sur ma peau, Oh, tu devrais venir plus vite, Oh, tu devrais venir plus tôt Et tant pis, tant pis Si tu n'es pas beau.

Toi l'homme L'homme qui ressemble à un homme, Mon homme, en somme, Mon homme, mon homme, mon homme...

Barbara

Voir les commentaires

Someday my prince will come

2 Septembre 2013, 05:06am

Publié par vertuchou

Bill Evans Trio

Someday my prince will come

(1960)

Voir les commentaires

la poésie montre

1 Septembre 2013, 05:15am

Publié par vertuchou

[La poésie] montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur,

les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens

enregistraient machinalement

Jean Cocteau

Voir les commentaires

<< < 1 2 3