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Vertuchou.over-blog.com

Ouvre

28 Février 2022, 01:40am

Publié par vertuchou

Ouvre les yeux, réveille-toi ;
Ouvre l'oreille, ouvre ta porte :
C'est l'amour qui sonne et c'est moi
Qui te l'apporte.

Ouvre la fenêtre à tes seins ;
Ouvre ton corsage de soie ;
Ouvre ta robe sur tes reins ;
Ouvre qu'on voie !

Ouvre à mon cœur ton cœur trop plein :
J'irai le boire sur ta bouche !
Ouvre ta chemise de lin :
Ouvre qu'on touche !

Ouvre les plis de tes rideaux :
Ouvre ton lit que je t'y traîne :
Il va s'échauffer sous ton dos.
Ouvre l'arène.

Ouvre tes bras pour m'enlacer ;
Ouvre tes seins que je m'y pose ;
Ouvre aux fureurs de mon baiser
Ta lèvre rose !

Ouvre tes jambes, prends mes flancs
Dans ces rondeurs blanches et lisses ;
Ouvre tes genoux tremblants...
Ouvre tes cuisses !

Ouvre tout ce qu'on peut ouvrir :
Dans les chauds trésors de ton ventre
J'inonderai sans me tarir
L'abîme où j'entre.

Edmond Haraucourt, Sire de Chambley

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Les poètes n'ont qu'une vie

27 Février 2022, 01:40am

Publié par vertuchou

Les poètes n'ont qu'une vie mais ils la vivent plusieurs fois.

Bruno Doucey

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Vient le jour

26 Février 2022, 01:48am

Publié par vertuchou

Vient le jour où la beauté borde notre chemin.
On se penche sur la vie, et aussitôt
on se relève, le cœur tremblant, plus fort
d’une vérité ainsi effleurée.

Vient le jour où l’on pose la main
sur un visage, et tout devient la clarté de ce visage.
Tout se nourrit du même amour, d’un même rayon de bleu
et boit au même fleuve.
Tout va et vient dans un unique balancement des choses.

Hélène Dorion

 

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Entrée pour les guerriers (majestueusement)

25 Février 2022, 01:47am

Publié par vertuchou

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Complainte amoureuse

24 Février 2022, 01:35am

Publié par vertuchou

Oui, dès l’instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
En vain je priai, je gémis :
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid voir ce que j’y mis.
Ah ! Fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse,
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassinassiez !

Alphonse Allais


 

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J'ai envie de lui dire mon amour

23 Février 2022, 01:21am

Publié par vertuchou

J'ai envie de lui dire mon amour et ma reconnaissance, beaucoup de mots se bousculent sur ma langue, mais ils refusent de franchir le seuil de mes lèvres. Il me reste mes bras, alors je tente de faire passer ce message en la serrant contre moi de toutes mes forces.

Mathias Malzieu, la Mécanique du coeur.

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Mon âme s’éclaircit

22 Février 2022, 01:47am

Publié par vertuchou

Mon âme s’éclaircit
quand je cueille
à la pourpre
de tes lèvres
le murmure
du jour
qui doucement
s’évapore…

Les heures éblouies
se retirent et disparaissent
mais le souvenir
d’un couple amoureux
voyage et s’accomplit
dans le royaume des mondes
loin du rivage
carnivore du temps !...  

Victor Varjac
Antibes, 17 février 2000

 

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Jungle Blues

21 Février 2022, 01:51am

Publié par vertuchou

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Pour écrire un seul vers

20 Février 2022, 01:32am

Publié par vertuchou

Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin.
Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât
lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas (c’était une joie faite pour un autre), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles, – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela.

Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs eux-mêmes ne sont pas encore cela.
Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver  qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers.

Rainer Maria Rilke

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Un voyage

19 Février 2022, 01:58am

Publié par vertuchou

Un voyage de mille lieux a commencé par un pas

Lao-tseu

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