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Vertuchou.over-blog.com

Nous avons marché un peu dans la pinède

8 Février 2014, 05:37am

Publié par vertuchou

Nous avons marché un peu dans la pinède pour descendre à la plage. L'air s' accordait à mon émotion, j'avais la gorge sèche, le soleil passait entre les pins comme des lames fines qu'on aurait tirées du feu, la terre était recouverte de poussière et d'épines, de petits cailloux et de coquillages cassés, des parcelles de
Rochers que le temps avait fragmentés, et j'étais moi-même aussi faite d'éclats, de désordre et de chaud. J'étais dans mon corps et un peu au-dessus aussi, je me voyais clairement marcher avec Dario vers la crique, je savais ce qui allait nous arriver, j'avais conscience que bientôt je serais "ni tout à fait la même ni tout à fait une autre", et je souriais ä Dario, d'un sourire nouveau, plus tendre, presque amusé auquel il répondait en se mordant un peu les lèvres, c'était la première fois que je le voyais gêné.

Véronique Olmi, Le premier amour

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Grand Central Station

7 Février 2014, 04:40am

Publié par vertuchou

Hal Morey  Grand Central Station, New York vers 1930.

Hal Morey Grand Central Station, New York vers 1930.

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Pour devenir de la poésie

6 Février 2014, 04:21am

Publié par vertuchou

Pour devenir de la poésie, la parole doit passer par l’autre monde.

La réalité s’invente ; je vois ce que voient mes poèmes.

Ricardo Paseyro

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Sonnet V

5 Février 2014, 19:51pm

Publié par vertuchou

Clere Venus, qui erres par les Cieus,
Entens ma voix qui en pleins chantera,
Tant que ta face au haut du Ciel luira,
Son long travail et souci ennuieus.

Mon oeil veillant s'atendrira bien mieus,
Et plus de pleurs te voyant getera.
Mieus mon lit mol de larmes baignera,
De ses travaus voyant témoins tes yeus.

Donq des humains sont les lassez esprits
De dous repos et de sommeil espris.
J'endure mal tant que le Soleil luit :

Et quand je suis quasi toute cassee,
Et que me suis mise en mon lit lassee,
Crier me faut mon mal toute la nuit.

Louise Labé

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Le tombeau

4 Février 2014, 04:23am

Publié par vertuchou

[...]

Un long pied nu sur ma bouche
Un long pied contre le cœur
Tu es ma soif, ma fièvre
pied de whisky, pied de vin
pied fou de terrassé
Ô ma cravache ma douleur
talon très haut me terrassant
je pleure de ne pas mourir
Ô soif, inapaisable soif
désert sans issue
Sous l’aile bourrasque de mort où je crie
aveugle, à deux genoux
et les orbites vides
Couloirs où je ris d’une nuit insensée
couloirs où je ris dans le claquement des portes
où j’adore une flèche
et j’éclate en sanglots
Le coup de clairon de la mort
mugit dans mon oreille
Au delà de ma mort
un jour
la terre tourne dans le ciel
Je suis mort et les ténèbres
altèrent
le sans finir avec le jour
L’univers m’est fermé
En lui je reste aveugle
accordé au néant
Le néant n’est que moi-même
L’univers n’est que ma tombe
Le soleil n’est que la mort
Mes yeux sont l’aveugle foudre
mon cœur est le ciel où l’orage éclate
En moi-même
au fond d’un abîme
l’immense univers
est la mort
Je suis la fièvre
le désir
je suis la soif
la joie qui retire la robe
et le vin qui fait rire de n’avoir plus de robe
Dans un bol de gin
une nuit de fête
les étoiles tombent du ciel
Je lampe la foudre à longs traits
Je vais rire aux éclats
la foudre dans le cœur

Georges Bataille

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Aleko et Zemphira

3 Février 2014, 04:48am

Publié par vertuchou

Marc Chagall : Aleko et  Zemphira. 1955

Marc Chagall : Aleko et Zemphira. 1955

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Quand je pense à ma vie

2 Février 2014, 05:07am

Publié par vertuchou

Quand je pense à ma vie, un grand ennui me prend
Et j’ai pitié de voir ma jeune destinée
S’effeuiller, solitaire, année après année,
Comme une fleur des eaux qu’emporte le courant.

Je ne m’en émeus plus, ni trop ne m’en étonne,
Car je sais quels débris roulent les plus purs flots,
Et dans un même accord quels déchirants sanglots
Ils mêlent si souvent à leur chant monotone.

C’est la loi de tout être et j’y cède à mon tour,
Honteuse seulement qu’à tant de fier courage
S’offrent, toujours pareils, l’écueil et le naufrage,
Et sans comprendre mieux qu’on survive à l’amour.

Quand le vent de sa tige a détaché la fleur,
Elle suit quelque temps le torrent qui la berce;
Sa coupe de parfums au soleil se renverse
Et la fraîcheur de l’onde avive sa couleur.

Le voyageur lassé, l’oiseau dont l’aile plie,
Demandent : Où va-t-elle ? Et l’appellent du bord,
Tandis qu’elle descend tranquille et sans effort
Vers la rive où tout meurt, dans l’ombre où tout s’oublie.

Louisa Siefert

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corporal

1 Février 2014, 04:13am

Publié par vertuchou

son triangle isocèle m'obsède
qui s'ouvre puis se ferme comme un éventail
Geyser / odeurs corporelles
décrue de l'envie
que je te dédie
magnétisme magnitude absolue
séisme cutané
mon sexe grande roussette
montée de l'envie , roux rousse rouvre
et ta peau !
oh ! mon corporal

FrenchPeterpan

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