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Tránsito ouvrit les jambes

24 Juillet 2024, 00:20am

Publié par vertuchou

Tránsito ouvrit les jambes, séparant les douces colonnes de ses cuisses d'un mouvement fortuit, comme pour changer de position. Mes lèvres se mirent à la parcourir, aspirant, titillant, pourléchant, tant et si bien que je finis par oublier le deuil et le poids des années, que le désir me revint avec sa fougue d'autrefois, et, sans relâcher caresses ni baisers, je me débarrassai en hâte de mes vêtements, tirant dessus comme un désespéré, constatant avec bonheur la vigueur de ma virilité dans l'instant même où je m'enfouissais au creux du tiède et miséricordieux animal qui s'offrait à moi, bercé par la voix d'oiseau enroué, enlacé par des bras de déesse, tangué et roulé par l'impulsion de ces hanches, jusqu'à perdre toute notion des choses et exploser de plaisir.

Isabel Allende,  La maison aux esprits.

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Mais qui n'aime pas

16 Juillet 2024, 00:18am

Publié par vertuchou

Mais qui n'aime pas prolonger ce moment délicieux qui précède le premier baiser, quand deux êtres qui ressentent l'un pour l'autre quelque inclination amoureuse ont déjà tacitement décidé de s'embrasser, que leurs yeux le savent, leurs sourires le devinent, que leurs lèvres et leurs mains le pressentent mais qu'ils diffèrent encore le moment d'effleurer tendrement leurs bouches pour la première fois ?

Jean-Philippe Toussaint,  Faire l'amour.

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Tu es allongé

8 Juillet 2024, 01:22am

Publié par vertuchou

 Tu es allongé à côté de moi et ma main est écartée comme une étoile de mer sur ta poitrine. Je peux sentir l'océan au bout de mes doigts.

Caitlyn Siehl, Literary Sexts

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À chacune de nos rencontres

28 Juin 2024, 00:15am

Publié par vertuchou

À chacune de nos rencontres, avant le premier baiser, il me regarde droit dans les yeux et me dit d’une voix douce et émue que je resplendis toujours davantage. Il adore (ou prétend adorer) mon corps sensuel qu’il traite et caresse comme s’il s’agissait d’un fin bijou ou d’une étoffe des plus précieuses.

Marie Gray, Histoires à faire rougir

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Je veux sentir encore

14 Juin 2024, 01:45am

Publié par vertuchou

Je veux sentir encore le martèlement violent au fond de moi, sentir le sang brûlant courir plus vite dans les veines, sentir le rythme lent, caressant, et puis soudain les coups violents, sentir l'excitation pendant les arrêts, quand j'entends des bruits de gouttes d'eau...

Et te sentir palpiter dans ma bouche.

Oh toi... je ne supporte pas de t'écrire.

Je te veux, comme une folle.

Je veux écarter en grand les jambes, je fonds, je tremble...

Je veux faire des choses tellement folles avec toi que je ne trouve pas les mots pour en parler.

Lettre d'Anaïs Nin à Henry Miller

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Je n'oublierais jamais la façon

6 Juin 2024, 00:23am

Publié par vertuchou

Je n'oublierais jamais la façon qu'il tenait son cou. Ils ne flirtaient pas, ne faisaient aucun geste érotique ou démonstratif, mais leur intimité était électrique. Il tenait son cou. Ce n'était pas un geste possessif, c'était fusionnel.

Lucia Berlin,  Manuel à l'usage des femmes de ménage.

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Tu aimais

29 Mai 2024, 01:34am

Publié par vertuchou

Tu aimais la courbe de ma nuque, le parfum de mes cheveux. Ma passion des fleurs, des couleurs, la robe violette achetée à Rome, mes courgettes grillées sur la braise. Et ma patience, disais-tu. Tu aimais le terrier odorant de mes aisselles, mon rire, ma purée d'olives et d'anchois, le calme lisse de mon sommeil, ma discrétion tout au long du jour et mon impudeur dans la jouissance. Tu aimais m'entendre chantonner en me coiffant, rire et babiller avec notre fils. Tu aimais lorsque j'offrais mon visage à la pluie de septembre. Tu m'aimais.

Claude Pujade-Renaud, Dans l'ombre de la lumière.

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On s’embrasse longuement

21 Mai 2024, 01:32am

Publié par vertuchou

On s’embrasse longuement contre un mur encore tiède du soleil de la journée, à l’angle d’Aurelio-Saliceti et Mattia-Montecchi. Les paumes de Marya enveloppent mon visage, dans le désordre grandissant de son souffle. Mes mains à moi épousent depuis son front la ligne de ses cheveux, glissent aussi vers ses hanches à la rencontre de quelques hyperboles dont j’éprouve le velouté à travers le tissu léger de sa robe.

Antoine Choplin, Partie italienne.
 

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Elle a aux yeux l'escarpée des pierrailles

13 Mai 2024, 01:30am

Publié par vertuchou

Elle a aux yeux l'escarpée des pierrailles, les lilas de tombée de jour, l'herbe qui blesse, le froid des matins. Elle a la chaleur du rêve, l'aile du geste. Elle est de châtaigne et d'ortie, de feu et de terres. Elle serre la visite du moindre, ouvre les mains, souffle et le brouillon de la journée commence. Elle relaie les heures, distrait le silence, boit le café à la bouilloire de midi, et, jusqu'au soir, vérifie sa verticale. On ne tombe jamais que de soi. L'arbre est patient, pas elle qui veut tout et maintenant. Elle a aux yeux l'enfance d'une interrogation: tu m'aimes?  

Ile Enige, Il n'y aura pas d'hiver sans tango, mon amour.        
 

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Ma bouche contre ton oreille

5 Mai 2024, 01:42am

Publié par vertuchou

Ma bouche contre ton oreille, je te dis des mots qui ne s'écrivent pas. Des mots qui exigent la voix. Des mots de toi à moi, les derniers prononcés qui traversent ta peau devenue froide, qui parcourent tes oreilles, ton cerveau, tes veines et tout ton squelette pour rejoindre ton souffle, si ténu soit-il. Des mots d'amour, de gratitude, alors que déjà se profile l'incertitude de ne pouvoir jamais vivre sans toi.

Léonor de Recondo,  Manifesto.

 

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