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Vertuchou.over-blog.com

le tourbillon

11 Décembre 2014, 04:36am

Publié par vertuchou

Elle avait des bagues à chaque doigt
Des tas de bracelets autour des poignets
Et puis elle chantait avec une voix
Qui, sitôt, m'enjôla
Elle avait des yeux, des yeux d'opale
Qui me fascinaient, qui me fascinaient
Y avait l'ovale de son visage pâle
De femme fatale qui m'fut fatal
De femme fatale qui m'fut fatal
On s'est connu, on s'est reconnu
On s'est perdu de vue, on s'est r'perdu d'vue
On s'est retrouvé, on s'est réchauffé
Puis on s'est séparé
Chacun pour soi est reparti
Dans l'tourbillon de la vie
Je l'ai revue un soir, aïe, aïe, aïe
Ça fait déjà un fameux bail
Ça fait déjà un fameux bail
Au son des banjos je l'ai reconnue
Ce curieux sourire qui m'avait tant plu
Sa voix si fatale, son beau visage pâle
M'émurent plus que jamais
Je me suis soûlé en l'écoutant
L'alcool fait oublier le temps
Je me suis réveillé en sentant
Des baisers sur mon front brûlant
Des baisers sur mon front brûlant
On s'est connu, on s'est reconnu
On s'est perdu de vue, on s'est r'perdu de vue
On s'est retrouvé, on s'est séparé
Puis on s'est réchauffé
Chacun pour soi est reparti
Dans l'tourbillon de la vie
Je l'ai revue un soir ah! là là
Elle est retombée dans mes bras
Elle est retombée dans mes bras
Quand on s'est connu, quand on s'est reconnu
Pourquoi s'perdre de vue, se reperdre de vue ?
Quand on s'est retrouvé, quand on s'est réchauffé
Pourquoi se séparer?
Alors tous deux on est repartis
Dans le tourbillon de la vie
On a continué à tourner
Tous les deux enlacés
Tous les deux enlacés
Tous les deux enlacés

Serge Rezvani

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Tu es la vie et la mort

10 Décembre 2014, 05:43am

Publié par vertuchou

Tu es la vie et la mort.
Tu es venue en mars
sur la terre nue -
et ton frisson dure.
Sang de printemps
- anémone ou nuage -
ton pas léger
a violé la terre.
La douleur recommence.
Ton pas léger
a rouvert la douleur.
La terre était froide
sous un pauvre ciel
immobile et fermée
comme dans la torpeur d’un rêve,
comme après la souffrance.
Et la glace était douce
dans le cœur profond.
Entre vie et mort
l’espoir se taisait.
Maintenant ce qui vit
a une voix et un sang.
Maintenant terre et ciel
sont un frisson puissant,
l’espérance les tord,
le matin les bouleverse,
ton pas et ton haleine
d’aurore les submergent.
Sang de printemps,
toute la terre tremble
d’un ancien tremblement.
Tu as rouvert la douleur.
Tu es la vie et la mort.
Sur la terre nue,
tu es passée légère,
hirondelle ou nuage,
et le torrent du cœur
s’est réveillé, déferle,
se reflète dans le ciel
et reflète les choses -
et les choses, dans le ciel, dans le cœur,
souffrent et se tordent
dans l’attente de toi.
C’est le matin, l’aurore,
sang de printemps,
tu as violé la terre.
L’espérance se tord,
et t’attend et t’appelle.
Tu es la vie et la mort.
Ton pas est léger.

Cesare Pavese

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La Castiglione

9 Décembre 2014, 04:02am

Publié par vertuchou

Virginia Oldoïn, comtesse de Castiglione photographie de  Pierre Louise Pierson  vers1863-66

Virginia Oldoïn, comtesse de Castiglione photographie de Pierre Louise Pierson vers1863-66

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La statue

8 Décembre 2014, 04:30am

Publié par vertuchou

Quand tu m’es apparue
c’est la tête penchée
et un doigt sur les lèvres.
Joli corps de statue
sur ton socle de grès,
tu m’as jeté un sort, sorcière !
Tu m’as jeté un sort…

Car tu m’as envoûté
de corps et de pensées,
un sourire sur les lèvres.
Es-tu sainte ou diablesse ?
Es-tu femme ou déesse ?
Tu m’as jeté un sort, sorcière !
Tu m’as jeté un sort…

Tu as tissé ta toile
comme ferait l’araignée,
un grand rire sur les lèvres.
Et en gestes comptés,
comme la reine d’un bal,
tu m’as jeté un sort, sorcière !
Tu m’as jeté un sort…

Alors brisant le mal,
je t’ai abandonnée,
un défi sur les lèvres.
Couché dans l’aube pâle,
je ne puis t’oublier.
Tu m’as jeté un sort, sorcière !
Tu m’as jeté un sort…

Adorable statue
à la tête penchée
et au doigt sur les lèvres,
merveille de formes nues
dans le marbre taillées,
tu m’as jeté un sort, sorcière !
Tu m’as jeté un sort…

Esther Granek

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Ainsi frappe la foudre

7 Décembre 2014, 04:27am

Publié par vertuchou

"L’amour surgit devant nous comme surgit de terre
l’assassin au coin d’une ruelle obscure et nous frappa
tous deux d’un coup.
Ainsi frappe la foudre, ainsi frappe le poignard !
Elle affirma d’ailleurs par la suite que les choses
ne s’étaient pas passées ainsi, puisque nous nous aimions,
évidemment, depuis très longtemps, depuis toujours,
sans nous connaître,
sans nous être jamais vus…"


Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite

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Extase

6 Décembre 2014, 04:21am

Publié par vertuchou

Ainsi l’amour du Ciel ravit en ces hauts lieux
Mon âme sans la mort, et le corps en ce monde
Va soupirant çà bas à liberté seconde
De soupirs poursuivant l’âme jusques aux Cieux.

Vous courtisez le Ciel, faibles et tristes yeux,
Quand votre âme n’est plus en cette terre ronde :
Dévale, corps lassé, dans la fosse profonde,
Vole en ton paradis, esprit victorieux.

Ô la faible espérance, inutile souci,
Aussi loin de raison que du Ciel jusqu’ici,
Sur les ailes de foi délivre tout le reste.

Céleste amour, qui as mon esprit emporté,
Je me vois dans le sein de la Divinité,
Il ne faut que mourir pour être tout céleste.

Théodore Agrippa d’Aubigné

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Qui l'augel da pianta in pianta lieto vola

5 Décembre 2014, 04:30am

Publié par vertuchou

Aria: Qui l'augel da pianta In pianta lieto vola (Aci) extrait de la cantate profane de Georg Friedrich Haendel "Aci, Galatea E Polifemo" interprété par Nathalie Stutzmann

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Ode à l'aimée

4 Décembre 2014, 04:27am

Publié par vertuchou

Heureux ! qui près de toi, pour toi seule soupire,
Qui jouit du plaisir de t'entendre parler,
Qui le voit quelquefois doucement lui sourire.
Les dieux dans son bonheur peuvent-ils l'égaler ?

Je sens de veine en veine une subtile flamme
Courir par tout mon corps sitôt que je te vois
Et dans les doux transports où s'égare mon âme,
Je ne saurais trouver de langue, ni de voix.

Un nuage confus se répand sur ma vue.
Je n'entends plus: je tombe en de douces langueurs;
Et, pâle, sans haleine, interdite, éperdue,
Un frisson me saisit, je tremble, je me meurs.

Sappho

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C'est ça la poésie

3 Décembre 2014, 04:18am

Publié par vertuchou

[...] La société vue d'un certain point de vue que je connais, est une fourmilière

où tout est instinct, même et surtout l'intelligence, où les actions ne s'enchaînent

que pour faire une espèce d'usine absurde. De cette société il faut essayer

de sortir et c'est le but de la poésie. Sortir de là. Passer comme en se jouant

devant les gardes de la porte. Certes on ne leur échappe jamais entièrement

– mais on déborde sur le monde, dans le vide. C'est ça la poésie.

Pierre Garnier

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Chant funèbre / Funeral Blues

2 Décembre 2014, 04:04am

Publié par vertuchou

Arrêtez les pendules, coupez le téléphone,
Faites taire le chien d’un os gras qu’on lui donne,
Silence les pianos ! Sourdine, les tambours
Pour sortir le cercueil entre tout ces cœurs lourds..

Que les aéroplanes voltigeant au dehors
dessinent ces trois mot : Il Est Mort.
Mettez du crêpe noir aux cous blancs des pigeons,
aux mains des policiers des gants noirs en coton.

Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest,
ma semaine affairée, mon dimanche de sieste,
mon midi, mon minuit, mes mots et ma chanson.
Je pensais que l'amour ne finirait jamais : eh bien non.

Plus besoin des étoiles et que, tous, ils s’en aillent
envelopper la lune, démonter le soleil
assécher l'océan, arracher les forêts
car ici rien d’heureux n’adviendra plus jamais.

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Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.


Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.


He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.


The stars are not wanted now: put out every one;
Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.

Wystan Hugh Auden

traduction Yves Perret

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