A toi je l’adresse
A toi je l’adresse
Cette branche aux tendres fleurs:
Seul qui sait l’ivresse
Des parfums et des couleurs
En mérite la caresse.
Tomonori
Coups de cœur
A toi je l’adresse
Cette branche aux tendres fleurs:
Seul qui sait l’ivresse
Des parfums et des couleurs
En mérite la caresse.
Tomonori
Mes Livres - si bons à retrouver -
Au bout de lassantes journées -
Ça fait presque aimer l’abstinence -
La Souffrance - s’efface - dans la Louange.
Emily Dickinson
Brise légère
l'ombre de la glycine
tremble à peine
Bashô
Je ne t'appartiens pas, ni ne suis perdue en toi,
je ne suis pas perdue, bien que je sois avide
de me perdre comme une bougie allumée au midi,
comme un flocon de neige dans la mer.
Tu m'aimes, et je te trouve toujours
un esprit si bel et brillant,
cependant je demeure Moi-même, toujours avide
de me perdre comme une lumière dans la lumière.
Oh, plonge-moi profondément dans l'amour, défais
mes sens, laisse-moi sourde et aveugle,
balayée par la tempête de ton amour,
cierge sous une bourrasque.
Sarah Teasdale
traduit de l'américain par E. Dupas
Dernier baiser de mon amant
Enivrez mon âme attendrie !
Je vous reçus du sentiment,
Reprenez pour lui seul une nouvelle vie ;
Je sens déjà le plus tendre désir
Vous rappeler sur mes lèvres brûlantes ;
Ramenez-y le doux plaisir ;
Fixez-y, s'il se peut, des grâces séduisantes ;
Qu'aux yeux d'un amant adoré
Ma bouche soit toujours plus belle :
Et qu'un baiser, à longs traits savouré,
Soit un charme de plus qui le rende fidèle.
Marie-Emilie de Montanclos
Tu me ravis le cœur, ma sœur, ma fiancée, Tu me ravis le cœur par l`un de tes regards, Par l`un des colliers de ton cou.
Que de charmes dans ton amour, ma sœur, ma fiancée! Comme ton amour vaut mieux que le vin, Et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates !
Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée; Il y a sous ta langue du miel et du lait, Et l`odeur de tes vêtements est comme l`odeur du Liban.
Tu es un jardin fermé, ma sœur, ma fiancée, Une source fermée, une fontaine scellée.
Tes jets forment un jardin, où sont des grenadiers, Avec les fruits les plus excellents, Les troènes avec le nard;
Le nard et le safran, le roseau aromatique et le cinnamome, Avec tous les arbres qui donnent l`encens; La myrrhe et l`aloès, Avec tous les principaux aromates;
Une fontaine des jardins, Une source d`eaux vives, Des ruisseaux du Liban
Cantique des Cantiques
Ton Âme, c’est la chose exquise et parfumée
Qui s’ouvre avec lenteur, en silence, en tremblant,
Et qui, pleine d’amour, s’étonne d’être aimée.
Ton Âme, c’est le lys, le lys divin et blanc.
Comme un souffle des bois où sont les violettes,
Ton souffle vient baiser le front du désespoir,
Et l’on apprend de toi les bravoures muettes.
Ton Âme est le poème, et le chant, et le soir.
Renée Vivien
Pendant longtemps, je fus clouée au pilori,
Et des femmes, voyant que je souffrais, ont ri.
Puis, des hommes ont pris dans leurs mains une boue
Qui vint éclabousser mes tempes et ma joue.
Les pleurs montaient en moi, houleux comme des flots,
Mais mon orgueil me fit refouler mes sanglots.
Je les voyais ainsi, comme à travers un songe
Affreux et dont l’horreur s’irrite et se prolonge.
La place était publique et tous étaient venus,
Et les femmes jetaient des rires ingénus.
Ils se lançaient des fruits avec des chansons folles,
Et le vent m’apportait le bruit de leurs paroles.
J’ai senti la colère et l’horreur m’envahir.
Silencieusement, j’ai appris à les haïr.
Les insultes cinglaient, comme des fouets d’ortie.
Lorsqu’ils m’ont détachée enfin, je suis partie.
Je suis partie au gré du vent. Et depuis lors
Mon visage est pareil à la face des morts.
Renée Vivien
Je vous aimais… l’amour n’est pas, peut-être,
Au fond du cœur totalement éteint,
Mais devant vous je le fais disparaître,
Je ne veux pas vous causer de chagrin.
Je vous aimais sans mots, sans rien attendre,
Timide ou torturé de jalousie;
Je vous aimais d’un amour pur et tendre —
Dieu veuille qu’on vous aime encore ainsi.
Alexandre Pouchkine
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J’ai de l’amour, de l’amour plein mon âme,
Moissonnez-en le meilleur, jeune femme.
Ainsi qu’un vin d’Espagne aux flots cuivrés,
Blonde Louise, ainsi vous m’enivrez !
Êtes-vous née au pays des merveilles,
Feu du matin, étoile de mes veilles ?
Je vis en vous, en votre amour perdu,
Dans votre cœur mon cœur s’est confondu.
Quelle Vénus en votre corps transmise
Revit en vous, ô ma terre promise ?
Je vous adore, et vous m’éblouissez !
Des floraisons s’ouvrent quand vous passez !
N’avez-vous pas erré sur les bruyères,
Reine, au milieu des Elfes printanières ?
À vos rayons je réchauffe mon cœur,
Et mes chansons vous exaltent en chœur !
Quel chérubin sourit dans vos sourires
Et les emplit de si charmants délires ?
L’air, en baisant votre corps velouté,
Avec les fleurs, rêve de volupté !
J’ai de l’amour, de l’amour plein mon âme,
Moissonnez-en le meilleur, jeune femme !
Albert Glatigny