Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vertuchou.over-blog.com

La bouche

31 Décembre 2024, 01:13am

Publié par vertuchou

Ni sa pensée, en vol vers moi par tant de lieues,
Ni le rayon qui court sur son front de lumière,
Ni sa beauté de jeune dieu qui la première
Me tenta, ni ses yeux - ces deux caresses bleues ;

Ni son cou ni ses bras, ni rien de ce qu'on touche,
Ni rien de ce qu'on voit de lui ne vaut sa bouche
Où l'on meurt de plaisir et qui s'acharne à mordre,

Sa bouche de fraîcheur, de délices, de flamme,
Fleur de volupté, de luxure et de désordre,
Qui vous vide le cœur et vous boit jusqu'à l'âme...

Marie Nizet

 

Voir les commentaires

Tombeau de la Reine

30 Décembre 2024, 01:00am

Publié par vertuchou

Voir les commentaires

Complainte des complaintes

29 Décembre 2024, 01:58am

Publié par vertuchou

Maintenant, pourquoi ces complaintes ?
Gerbes d’ailleurs d’un défunt Moi
Où l’ivraie art mange la foi ?
Sot tabernacle où je m’éreinte
À cultiver des roses peintes ?
Pourtant ménage et sainte-table !
Ah ! ces complaintes incurables,
Pourquoi ? pourquoi ?

Puis, Gens à qui les fugues vraies
Que crie, au fond, ma riche voix
— N’est-ce pas, qu’on les sent parfois ? —
Attoucheraient sous leurs ivraies
Les violettes d’une Foi,
Vous passerez, imperméables
À mes complaintes incurables ?
Pourquoi ? pourquoi ?


Chut ! tout est bien, rien ne s’étonne.
Fleuris, ô Terre d’occasion,
Vers les mirages des Sions !
Et nous, sous l’Art qui nous bâtonne,
Sisyphes par persuasion,
Flûtant des christs les vaines fables,
Au cabestan de l’incurable
Pourquoi ! — Pourquoi ?

Jules Laforgue

Voir les commentaires

La belle jeune fille posa sa bouche

28 Décembre 2024, 01:47am

Publié par vertuchou

La belle jeune fille posa sa bouche sur les lèvres de Martin et tandis que son être se dissolvait et que toute volonté l'abandonnait, là-haut les étoiles commencèrent à chanter doucement dans les ténèbres bleutées ; pendant que Martin sentait qu'il goûtait à l'amour, à la mort et aux plus grandes délices qu'un homme puisse savourer, il écoutait le monde chanter et se mouvoir autour de lui en une belle farandole harmonieuse et, sans détacher ses lèvres de la bouche de la jeune fille, sans plus rien vouloir ni désirer au monde, il se sentit emporté avec elle dans la ronde qui entraînait toute chose, il ferma les yeux et s'envola, saisi d'un doux vertige, jusqu'à cette route sonore et tracée d'avance, de toute éternité, et sur laquelle aucun savoir, aucune action ni rien de temporel ne l'attendaient plus.

Hermann Hesse, Histoires d'amour

Voir les commentaires

Coeurs indomptés

27 Décembre 2024, 01:09am

Publié par vertuchou

J'irai briser la lune d'été à tes pieds
Là je pourrai te montrer de moi les obscurités
J'irai jeter le ciel troublé dans tes yeux butés
Je le verrai jalouser la sauvagerie de tes pensées

Et nous irons danser
Doucement s'approcher
Et nous irons danser

Il est prohibé, cœur indompté,
De t'apprivoiser mais je suis obstinée
Et pour t'affoler cœur ombragé
Dans la nuit d'été je te fais tournoyer
J'irai retirer cœur indompté
Les couteaux cachés dans tes poings serrés

Tu as aimé la lune d'été couchée à nos pieds
Laisse-moi là sous ta canine observer ton palais mouillé
Tu as aimé le ciel troublé qu'en toi j'ai jeté
Prends garde, au fond de ta rétine je t'ai vu me déshabiller

Emmène-moi, emmène-moi danser
Doucement s'affoler

Il est prohibé, cœur indompté,
De t'apprivoiser mais je suis obstinée
Et pour t'affoler, cœur ombragé
Dans la nuit d'été je te fais tournoyer
J'irai retirer, cœur ombragé
Les couteaux cachés dans tes poings serrés

J'irai retirer cœur ombragé
Les couteaux cachés dans tes poings serrés

Il est prohibé, cœur indompté,
De t'apprivoiser mais je suis obstinée
Et pour t'affoler, cœur ombragé
Dans la nuit d'été je te fais tournoyer
J'irai retirer, cœur indompté
Les couteaux cachés dans tes poings serrés
Laisse-les glisser, cœur ombragé,
Les couteaux cachés dans tes poings serrés

Clara Ysé

Voir les commentaires

All the World is Green

26 Décembre 2024, 00:47am

Publié par vertuchou

Voir les commentaires

A la Femme aimée

25 Décembre 2024, 01:57am

Publié par vertuchou

Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain.
Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
Plus souple que la vague et plus frais que l’écume.
Le soir d’été semblait un rêve oriental
De rose et de santal.

Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes
Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.
Leurs parfums expirants s’échappaient de tes doigts
En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.
De tes clairs vêtements s’exhalaient tour à tour
L’agonie et l’amour.

Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes
La douceur et l’effroi de ton premier baiser.
Sous tes pas, j’entendis les lyres se briser
En criant vers le ciel l’ennui fier des poètes
Parmi des flots de sons languissamment décrus,
Blonde, tu m’apparus.

Et l’esprit assoiffé d’éternel, d’impossible,
D’infini, je voulus moduler largement
Un hymne de magie et d’émerveillement.
Mais la strophe monta bégayante et pénible,
Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,
Vers ta Divinité.

Renée Vivien

Voir les commentaires

La Poésie ne rythmera plus

24 Décembre 2024, 01:15am

Publié par vertuchou

La Poésie ne rythmera plus l'action. Elle sera en avant.

Arthur Rimbaud

Voir les commentaires

La nudité de la vie

23 Décembre 2024, 01:08am

Publié par vertuchou

À cause d’un pays de pierre et de vent dur
D’un pays de lumière parfaite et claire
Du noir de la terre et du blanc du mur
À cause des visages de silence et de patience
Que la misère a longuement dessinés
Au ras des os avec toute la précision
D’un rapport interminable irrécusable
À cause de la limpidité des mots
Si aimés toujours dits avec passion
À cause de la couleur et du poids des mots
Du silence pur et concret des mots
Par où se dressent les choses nommées
À cause de la nudité des mots éblouis

Sophia de Mello Breyner Andresen

Voir les commentaires

The Boogie Woogie Twins

22 Décembre 2024, 01:12am

Publié par vertuchou

Voir les commentaires

1 2 3 4 > >>