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Vertuchou.over-blog.com

Sonnet

10 Avril 2018, 02:12am

Publié par vertuchou

(Pour votre chère morte, son ami.)

2 novembre 1877

Sur les bois oubliés quand passe l'hiver sombre
Tu te plains, ô captif solitaire du seuil,
Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueil
Hélas! du manque seul des lourds bouquets s'encombre.

Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,
Une veille t'exalte à ne pas fermer l'oeil
Avant que dans les bras de l'ancien fauteuil
Le suprême tison n'ait éclairé mon Ombre.

Qui veut souvent avoir la Visite ne doit
Par trop de fleurs charger la pierre que mon doigt
Soulève avec l'ennui d'une force défunte.

Ame au si clair foyer tremblante de m'asseoir,
Pour revivre il suffit qu'à tes lèvres j'emprunte
Le souffle de mon nom murmuré tout un soir.

 

 

Stéphane Mallarmé

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La poésie est de toutes les eaux claires

9 Avril 2018, 02:10am

Publié par vertuchou

La poésie est de toutes les eaux claires celle qui s’attarde le moins aux reflets de ses ponts.

— René Char

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Nous inscrivons notre nom

8 Avril 2018, 02:26am

Publié par vertuchou

Nous inscrivons notre nom
dans tout ce qui passe
bribe
parcelle
miracle
rompu
recréé
à chaque lettre

Nous inscrivons notre nom dans les poitrines
au creux des souffles
que nous ne connaîtrons jamais

Jeanne Benameur

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Baroque Bordello

7 Avril 2018, 02:38am

Publié par vertuchou

Etienne Cabran, Baroque Bordello

Etienne Cabran, Baroque Bordello

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Souvenir

6 Avril 2018, 02:46am

Publié par vertuchou


En vain le jour succède au jour,
Ils glissent sans laisser de trace ;
Dans mon âme rien ne t'efface,
Ô dernier songe de l'amour !

Je vois mes rapides années
S'accumuler derrière moi,
Comme le chêne autour de soi
Voit tomber ses feuilles fanées.

Mon front est blanchi par le temps ;
Mon sang refroidi coule à peine,
Semblable à cette onde qu'enchaîne
Le souffle glacé des autans.

Mais ta jeune et brillante image,
Que le regret vient embellir,
Dans mon sein ne saurait vieillir
Comme l'âme, elle n'a point d'âge.

Non, tu n'as pas quitté mes yeux;
Et quand mon regard solitaire
Cessa de te voir sur la terre,
Soudain je te vis dans les cieux.

Là, tu m'apparais telle encore
Que tu fus à ce dernier jour,
Quand vers ton céleste séjour
Tu t'envolas avec l'aurore.

Ta pure et touchante beauté
Dans les cieux même t'a suivie ;
Tes yeux, où s'éteignait la vie,
Rayonnent d'immortalité !

Du zéphyr l'amoureuse haleine
Soulève encor tes longs cheveux ;
Sur ton sein leurs flots onduleux
Retombent en tresses d'ébène,

L'ombre de ce voile incertain
Adoucit encor ton image,
Comme l'aube qui se dégage
Des derniers voiles du matin.

Du soleil la céleste flamme
Avec les jours revient et fuit ;
Mais mon amour n'a pas de nuit,
Et tu luis toujours sur mon âme.

C'est toi que j'entends, que je vois,
Dans le désert, dans le nuage;
L'onde réfléchit ton image;
Le zéphyr m'apporte ta voix.

Tandis que la terre sommeille,
Si j'entends le vent soupirer,
Je crois t'entendre murmurer
Des mots sacrés à mon oreille.

Si j'admire ces feux épars
Qui des nuits parsèment le voile,
Je crois te voir dans chaque étoile
Qui plaît le plus à mes regards.

Et si le souffle du zéphyr
M'enivre du parfum des fleurs.
Dans ses plus suaves odeurs
C'est ton souffle que je respire.

C'est ta main qui sèche mes pleurs,
Quand je vais, triste et solitaire,
Répandre en secret ma prière
Près des autels consolateurs.

Quand je dors, tu veilles dans l'ombre ;
Tes ailes reposent sur moi ;
Tous mes songes viennent de toi,
Doux comme le regard d'une ombre.

Pendant mon sommeil, si ta main
De mes jours déliait la trame,
Céleste moitié de mon âme,
J'irais m'éveiller dans ton sein !

Comme deux rayons de l'aurore,
Comme deux soupirs confondus,
Nos deux âmes ne forment plus
Qu'une âme, et je soupire encore !

Alphonse de Lamartine

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Comme je t'aime, mon cher amour

5 Avril 2018, 02:52am

Publié par vertuchou

Comme je t'aime, mon cher amour ! Je ne puis élaguer de mon esprit ton image chérie

et sans cesse ton nom est sur mes lèvres. Tu m'as prise toute entière par tes caresses,

par tes baisers et désormais je suis à toi, rien qu'à toi, le sais-tu ?

Tu as emporté tout mon cœur avec toi. Que n'as-tu aussi emporté tout mon corps ?

Pourquoi faut-il que de nouveau je sois privée de cet amour qui fait ma joie ?

Mademoiselle S.  Lettres d'amour 1928-1930

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Et je l’ai rêvé

4 Avril 2018, 02:13am

Publié par vertuchou

Et je l’ai rêvé et le rêve,
Un jour le rêverai encore,
Tout se répétera, tout se réalisera,
Vous rêverez tout ce que j’ai vu en rêve.

Là-bas, de notre côté, du côté du monde
La vague poursuit la vague et bat le rivage,
Et sur la vague l’étoile, l’homme et l’oiseau,
Et le rêve, le réel et la mort – vague après vague.

Pas besoin de date : j’étais et je serai,
La vie est le miracle des miracles, et sur mes genoux
Comme un orphelin j’assois ce miracle,

Seul au milieu des miroirs – dans le cercle des reflets
Des mers et des villes qui rayonnent en miracle.
Et la mère garde son enfant sur les genoux. En larmes.

Arseni Aleksandrovitch Tarkovski.

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Something Cool

3 Avril 2018, 02:08am

Publié par vertuchou

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Horoscope d'un pendu

2 Avril 2018, 02:05am

Publié par vertuchou

Et Nostradamus et Rombure,
Et tous les devins plus vantés
Ont été par toi fréquentés
Pour savoir ta bonne aventure ;
Ils ont prédit que tu serais
Un jour plus haut que tous les rois,
Et voici qu'on te mène pendre
N'ont ils pas dit la vérité ?
Car tu t'en vas si hautement,
Que nul ne peut si haut prétendre.

 Guillaume Bouchet

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En poésie

1 Avril 2018, 02:02am

Publié par vertuchou

En poésie, il faut chercher la lumière... même si l'on doit descendre très profond.

Ile Eniger

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