L'amour est un principe mystérieux
L'amour est un principe mystérieux, le désamour plus encore,
on arrive à savoir pourquoi on aime, jamais vraiment pourquoi on n'aime plus.
Hélène Grémillon
Coups de cœur
L'amour est un principe mystérieux, le désamour plus encore,
on arrive à savoir pourquoi on aime, jamais vraiment pourquoi on n'aime plus.
Hélène Grémillon
J'aime ces gens étranges
Aux trous dans la mémoire
Des trous remplis de plaies
Présentes ou bien passées
Vérités toutes crues
Remontant en marée
Quand les masques ont fondu
Que la farce est jouée
L'inconscient se lézarde
La raison capitule
Des blessures tenaces
Font surface et bousculent
L'hier est aujourd'hui
Le présent n'est qu'instant
De vieilles photos parlent
Révélateurs puissants
J'aime ces gens étranges
Leur raison déraisonne
Ils sont les dissidents
Des logiques des hommes
Leur cœur ne souffre pas
L'événement leur échappe
Ils captent les émois
L'essentiel sans flafla
J'aime ces gens étranges
Qui repèrent la fausseté
Des gestes et des paroles
Réclament l'amour vrai
Fonctionnent à la tendresse
Négligent tout le reste
Ils sont vérité nue
Ils aiment ou ils détestent
J'aime ces gens étranges
À la mémoire trouée
Qui changent des bribes
De leurs vies effacées
Voyageurs sans papier
Sans qualifications
Ils sont ce que nous sommes
Et nous leur ressemblons
J'aime ces gens étranges
Qui me montrent du doigt
Les immenses trous noirs
Que j'ai au fond de moi
Ils sont le grand miroir
De mes désirs enfouis
De ma débridence tue
Et de ma fantaisie
J'aime ces gens étranges
Qui ont le mal d'enfance
Comme le mal d'un pays
Qu'ils chercheraient en silence
Derrière l'apparence
De leur mémoire perdue
Leur peau parle une langue
Que nous n'entendons plus
J'aime ces gens étranges
Aux trous dans la mémoire
Des trous remplis de plaies
Présentes ou bien passées
Vérités toutes crues
Remontant en marée
Quand les masques ont fondu
Que la farce est jouée.
Julos Beaucarne
https://www.youtube.com/watch?v=uf4JUKqcXZg
La poésie est l'art de faire entrer la mer dans un verre.
Italo Calvino
N' égraine pas le tournesol,
Tes cyprès auraient de la peine,
Chardonneret reprend ton vol
Et revient à ton nid de laine.
Tu n'es pas un caillou du ciel
Pour que le vent te tienne quitte
Oiseau rural, l'arc-en -ciel
S'unifie dans la marguerite.
L'homme fusille, cache-toi;
Le tournesol est son complice.
Seules les herbes sont pour toi,
Les herbes des champs qui se plissent.
Le serpent ne te connais pas ,
Et la sauterelle est bougonne;
La taupe, elle, n'y voit pas;
Le papillon ne hait personne.
Il est midi, chardonneret.
Le séneçon est là qui brille.
Attarde-toi, va, sans danger:
L'homme est rentré dans sa famille!
L'écho de ce pays est sûr.
J'observe, je suis bon prophète;
Je vois tout de mon petit mur,
Même tituber la chouette.
Qui, mieux qu'un lézard amoureux,
Peut dire les secrets terrestres?
Ô léger gentil roi des cieux
Que n'as-tu ton nid dans ma pierre!
Orgon, août 1947
René Char
Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.
Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.
Vertige ! voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s'apaiser.
Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu'un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l'unanime pli !
Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d'un bracelet.
Stéphane Mallarmé
La poésie est la vie, que le rayon de la puissance imaginative traverse.
Simon Critchley
Lors
Tes lèvres d’amour entrouvriront ma vulve
Et boiront mon désir
Comme on boit un vin fou
Ce désir
Qui courait au long de mon Échine
Et faisait se cambrer mes reins
A ton toucher si doux
Lors
Je ne saurai plus si c’est moi que tu aimes
Ou seulement
Ta joie
De me donner l’amour.
Simonne Michel Azais