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Vertuchou.over-blog.com

Monk's Mood

30 Avril 2021, 01:00am

Publié par vertuchou

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Il nous faut croiser

29 Avril 2021, 01:31am

Publié par vertuchou

Il nous faut croiser bien des revenants, dissoudre bien des fantômes, converser avec bien des morts, donner la parole à bien des muets, à commencer par l’infans que nous sommes encore, nous devons traverser bien des ombres pour enfin, peut-être, trouver une identité qui, si vacillante soit-elle, tienne et nous tienne. La vie est inquiète.
 
Jean-Bertrand Pontalis,  Traversée des ombres

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Qui pourrait décrire le désir

28 Avril 2021, 01:58am

Publié par vertuchou

Qui pourrait décrire le désir quand il est aussi torride, chargé de succulences, impérieux ? Il échappe aux mots. Seule, peut-être, la musique peut rendre la puissance de la houle qui le porte, le souffle brûlant et les vibrations qu’il dégage. Il m’a, naguère, inspiré un tableau (allons, tant pis, fini le secret ! On sait maintenant ce que je fais). La toile était ronde, et j’avais peint une incandescence orange au centre, vers laquelle vibrait un déferlement d’ondes rouges et lavande. (J’en étais alors à ma période dite abstraite, qui suivit ma période dite figurative, laquelle précéda ma période dite postmoderniste, celle des photogrammes.) Ces ondes de rouges et de lavande, semblables aux orbes futuristes d’une meurtrissure, j’en ressens physiquement le choc à présent : elles me pénètrent, m’envahissent avec les caresses de mon amant qui parcourent mon corps, glissent jusqu’à mes fesses, se coulent entre mes cuisses où ses doigts écartent la fente de la culotte rouge, trouvent l’orée satinée. Et je me liquéfie…
La suite, qui ne la connaît d’avance, moi la première ? – à ceci près que je suis affolée de désir.

Erica Jong,  Nana blues

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Tu m’as tout pris

27 Avril 2021, 01:19am

Publié par vertuchou

Tu m’as tout pris…
Tu m’as pris jusqu’à la seconde d’oubli …

Je m’échappe à moi-même
Je me coule entre les doigts
Et je ruisselle sur ma vie
Comme sur une plaine morte

Je pense à vous
Les mots sont neufs
Fondants comme une rose de Noël
Dans l’arbre
Avec ses surprises, ses flammes, sa légende

Marcher avec toi
Me mettre du rouge avec toi
Du rouge aux lèvres
Du rouge aux ongles
Du rouge au cœur

Retrouver le monde avec toi
Dans mes deux mains
Parce que tu m’auras conté
Une pluie au printemps
Ou un cuivre qui fait l’amour
Avec le soleil

Mourir de ta chair en moi
M’endormir et rêver que je rêve de toi

Quand je reste seule
Je tends mes doigts vers ta réalité
Qui est la mienne

T’avoir pour maître
Oh ! Cette chance, ce miracle
Ce don de toi à mes côtés

Attendre
Pour te réinventer
La venue inouïe de ton visage
Connaître ton visage
Connaître ton baiser
Connaître ton amour
En mourir, en mourir.

Claude de Burine

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Young girl

26 Avril 2021, 01:02am

Publié par vertuchou

Nell Dorr, Young girl, 1920.

Nell Dorr, Young girl, 1920.

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Poèmes divers, II

25 Avril 2021, 01:43am

Publié par vertuchou

Il aimait à la voir, avec ses jupes blanches,
Courir tout au travers du feuillage et des branches,
Gauche et pleine de grâce, alors qu'elle cachait
Sa jambe, si la robe aux buissons s'accrochait. 

Charles Baudelaire

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Je conçois mal la poésie

24 Avril 2021, 01:56am

Publié par vertuchou

Je conçois mal la poésie si elle n'est pas la manifestation

de la révolte essentielle d'un être contre les lois absurdes

de l'univers dans lequel il se trouve, bien malgré lui, jeté

-- Michel Leiris

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Des sommets des montagnes

23 Avril 2021, 01:31am

Publié par vertuchou

Des sommets des montagnes
Des villages
Des villes
Des bosquets
Des forêts
Des jardins
Des lits

Provient le bois des cercueils.

Hala Mohammad

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Wonderful Life

22 Avril 2021, 01:58am

Publié par vertuchou

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Ces longues nuits d'hiver

21 Avril 2021, 01:40am

Publié par vertuchou

Ces longues nuits d'hiver, où la Lune ocieuse
Tourne si lentement son char tout à l'entour,
Où le Coq si tardif nous annonce le jour,
Où la nuit semble un an à l'âme soucieuse :

Je fusse mort d'ennui sans ta forme douteuse,
Qui vient par une feinte alléger mon amour,
Et faisant, toute nue, entre mes bras séjour,
Me pipe doucement d'une joye menteuse.

Vraie tu es farouche, et fière en cruauté :
De toi fausse on jouit en toute privauté.
Pres ton mort je m'endors, près de lui je repose :

Rien ne m'est refusé. Le bon sommeil ainsi
Abuse par le faux mon amoureux souci.
S'abuser en amour n'est pas mauvaise chose

Pierre de Ronsard

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