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poetes d'hier

Tous couchés côte à côte

2 Août 2024, 00:33am

Publié par vertuchou

Tous couchés côte à côte
On ne saurait les séparer.
Regardez : un soldat.
Où le notre, ou le leur ?

Il était blanc - il est rouge :
Le sang l’a empourpré.
Il était rouge - il est blanc :
La mort l’a blanchi

Marina Tsvétaïeva

 

 

 

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Viens marcher avec moi

29 Juillet 2024, 00:56am

Publié par vertuchou

Viens marcher avec moi
seulement vous avez une âme immortelle bénie.
Nous aimions la nuit hivernale
Errant dans la neige sans témoins.
Revenons-nous à ces vieux plaisirs?
Les nuages ​​sombres se précipitent
éclipsant les montagnes
comme il y a de nombreuses années,
jusqu'à ce que je meure à l'horizon sauvage
en gigantesques blocs empilés;
Alors que le clair de lune se précipite
comme un sourire furtif et nocturne.

Viens, marche avec moi;
il n'y a pas longtemps, nous existions
mais la mort a volé notre entreprise
(Comme l'aube vole la rosée)
Une à une, il a pris les gouttes dans le vide
jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que deux;
mais mes sentiments clignotent encore
car en vous ils restent fixes.

Ne réclame pas ma présence
L'amour humain peut-il être aussi vrai?
La fleur de l'amitié peut-elle mourir en premier
et relancer après de nombreuses années?
Non, bien que de larmes ils soient baignés,
Les tumulus couvrent sa tige,
La sève de la vie s'est évanouie
et le vert ne reviendra jamais.
Plus sûr que l'horreur finale
inévitable comme les salles souterraines
où vivent les morts et leurs raisons,
Le temps, implacable, sépare tous les cœurs.

Emily Brontë

 

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Réunion de nuit

25 Juillet 2024, 00:45am

Publié par vertuchou

La mer grise et la vaste terre noire ;
et le croissant d'or flottant bas,
et les vagues timides et effrayées qui sautent
endormi dans des cercles enflammés ;
Pendant que je gagne la côte sur la proue anxieuse,
cela ne fait qu'éteindre sa vigueur dans le sable boueux.

Puis un kilomètre et demi de plages parfumées émergent ;
trois champs à la croisée d'une ferme apparaissent ;
un coup sur la vitre ; une égratignure nette et rapide,
les étincelles bleues d'une lampe qui s'allume,
et une voix, encore plus douce, avec ses joies et ses craintes,
que les deux cœurs qui tremblent dans la nuit.

Robert Browning

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Les trois dernières muses castillanes

21 Juillet 2024, 00:34am

Publié par vertuchou

Je regarde cette montagne qui vieillit en janvier,
et cana je regarde expirer avec la neige
son sommet qui, froid, sombre et bref,
Le soleil la regarde, qui l'a peinte en premier.
Je vois que dans de nombreux endroits, flatteur,
soit il donne sa glace, soit il la boit;
qui, reconnaissant de sa pitié, bouge
le musicien de cristal libre et bavard.
Mais dans les Alpes de ta poitrine en colère,
Je ne vois pas que tes yeux sur les miens
Donnez, étant le feu, la glace que vous aimez.
Ma propre flamme se multiplie par le froid,
et dans mes propres cendres je brûle gelé,
envier le bonheur de ces rivières.

Francisco de Quevedo

 

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Papillons de janvier

17 Juillet 2024, 00:33am

Publié par vertuchou

Un jour d'hiver gris et terne. Avoir,
le jardin est paresseux, les fleurs somnolent,
fatigué les eaux, qui tiennent à peine
redresser les jets des jets.

Il n'y a pas d'oiseaux qui chantent; aucune voix ne retentit;
et dans l'anémie de la lumière et de la verdure,
deux papillons qui vont et viennent
les ailes de couleur aromatisées secouent.

Vous cherchez du miel, vous vous trompez! le miel n'existe plus,
et un trope m'assaille, très vieux et très triste:
les deux illusions de toute ma vie.

(Aimer! Être aimé!) Sont deux papillons
dans un jardin desséché sans roses….
Ce sont deux retardataires du printemps.

Luis Gonzaga Urbina

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A une robe rose

13 Juillet 2024, 00:28am

Publié par vertuchou

Que tu me plais dans cette robe
Qui te déshabille si bien,
Faisant jaillir ta gorge en globe,
Montrant tout nu ton bras païen !
Frêle comme une aile d’abeille,
Frais comme un cœur de rose-thé,
Son tissu, caresse vermeille,
Voltige autour de ta beauté.
De l’épiderme sur la soie
Glissent des frissons argentés,
Et l’étoffe à la chair renvoie
Ses éclairs roses reflétés.
D’où te vient cette robe étrange
Qui semble faite de ta chair,
Trame vivante qui mélange
Avec ta peau son rose clair ?
Est-ce à la rougeur de l’aurore,
A la coquille de Vénus,
Au bouton de sein près d’éclore,
Que sont pris ces tons inconnus ?
Ou bien l’étoffe est-elle teinte
Dans les roses de ta pudeur ?
Non ; vingt fois modelée et peinte,
Ta forme connaît sa splendeur.
Jetant le voile qui te pèse,
Réalité que l’art rêva,
Comme la princesse Borghèse
Tu poserais pour Canova.
Et ces plis roses sont les lèvres
De mes désirs inapaisés,
Mettant au corps dont tu les sèvres
Une tunique de baisers.

Théophile Gautier

 

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Les nymphes

9 Juillet 2024, 00:26am

Publié par vertuchou

Oui, des lèvres aussi, des lèvres savoureuses
Mais d’une chair plus tendre et plus fragile encor
Des rêves de chair rose à l’ombre des poils d’or
Qui palpitent légers sous les mains amoureuses.

Des fleurs aussi, des fleurs molles, des fleurs de nuit,
Pétales délicats alourdis de rosée
Qui fléchissent, pliés sur la fleur épuisée,
Et pleurent le désir, goutte à goutte, sans bruit.

Ô lèvres, versez-moi les divines salives
La volupté du sang, la chaleur des gencives
Et les frémissements enflammés du baiser

Ô fleurs troublantes, fleurs mystiques, fleurs divines,
Balancez vers mon cœur sans jamais l’apaiser,
L’encens mystérieux des senteurs féminines.

Pierre Louÿs

 

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Baiser

5 Juillet 2024, 00:24am

Publié par vertuchou

Renverse-toi que je prenne ta bouche,
Calice ouvert, rouge possession,
Et que ma langue où vit ma passion
Entre tes dents s'insinue et te touche :

C'est une humide et molle profondeur,
Douce à mourir, où je me perds et glisse ;
C'est un abîme intime, clos et lisse,
Où mon désir s'enfonce jusqu'au cœur...

- Ah ! puisse aussi t'atteindre au plus sensible,
Dans son ampleur et son savant détail,
Ce lent baiser, seule étreinte possible,
Fait de silence et de tiède corail ;

Puissé-je voir enfin tomber ta tête
Vaincue, à bout de sensualité,
Et détournant mes lèvres, te quitter,
Laissant au moins ta bouche satisfaite !...

Lucie Delarue-Mardrus

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Seulette suis

1 Juillet 2024, 00:18am

Publié par vertuchou

Seulette suis, et seulette veux être,
Seulette m'a mon doux ami laissée.
Seulette suis, sans compagnon ni maître,
Seulette suis, dolente et courroucée,
Seulette suis, en langueur malaisée,
Seulette suis, plus que nulle égarée,
Seulette suis, sans ami demeurée.

Seulette suis, à huis ou à fenêtre,
Seulette suis, en un anglet muciée,
Seulette suis, pour moi de pleurs repaître,
Seulette suis, dolente ou apaisée,
Seulette suis, rien qui tant messiée,
Seulette suis, en ma chambre enserrée,
Seulette suis, sans ami demeurée.

Seulette suis, partout et en tout aître,
Seulette suis, que je marche ou je siée,
Seulette suis, plus qu'autre rien terrestre,
Seulette suis, de chacun délaissée,
Seulette suis, durement abaissée,
Seulette suis, souvent toute éplorée,
Seulette suis, sans ami demeurée.

Princes, or est ma douleur commencée :
Seulette suis, de tout deuil menacée,

Seulette suis, plus teinte que morée,
Seulette suis, sans ami demeurée.

Christine de Pisan

 

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Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche

27 Juin 2024, 00:32am

Publié par vertuchou

Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche,
Comme à Pétrarque apparaissait Laura,
Et qu'en passant ton haleine me touche... –
Soudain ma bouche
S'entrouvrira !

Sur mon front morne où peut-être s'achève
Un songe noir qui trop longtemps dura,
Que ton regard comme un astre se lève... –
Soudain mon rêve
Rayonnera !

Puis sur ma lèvre où voltige une flamme,
Éclair d'amour que Dieu même épura,
Pose un baiser, et d'ange deviens femme... –
Soudain mon âme
S'éveillera !

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