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Il n’y a plus de sens

30 Novembre 2021, 01:40am

Publié par vertuchou

Il n’y a plus de sens
Que le corps n’ait dressé
Parlez-moi de luxure
Peaux aimantes
Femmes crues
Dans le salon ocre tous les tons
Devancent la nuit.


Mon amour d’infini en infini
Gardons-nous otages
Laissons du bout des doigts
L’orgasme sur nos corps
Ta bouche sur mes seins
Dépasse toute certitude

Germaine Beaulieu

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Lui : Ton mari, il sait cette histoire ?

29 Novembre 2021, 01:45am

Publié par vertuchou

Lui : Ton mari, il sait cette histoire ?
Elle hésite.
Elle : Non.
Lui : Il n'y a que moi alors ?
Elle : Oui.
Il se lève de la table, la prend dans ses bras, la force à se lever à son tour, et l'enlace très fort, scandaleusement. Les gens regardent. Ils ne comprennent pas. Il est dans une joie violente. Il rit.
Lui : Il n'y a que moi qui sache. Moi seulement.
En même temps qu'elle ferme les yeux, elle dit.
Elle : Tais-toi.
Elle se rapproche encore plus de lui. Elle lève sa main, et, très légèrement, elle lui caresse la bouche avec sa main. Elle dit, presque dans un bonheur soudain.
Elle : Ah ! Que c'est bon d'être avec quelqu'un quelquefois.
Ils se séparent, très lentement. (...)
Lui : Parle encore.
Elle : Oui.
Elle cherche. N'y arrive pas.
Lui : Parle. (...)
Elle : Dans quelques années, quand je t'aurai oublié, et que d'autres histoires comme celle-là, par la force encore de l'habitude, arriveront encore, je me souviendrai de toi comme de l'oubli de l'amour même. Je penserai à cette histoire comme à l'horreur de l'oubli. Je le sais déjà"

Marguerite Duras, Hiroshima mon amour

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Si tu viens

28 Novembre 2021, 01:52am

Publié par vertuchou

Si tu viens, je prendrai tes lèvres dès la porte,
Nous irons sans parler dans l'ombre et les coussins,
Je t'y ferai tomber, longue comme une morte,
Et, passionnément, je chercherai tes seins.

A travers ton bouquet de corsage, ma bouche
Prendra leur pointe nue et rose entre deux fleurs,
Et t'écoutant gémir du baiser qui les touche,
Je te désirerai, jusqu'aux pleurs, jusqu'aux pleurs !

- Or, les lèvres au sein, je veux que ma main droite
Fasse vibrer ton corps - instrument sans défaut -
Que tout l'art de l'Amour inspiré de Sapho
Exalte cette chair sensible intime et moite.

Mais quand le difficile et terrible plaisir
Te cambrera, livrée, éperdument ouverte,
Puissé-je retenir l'élan fou du désir
Qui crispera mes doigts contre ton col inerte !

 
Lucie Delarue-Mardrus

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Main street

27 Novembre 2021, 01:40am

Publié par vertuchou

Gordon Stewart Cameron, Main Street,  vers.1971, juile sur toile.

Gordon Stewart Cameron, Main Street, vers.1971, juile sur toile.

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Je respire où tu palpites

26 Novembre 2021, 01:51am

Publié par vertuchou

Je respire où tu palpites,
Tu sais ; à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t'en vas ?

A quoi bon vivre, étant l'ombre
De cet ange qui s'enfuit ?
A quoi bon, sous le ciel sombre,
N'être plus que de la nuit ?

Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t'en ailles
Pour qu'il ne reste plus rien.

Tu m'entoures d'Auréoles;
Te voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t'envoles
Pour que je m'envole aussi.

Si tu pars, mon front se penche ;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.

Que veux-tu que je devienne
Si je n'entends plus ton pas ?
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s'en va ? Je ne sais pas.

Quand mon orage succombe,
J'en reprends dans ton coeur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d'azur.

L'amour fait comprendre à l'âme
L'univers, salubre et béni ;
Et cette petite flamme
Seule éclaire l'infini

Sans toi, toute la nature
N'est plus qu'un cachot fermé,
Où je vais à l'aventure,
Pâle et n'étant plus aimé.

Sans toi, tout s'effeuille et tombe ;
L'ombre emplit mon noir sourcil ;
Une fête est une tombe,
La patrie est un exil.

Je t'implore et réclame ;
Ne fuis pas loin de mes maux,
O fauvette de mon âme
Qui chantes dans mes rameaux !

De quoi puis-je avoir envie,
De quoi puis-je avoir effroi,
Que ferai-je de la vie
Si tu n'es plus près de moi ?

Tu portes dans la lumière,
Tu portes dans les buissons,
Sur une aile ma prière,
Et sur l'autre mes chansons.

Que dirai-je aux champs que voile
L'inconsolable douleur ?
Que ferai-je de l'étoile ?
Que ferai-je de la fleur ?

Que dirai-je au bois morose
Qu'illuminait ta douceur ?
Que répondrai-je à la rose
Disant : " Où donc est ma soeur ?"

J'en mourrai ; fuis, si tu l'oses.
A quoi bon, jours révolus !
Regarder toutes ces choses
Qu'elle ne regarde plus ?

Que ferai-je de la lyre,
De la vertu, du destin ?
Hélas ! et, sans ton sourire,
Que ferai-je du matin ?

Que ferai-je, seul, farouche,
Sans toi, du jour et des cieux,
De mes baisers sans ta bouche,
Et de mes pleurs sans tes yeux !

Victor Hugo

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Si la société évacue la poésie

25 Novembre 2021, 01:32am

Publié par vertuchou

Si la société évacue la poésie comme mode d'expression non productif, c'est peut-être que la poésie est un foyer de contestation, un acte de résistance, une incompatibilité fondamentale avec le système dominant ?

Jean Rouaud

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Précisément ces histoires qu’on invente

24 Novembre 2021, 01:42am

Publié par vertuchou

Précisément ces histoires qu’on invente, qu’on croit inventer, et qui ne sont peut-être qu’une mise en ordre de choses déjà là depuis bien longtemps.
Vous vous demandez, fugitivement, si, oui, dans une certaine mesure, écrire un roman, ce n’est pas justement cela, classer ses images intérieures sans les reconnaître, de manière à fournir une suite lisible.

Christine Montalbetti, Expérience de la campagne.

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Hopeful

23 Novembre 2021, 01:51am

Publié par vertuchou

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Plus jamais

22 Novembre 2021, 01:24am

Publié par vertuchou

Plus jamais de chambre pour nous,
Ni de baisers à perdre haleine
Et plus jamais de rendez-vous
Ni de saison, d'une heure à peine,
Où reposer à tes genoux.

Pourquoi le temps des souvenirs
Doit-il me causer tant de peine
Et pourquoi le temps du plaisir
M'apporte-t-il si lourdes chaînes
Que je ne puis les soutenir ?

Rivage, oh ! rivage où j'aimais
Aborder le bleu de ton ombre,
Rives de novembre ou de mai
Où l'amour faisait sa pénombre
Je ne vous verrai plus jamais.

Plus jamais. C’est dit. C'est fini
Plus de pas unis, plus de nombre,
Plus de toit secret, plus de nid,
Plus de lèvres où fleurit et sombre
L'instant que l'amour a béni.

Quelle est cette nuit dans le jour ?
Quel est dans le bruit ce silence ?
Mon jour est parti pour toujours,
Ma voix ne charme que l'absence,
Tu ne me diras pas bonjour.

Tu ne diras pas, me voyant,
Que j'illustre les différences,
Tu ne diras pas, le croyant,
Que je suis ta bonne croyance
Et que mon coeur est clairvoyant.

Mon temps ne fut qu'une saison.
Adieu saison vite passée.
Ma langueur et ma déraison
Entre mes mains sont bien placées
Comme l'amour en sa maison.

Adieu plaisirs de ces matins
Où l'heure aux heures enlacée
Veillait un feu jamais éteint.
Adieu. Je ne suis pas lassée
De ce que je n'ai pas atteint.

Louise de Vilmorin

 

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Sonate opus 1 no. 6 "Preludio"

21 Novembre 2021, 01:33am

Publié par vertuchou

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