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Verdi prati

20 Novembre 2019, 01:21am

Publié par vertuchou

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Le rebelle

19 Novembre 2019, 01:36am

Publié par vertuchou

Un ange furieux fond du ciel comme un aigle,
Du mécréant saisit à plein poing les cheveux,
Et dit, le secouant : " Tu connaîtras la règle !
(Car je suis ton bon Ange, entends-tu ?) Je le veux !

Sache qu'il faut aimer, sans faire la grimace,
Le pauvre, le méchant, le tortu, l'hébété,
Pour que tu puisses faire, à Jésus, quand il passe,
Un tapis triomphal avec ta charité.

Tel est l'Amour ! Avant que ton coeur ne se blase,
A la gloire de Dieu rallume ton extase ;
C'est la Volupté vraie aux durables appas !"

Et l'Ange, châtiant autant, ma foi ! qu'il aime,
De ses poings de géant torture l'anathème ;
Mais le damné répond toujours : " Je ne veux pas !"

Charles Baudelaire

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Reste l’indicible

18 Novembre 2019, 01:08am

Publié par vertuchou

Reste l’indicible.
Entre les notes,
au milieu des regards,
à la diagonale du fou
et à l’aplomb du désir.
Reste la poésie.

Emmanuel Merle

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Traces

17 Novembre 2019, 01:09am

Publié par vertuchou

Sur le ciment frais d’une allée
un oiseau jadis laissa
pigeon, colombe ou tourterelle,
l’empreinte de ses pas.


l’oiseau sans doute s’envola
vécut de saison an saison
puis fut mangé par la terre.

Mais la trace à jamais demeure
comme une longue et belle phrase énigmatique.

Il en est ainsi du poète
sur le chemin de l’écriture
dans une secrète espérance.

 Jean Joubert

 

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Palais Royal

16 Novembre 2019, 01:04am

Publié par vertuchou

Sabine Weiss, Paris, Palais Royal 1954.

Sabine Weiss, Paris, Palais Royal 1954.

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L’âme

15 Novembre 2019, 01:25am

Publié par vertuchou

Comme un exilé du vieux thème,
J'ai descendu ton escalier ;
Mais ce qu'a lié l'Amour même,
Le temps ne peut le délier.

Chaque soir quand ton corps se couche
Dans ton lit qui n'est plus à moi,
Tes lèvres sont loin de ma bouche ;
Cependant, je dors près de Toi.

Quand je sors de la vie humaine,
J'ai l'air d'être en réalité
Un monsieur seul qui se promène ;
Pourtant je marche à ton côté.

Ma vie à la tienne est tressée
Comme on tresse des fils soyeux,
Et je pense avec ta pensée,
Et je regarde avec tes yeux.

Quand je dis ou fais quelque chose,
Je te consulte, tout le temps ;
Car je sais, du moins, je suppose,
Que tu me vois, que tu m'entends.

Moi-même je vois tes yeux vastes,
J'entends ta lèvre au rire fin.
Et c'est parfois dans mes nuits chastes
Des conversations sans fin.

C'est une illusion sans doute,
Tout cela n'a jamais été ;
C'est cependant, Mignonne, écoute,
C'est cependant la vérité.

Du temps où nous étions ensemble,
N'ayant rien à nous refuser,
Docile à mon désir qui tremble,
Ne m'as-tu pas, dans un baiser,

Ne m'as-tu pas donné ton âme ?
Or le baiser s'est envolé,
Mais l'âme est toujours là, Madame ;
Soyez certaine que je l'ai.

Germain Nouveau.

 

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Et qui résisterait à tes adorables lettres

14 Novembre 2019, 01:43am

Publié par vertuchou

Janvier 1835
Et qui résisterait à tes adorables lettres, Juliette ! Je viens de les lire, de les relire, de les dévorer de baisers comme j'en dévorerais ta bouche sur je te tenais là. Je t'aime. Tu vois bien que je t'aime. Est-ce que tout n'est pas là ? Oh oui, je te demande bien pardon à genoux et du fond du cœur et du fond de l'âme de toutes mes injustices. Je voudrais avoir là comme tout à l'heure ton pied, ton pied charmant, ta main, tes yeux, et tes lèvres sous mes lèvres. Je te dirais toutes ces choses qui ne se disent qu'avec sourires et des baisers. Oh ! je souffre bien souvent, va, plains-moi. Mais je t'aime. Aime-moi ! Tes lettres sont ravissantes. Ma vie est faire des regards que me donnent tes yeux, des sourires que me donne ta bouche, des pensées que me donne ta journée, des rêves que me donne ta nuit. Dors bien cette nuit. Dors. Je pense que tu t'endors en ce moment. Je voudrais que tu visses cette lettre en songe, et le regard avec lequel j'ai lu les tiennes et le cœur avec lequel je t'écris celle-ci. Je te baise mille fois, Juliette bien-aimée, dans toutes les parties de ton corps, car il me semble que partout sur ton corps, je sens la place de ton cœur comme partout dans ma vie je sens la place de mon amour. Je t'aime, tu es ma joie.

Victor Hugo

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L'abscisse et l'ordonnée

13 Novembre 2019, 01:50am

Publié par vertuchou

L’abscisse est la cruelle Maîtresse de l'ordonnée.
À Peine se sont-elles croisées
qu'elles enfantent, baptisent et domicilient un petit point
dont il faut reconnaître - à regret - qu'elles ne prennent aucun soin.
L’abscisse en effet n'a de cesse que de rencontrer une nouvelle ordonnée
plus jeune, plus belle,
à laquelle elle fera illico un nouveau petit point unique,
qu'elle abandonnera comme le précédent,
le vouant le plus souvent
à la solitude paranoïaque des corps totalement ordonnés.

Marie Desplechin

 

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So Beautiful

12 Novembre 2019, 01:46am

Publié par vertuchou

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Réconciliation

11 Novembre 2019, 09:29am

Publié par vertuchou

Quand tu es là, face à la tombe de ton héros,
Ou vers un village rasé où il est mort,
Souviens-toi, dans la fierté qui se ravive en toi,
Des soldats allemands qui furent loyaux et braves.

Les hommes se sont battus en brutes, ont fait des choses atroces;
Et tu as nourri la haine, dure et aveugle.
Mais sur ce Golgotha peut-être verras-tu
Les mères de ceux qui ont tué ton fils.

*

When you are standing at your hero’s grave,
Or near some homeless village where he died,
Remember, through your heart’s rekindling pride,
The German soldiers who were loyal and brave.

Men fought like brutes; and hideous things were done;
And you have nourished hatred harsh and blind.
But in that Golgotha perhaps you’ll find
The mothers of the men who killed your son.

Siegfried Sassoon

 

 

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