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Vertuchou.over-blog.com

Tes yeux

19 Février 2020, 02:09am

Publié par vertuchou

J'ai peur de regarder tes yeux
Tu ris et tes vives pupilles
Brûlent comme du feu
Et, comme des diamants, brillent.

C'est si bon et si douloureux,

Pourtant.
De se plonger ardent
Au fond de tes deux yeux.

C'est si bon et si caressant
De se livrer, vivant.

Aux feux
De tes deux yeux.

Ella Wheeler Wilcox

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Toutes les choses

18 Février 2020, 01:59am

Publié par vertuchou

"Toutes les choses ont leur mystère,

et la poésie, c'est le mystère de toutes les choses"

Federico Garcia Lorca

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Vivre ici

17 Février 2020, 02:12am

Publié par vertuchou

Quand je l’ai vue, je l’ai perdue
La trace d’une hermine sur les vitres givrées.
Une étoile, à peine une étoile, la lumière,
Ses ongles sur le marbre éveillé de la nuit.


Je ne parle plus pour personne,
Le jour et la nuit se mêlent si bien dans la chevelure,
Sous mon regard, sous ses cheveux elle se fane,
Être vertueux, c’est être seul.

 
Inconnue, elle était ma forme préférée,
Je n’avais pas le souci d’être un homme,
Et, vain, je m’étonne d’avoir eu à subir
Mon désir comme un peu de soleil dans l’eau froide.

Paul Éluard

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La Quiétude (Couple Nu)

16 Février 2020, 02:05am

Publié par vertuchou

Kees van Dongen, La Quiétude (Couple Nu) 1915-1916 gouache on paper 29.7 x 49 cm.

Kees van Dongen, La Quiétude (Couple Nu) 1915-1916 gouache on paper 29.7 x 49 cm.

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Sometimes with the Heart / Parfois avec le Cœur

15 Février 2020, 01:59am

Publié par vertuchou

Sometimes with the Heart
Seldom with the soul
Scarcer once with the might
Few ? love at all

Parfois avec le Cœur
Peu souvent avec l’âme
Plus rarement avec force
Peu ? aiment vraiment

Emily Dickinson

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Bon anniversaire Princesse

14 Février 2020, 01:52am

Publié par vertuchou

" Bon anniversaire Princesse,

Nous vieillissons et nous sommes habitués l'un à l'autre. Nous lisons nos pensées. Nous savons ce que l'autre veut sans même avoir à le demander. Parfois, nous nous agaçons un peu. Peut-être que parfois, nous nous prenons pour acquis. Mais de temps en temps, comme aujourd'hui, je réfléchis et je réalise à quel point je suis chanceux de partager ma vie avec la femme la plus formidable que j'aie jamais rencontrée. Tu continues à me fasciner et à m'inspirer. Tu es l'objet de mon désir, la raison première de mon existence. Je t'aime tellement. "

Lettre de Johnny Cash pour le 65e anniversaire de sa femme June Carter Cash

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Fernando de Noronha

13 Février 2020, 01:32am

Publié par vertuchou

Et dans la nuit nous éclairons nos pas, à la lumière blanche d’un téléphone, nous remontons la pente comme ça.

Ce soir à Fernando de Noronha, nous avons regardé le soleil tomber dans l’océan pour la quatrième fois.
Chaque fois c’est pareil, une fille regarde la lumière orange, elle positionne sa main pour faire semblant de tenir un point minuscule entre ses doigts, chaque fois il y a un couple en haut des rochers à cet endroit, chaque fois sur nos lèvres il y a la cachaça, la menthe, le citron vert, chaque fois le cœur se serre.
Tout le monde voit la même chose en même temps. Tout le monde ressent, pareil et différent.
La suite c’est comme après les feux d’artifice, les gens repartent à l’envers vers la ville et les lumières, les restaurants ventilateurs, Bota Fogo, téléviseurs. Vers des chambres d’hôtels inconnues, des carrelages ensablés sous les pieds nus, des chargeurs d’Iphone inconstants, des best-sellers laissés par des couples allemands.

Et nous éclairons nos pas, à la lumière blanche d’un téléphone, nous remontons la pente comme ça.

Nous sommes tous les quatre, dans la nuit noire, sur le chemin de terre, nos pieds dans la poussière qui dérapent.
Toi tu es l’aîné.
Tu marches devant avec moi.
En septembre tout changera pour toi.
Pour la première fois, tu partiras seul dans les rues de Paris.
Ce soir dans la pente tu me parles.
Tu ne parles pas si souvent.
En sortant des théâtres, des cirques, des salles de cinéma, parfois je pensais ça.
Tu gardais les choses pour toi.
À la fin des anniversaires, en recherchant tes affaires, en me penchant pour lacer tes chaussures à terre.
Je me retrouvais avec toi dans la rue, avec toi et tes cheveux trempés du chahut, transpirant d’avoir tellement couru. Et tu disais oui c’était bien. C’était bien.

Tu ne posais pas de questions. Les avions, les serpents, l’amour, les étoiles filantes.
Mais ce soir tu me parles dans la pente.
Et je garde ça pour moi. Mélangé au citron vert, à la menthe, à la cachaça.
Et je me demande si dans ma vie une seule fois je me sentirai plus proche de toi.
Que maintenant, à cet instant.

Dans la nuit nous éclairons nos pas à la lumière blanche d’un téléphone, nous remontons la pente comme ça.

Vincent Delerm

 

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Mil pasos

12 Février 2020, 01:21am

Publié par vertuchou

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La Tourterelle et le Ramier

11 Février 2020, 02:28am

Publié par vertuchou

Qu’on ne me parle plus d’Amour, ni de Plaisirs,
Disait un jour la triste Tourterelle :
Consacrez-vous, mon Âme, à d’éternels soupirs,
   J’ai perdu mon Amant fidèle.
Arbres, Ruisseaux, Gazons délicieux,
Vous n’avez plus de charmes pour mes yeux,
   Mon Amant a cessé de vivre :
Qu’attendons-nous, mon cœur ? Hâtons nous de le suivre.
Comme on l’eût dit, autrefois on l’eût fait.
Quand nos Pères voulaient peindre un Amour parfait :
   La Tourterelle en était le symbole,
Elle suivait toujours son Amant au trépas ;
   Mais la mode change ici-bas,
   De cette constance frivole.
   Le Désespoir a perdu son crédit,
   Et Tourterelle se console,
S’il faut tenir pour vrai, ce que ma Fable en dit.
   Elle prétend, que cette Désolée,
À sa juste douleur voulant être immolée,
Choisit un vieux Palais, vrai séjour des Hiboux ;
   Où sans chercher aucune nourriture,
Un prompt trépas était son espoir le plus doux :
Mais qui ne sait pas, qu’en toute conjoncture,
La Providence est plus sage que nous ?
   Dans cette demeure sauvage,
   Habitait un jeune Ramier,
   Houpé, patu (1), de beau plumage,
   Et, quoique jeune, vieux Routier (2)
Dans l’art de soulager les douleurs du veuvage.
Pour notre Tourterelle, il mit courtoisement,
   Ses plus beaux secrets en usage ;
   La Pauvrette, au commencement,
   Loin de prêter l’oreille à son langage,
   Ne voulait pas, se montrer seulement :
Mais le Ramier parlant de défunt son Amant,
   Insensiblement il l’engage
   À recevoir son compliment.
Ce compliment fut d’une grande force,
Il disait du défunt, toute sorte de bien,
   Ne blâmait la Veuve de rien ;
Bref, c’était une douce amorce,
Pour attirer un plus long entretien.
   Voilà donc la belle Affligée,
   En tendres propos engagée :
   Elle tombe sur le discours
   De l’Histoire de ses Amours :
Dépeint, non sans cris, et sans larmes,
Du pauvre Trépassé, les vertus et les charmes :
Et ne croyant par là, que flatter sa douleur,
Elle apprit au Ramier le chemin de son cœur.
Par ce que le Défunt avait fait pour lui plaire,
   Il comprit ce qu’il fallait faire.
   Il était copiste entendu ;
Il sut si dextrement imiter son modèle,
   Que dans peu notre Tourterelle
Crut retrouver en lui, ce qu’elle avait perdu.

1 Patu : qui a des plumes jusque sur les pattes.
2 Routier : fort expérimenté.

Marie-Catherine de Villedieu

cité par Edwige Keller-Rahbé

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Le poète cultive les fissures

10 Février 2020, 01:34am

Publié par vertuchou

Le poète cultive les fissures, surtout le poète moderne. [...]  Il n’ignore pas le sens ultime du texte du rabbin Joseph Ben Shalom, de Barcelone : « L’abîme devient visible à chaque brèche. À chaque transformation de la réalité, à chaque mutation de forme ou chaque fois que s’altère un état de chose, l’abîme du néant est traversé et devient visible par la grâce d’un instant mystique passager. Rien ne peut changer sans qu’ait lieu le contact avec cette région de l’être absolu. » [...] Le poète est un mystique irrégulier, un étrange mystique qui parle, tout en sachant que le silence est à la base de tout – ou qu’il est la base de tout, y compris de la parole.

Roberto Juarroz

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