La mer n’a point…
Je me consume allant de plage en plage.
De jour pensif, pleurant toute la nuit,
Suis sans repos comme est la belle lune :
Et tout soudain que vois venir le soir,
Soupirs du cœur, des yeux fais si grands ondes,
Qu’arrosent champs, et font crouler les bois.
Je hais la ville, et aime mieux les bois :
Car quand je suis en cette douce plage,
Vais déchargeant avec le bruit des ondes
Mes grefs travaux dessous la coye nuit,
Et quand est jour je n’attends que le soir,
Que le soleil donne place à la lune.
Las fussé-je ore au vague de la lune
Bien endormi dedans quelques verts bois :
Et celle-là, qui fait venir le soir
Trop tôt pour moi, vint seule en celle plage
Avecques moi demeurer une nuit,
Et le jour fut tout temps delà les ondes.
Sur ondes faite, aux rayons de la lune,
Et de nuit née, ô Chanson, dans les bois,
Verras demain très riche plage au soir.
Vasquin Philieul