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Une fourmi de dix-huit mètres

29 Février 2020, 01:28am

Publié par vertuchou

Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête
Ça n'existe pas, ça n'existe pas

Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards
Ça n'existe pas, ça n'existe pas

Une fourmi parlant français
Parlant latin et javanais
Ça n'existe pas, ça n'existe pas
Et pourquoi… pourquoi pas

Robert Desnos

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Grands soirs

28 Février 2020, 01:45am

Publié par vertuchou

 

Tes grains de beauté dans le dos
Je les ai comptés un par un
Comme les points dans ces jeux idiots
Qu'on relie pour faire un dessin
Et pour ta peau de léopard
Moi j'aurais marché sur les mains
Que reste-t-il de nos grands soirs
Quand s'en vient le petit matin?
 
Rappelle toi que l'on riait
Nous étions ivres un jour sur deux
Tu dansais, moi je titubais
Et nous en prenions jusqu'aux yeux
Mais quand c'est fini c'est trop boire
Quand c'est rendre tout ce trop plein
Que reste-t-il de nos grands soirs
Quand s'en vient le petit matin?
 
Et toute la nuit sur cette place
S'embrasser au cœur de la foule
Ta mèche que la brise agace
Comme une petite vague qui roule
Était-ce le vent de l'histoire
La promesse des beaux lendemains
Que reste-t-il de nos grands soirs
Quand s'en vient le petit matin?
 
Tes grains de beauté dans le dos
C'est à peine si je m'en souviens
C'est comme les fleurs, comme les photos
C'est comme les vieux horaires de train
C'est comme ranger dans un tiroir
Ça fane, ça jaunit, ça déteint
Que reste-t-il de nos grands soirs
Quand s'en vient le petit matin?
 

Alex  Beaupain

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J’interroge la lune, une coupe de vin à la main

27 Février 2020, 01:22am

Publié par vertuchou

 Lune dans le ciel bleu, depuis quand es-tu là ?
Je te pose la question, une coupe à la main.
L’homme ne peut pas monter sur la lune claire ;
Mais la lune se promène toujours avec l’homme.
Miroir aérien brillant sur la porte rouge du palais ;
Elle répand un éclat pur quand la brume se dissipe.
On la voit se lever dans la nuit au-dessus de la mer ;
On oublie qu’elle se noyait dans les nuages du matin.
Le lièvre blanc y pile la drogue magique jour et nuit ;
Chang’e* y habite seule, sans connaître de voisins.
Les gens d’aujourd’hui, n’ont pas vu la lune d’antan ;
La lune d’aujourd’hui, elle, a éclairé les gens de jadis.
Gens d’aujourd’hui et de jadis : de l’eau qui coule ;
Mais c’est toujours la même lune qu’on contemple.
Puisse au moment où nous chantons face au vin
L’éclat du clair de lune illuminer nos coupes dorées.

Li Bai

* Chang’e (ou Heng’e), enfuie dans la lune, en devint la déesse.

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La charge émotive

26 Février 2020, 01:01am

Publié par vertuchou

La charge émotive du poème

se trouve dans la mémoire des cellules

dans un soubresaut d’épiderme

au détour d’un effleurement

-- Rosalie Trudel

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Je marche

25 Février 2020, 01:12am

Publié par vertuchou

Je marche
entre la route et les champs
pour rien
il fait juste assez chaud
et juste assez froid
pour être bien
les amandiers commencent à fleurir
pendant que le soleil
achève Février
je marche
pour n'aller nulle part
juste
pour marcher
et je tiens
tout entier
dans la paume
de ma main
cette jolie
petite
chose
qu'on appelle la vie.
 
Thomas Vinau

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Madrigal Hor che'l ciel e la terra

24 Février 2020, 02:41am

Publié par vertuchou

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S’en sont allées les neiges

23 Février 2020, 02:13am

Publié par vertuchou

    S’en sont allées les neiges, déjà revient l’herbe aux campagnes
    et aux arbres la chevelure.
    La terre fait son changement et la décrue le long des rives
    laisse couler les fleuves.
    
    La Grâce avec les Nymphes, avec ses deux sœurs, ose
    conduire nue les danses.
    Rien d’immortel à espérer, te prévient l’année et de l’alme
    jour l’heure ravisseuse.
    
    Le froid mollit sous les Zéphyrs, l’été broie le printemps
    et puis s’en va périr dès que
    l’automne lourd de fruits aura répandu ses dons et bientôt
    revient l’inertie de l’hiver.
     
    Pourtant ce que le ciel abîme, rapidement les lunes le réparent.
    Nous, une fois tombés
    où se trouve Énée Père, où sont les riches Tullus et Ancus,
    sommes poussière et ombre.
    
    Qui sait si ajouteront au total d’aujourd’hui les instants
    de demain Ceux d’en haut ?
    Aux mains avides de ton héritier échappera tout le bien qu’ami de
    toi tu te seras accordé.
     
    Quand tu seras mort de ta seule mort et que sur toi Minos aura
    rendu sa splendide sentence,
    non, Torquatus, ni ta naissance, ni ton éloquence, ni ta
    piété ne te feront revivre,
    car les ténèbres de l’enfer, ni Diane le pudique
    Hippolyte ne l’en délivre,
    ni Thésée n’est de force à rompre du Léthée les chaînes
    pour son aimé Pirithoüs.

    Horace

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Elle a dit

22 Février 2020, 01:39am

Publié par vertuchou

Elle a dit : “… vos mots me plaisent, vos mots m'étreignent. Je parle à vos mots en les posant sur ma joue ; je les silence, je les ingère comme de petits fruits qui vitaminent mon esprit, mon présent, mes larmes, mes nuits et mes joies. Et je me demande si vous, vous, vous la devinez cette étreinte ; ou bien restez seul, reclus, interdit et fenêtres fermées, là où vous êtes en train d'écrire ? Oui je me demande si vos mots une fois reçus par moi ne vous reviennent pas sous forme de, je ne sais pas : l'onde d'un infime espoir partagé, d'une caresse profonde, la caresse d'un alcool fort, la caresse de bras invisibles vous entourant comme un serpent géant ; venu, non pas pour vous étouffer mais vous alléger d'une vague, cette vague revenue, renvoyée par moi depuis l'autre côté de l'océan : là où je suis, là où vos mots savent toujours me trouver, m'étreindre”.

— jacques dor
 

 

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Ô vous du petit matin

21 Février 2020, 02:05am

Publié par vertuchou

Ô vous du petit matin dans une chambre
qui demandez si la grappe du jour
vous réserve un grain délectable
ne vous levez pas encore, attirez vers vous l'ordinateur,
écrivez en italique votre espoir
puis vivez vos heures et revenez au cœur du soir.
Vous voici devant l'écran, les lettres
s'inclinent
toujours
Et vous les transposez en corps dix-huit pour lire
Comme une affiche
L'inscription de votre désir déçu - qui renaît.


Marie-Claire Bancquart

 

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Always And Forever

20 Février 2020, 01:34am

Publié par vertuchou

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