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Agora I

11 Juillet 2019, 02:04am

Publié par vertuchou

Joan Miró, Agora I, lithographie, 96.00 cm. x 93.00 cm  1971

Joan Miró, Agora I, lithographie, 96.00 cm. x 93.00 cm 1971

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Elle marche dans sa beauté

10 Juillet 2019, 22:02pm

Publié par vertuchou

I.
Elle marche dans sa beauté, semblable à la nuit des climats sans nuages et des cieux étoilés ; tout ce qu’ont de plus beau la lumière et l’ombre est réuni dans ses traits et dans ses yeux, brillant de ces molles et tendres clartés que refuse le ciel à la splendeur du jour.

II.
Une ombre de plus, un rayon de moins diminuerait de moitié cette grâce ineffable qui ondoie dans les tresses de sa noire chevelure, ou éclaire doucement ce visage où des pensées d’une sérénité suave disent combien est pure cette demeure, combien elle leur est chère.

III.
Et sur cette joue, et sur ce front si doux, si calme, si éloquent, ce sourire séduisant, ces teintes animées, annoncent des jours passés dans la vertu, une âme en paix avec tous, un cœur dont l’amour est innocent !

Lord Byron

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La simplicité

9 Juillet 2019, 02:05am

Publié par vertuchou

La simplicité c’est se mettre à nu devant les autres
Et nous avons tant de difficulté à être vrais avec les autres.
Nous avons peur d’être mal compris, de paraître fragiles,
de nous retrouver à la merci de ce qui nous fait face.
Nous ne nous exposons jamais.
Parce qu’il nous manque la force d’être des hommes,
celle qui nous fait accepter nos limites,
celle qui nous les fait comprendre, en leur donnant du sens et en les transformant en énergie,
en force précisément

Alda Merini

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Et ensuite, faites l'amour

8 Juillet 2019, 02:21am

Publié par vertuchou

Et ensuite, faites l'amour.
Pas de sexe, juste de l'amour.
Et avec ça je veux dire
Les baisers lents sur la bouche,
Sur le cou,
Sur le ventre,
Sur le dos,
Les morsures sur les lèvres,
Les mains tressées,
Et les yeux dans les yeux.
Je veux dire, des câlins tellement serrés.
Pour devenir une seule chose,
Des corps piégés et des âmes en collision,
Caresses sur les rayures,
Des vêtements arrachés à la peur,
Bisous sur les faiblesses,
Sur les signes d'une vie
Que jusqu'à ce moment-là
Elle a été un peu fané.
Je veux dire, les doigts sur les corps,
Créer des constellations,
Inhaler des parfums,
Les cœurs qui battent ensemble,
Les respirations qui voyagent
Au même rythme.
Et puis sourires,
Sincères après un peu
Qui ne l'étaient plus.
Voilà,
Faites l'amour et n'ayez pas honte,
Parce que l'amour est de l'art,
Et vous, les chefs-d'œuvre divins.

Alda Merini

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Je dis Aime

7 Juillet 2019, 01:24am

Publié par vertuchou

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La feuille

6 Juillet 2019, 01:50am

Publié par vertuchou

De ta tige détachée,
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu ? - Je n'en sais rien.
L'orage a brisé le chêne
Qui seul était mon soutien.
De son inconstante haleine
Le zéphyr ou l'aquilon
Depuis ce jour me promène
De la forêt à la plaine,
De la montagne au vallon.
Je vais ou le vent me mène,
Sans me plaindre ou m'effrayer :
Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.

Antoine Vincent Arnault

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C'est arrivé le plus naturellement du monde

5 Juillet 2019, 12:02pm

Publié par vertuchou

C'est arrivé le plus naturellement du monde. Un soir d'une tristesse légère.
Un soir où nous avons dîné ensemble, où je lui ai proposé de prendre un verre
chez moi, où elle a ôté sa veste, où j'ai embrassé son épaule, voilà.
J'ignore ce qui m'a pris mais, sur le moment, cela m'a paru la chose à faire.
Claire n'a pas montré de résistance, acceptant que mes lèvres trouvent le chemin
des siennes, que nos corps se pressent l'un contre l'autre, que nous basculions
sur le canapé.
Je ne me souviens pas qu'il y ait eu une réserve, une hésitation.
En revanche, il y a eu de la timidité, de la délicatesse et de la gravité.
Nous nous sommes réveillés, le lendemain matin, enlacés entre mes draps

Philippe Besson, La trahison de Thomas Spencer

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L'échappé

4 Juillet 2019, 11:44am

Publié par vertuchou

Même si tu ne dis rien quand on ferme les yeux
Si tu ôtes ta main de mes cheveux
Si tu ne m’écris pas quand je te manque quelques heures
Si tu ris quand je crois toucher ton cœur

Même si tu es épris de grande liberté
Toi qui n'a pas appris à la dompter
Si tu ne m'appelles pas quand il n'y a pas de raisons
Si tu ne rentres pas à la maison

Je te cours le souffle court
Dans les étages de la tour
Je te cours et toi tu m'échappes encore

Je te cours comme un damné
Sur des riffs abandonnés
Je te cours et toi tu m'échappes encore

Même si tu n'es pas homme à aimer les promesses
Et les ruines de Rome à la grand messe

Si tu ne me jures pas qu'on finira nos vies ensemble
Si tu doutes parfois qu'on se ressemble

Même si tu ne dis rien quand on ferme les yeux
Si tu ôtes ta main de mes cheveux
Si tu ne m’écris pas quand je demande quelques heures
Si tu ris quand je crois toucher ton cœur

Je te cours le souffle court
Dans les étages de la tour
Je te cours et toi tu m'échappes encore

Je te cours comme un damné
Sur des riffs abandonnés
Je te cours et toi tu m'échappes encore

Je te cours pour le plaisir
Pour faire durer le désir
Pour que dans mille ans tu m'échappes encore

Je te cours après dans la cour
Je te cours mais tu m'échappes toujours

Je te cours pour le plaisir
Pour faire durer le désir
Pour que dans mille ans tu m'échappes encore

Jeanne Cherhal

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Rahil

3 Juillet 2019, 11:39am

Publié par vertuchou

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Quand au temple nous serons

2 Juillet 2019, 01:40am

Publié par vertuchou

Quand au temple nous serons
Agenouillés, nous ferons
Les dévots selon la guise
De ceux qui pour louer Dieu
Humbles se courbent au lieu
Le plus secret de l'église.

Mais quand au lit nous serons
Entrelacés, nous ferons
Les lascifs selon les guises
Des amants qui librement
Pratiquent folâtrement
Dans les draps cent mignardises.

Pourquoi donque, quand je veux
Ou mordre tes beaux cheveux,
Ou baiser ta bouche aimée,
Ou toucher à ton beau sein,
Contrefais-tu la nonnain
Dedans un cloître enfermée ?

Pour qui gardes-tu tes yeux
Et ton sein délicieux,
Ta joue et ta bouche belle ?
En veux-tu baiser Pluton
Là-bas, après que Charon
T'aura mise en sa nacelle ?

Après ton dernier trépas,
Grêle, tu n'auras là-bas
Qu'une bouchette blêmie ;
Et quand mort, je te verrais
Aux Ombres je n'avouerais
Que jadis tu fus m'amie.

Ton test n'aura plus de peau,
Ni ton visage si beau
N'aura veines ni artères :
Tu n'auras plus que les dents
Telles qu'on les voit dedans
Les têtes des cimeteres.

Donque, tandis que tu vis,
Change, maîtresse, d'avis,
Et ne m'épargne ta bouche :
Incontinent tu mourras,
Lors tu te repentiras
De m'avoir été farouche.

Ah, je meurs ! Ah, baise-moi !
Ah, maîtresse, approche-toi !
Tu fuis comme faon qui tremble.
Au moins souffre que ma main
S'ébatte un peu dans ton sein,
Ou plus bas, si bon te semble.

Pierre de Ronsard

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