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Vingt-quatre heures

30 Novembre 2022, 01:20am

Publié par vertuchou

Vingt-quatre heures se sont à peine écoulées depuis cet événement que déjà l’amour m’abaisse et m’exalte tour à tour si bas et si haut que je me demande si j’ai vraiment aimé jusqu’ici. Et je vous aime avec un frisson si délicieusement pur que chaque fois que je me figure votre sourire, votre voix, votre regard tendre et moqueur il me semble que, dussé-je ne plus vous revoir en personne, votre chère apparition liée à mon cerveau m’accompagnera désormais sans cesse.

Lettre de Guillaume Apollinaire à Louise de Coligny-Châtillon, surnommée Lou, le 28 septembre 1914

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O mon très cher amour

29 Novembre 2022, 01:32am

Publié par vertuchou

Ô mon très cher amour, toi mon oeuvre et que j'aime,
A jamais j'allumai le feu de ton regard,
Je t'aime comme j'aime une belle oeuvre d'art,
Une noble statue, un magique poème.
Tu seras, mon aimée, un témoin de moi-même.
Je te crée à jamais pour qu'après mon départ,
Tu transmettes mon nom aux hommes en retard
Toi, la vie et l'amour, ma gloire et mon emblème;
Et je suis soucieux de ta grande beauté
Bien plus que tu ne peux toi-même en être fière:
C'est moi qui l'ai conçue et faite tout entière.
Ainsi, belle oeuvre d'art, nos amours ont été
Et seront l'ornement du ciel et de la terre,
Ô toi, ma créature et ma divinité !

Guillaume Apollinaire

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La poésie n'est pas forcément

28 Novembre 2022, 01:14am

Publié par vertuchou

La poésie n'est pas forcément vers et rimes...
Un poème est une tentative de nous ouvrir les yeux pour voir ce qu'on ne regarde plus.
Jean Cocteau

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Oies sauvages

27 Novembre 2022, 01:20am

Publié par vertuchou

Vous n'êtes pas obligé d'être bon.
Vous n'avez pas à marcher sur vos genoux
pour cent milles à travers le désert, se repentir.
Vous devez seulement laisser l'animal doux de votre corps
aime ce qu'il aime.
Parlez-moi du désespoir, le vôtre, et je vous dirai le mien.
Pendant ce temps, le monde continue.
Pendant ce temps le soleil et les cailloux clairs de la pluie
se déplacent à travers les paysages,
au-dessus des prairies et des arbres profonds,
les montagnes et les rivières.
Pendant ce temps, les oies sauvages, haut dans l'air bleu pur,
rentre à la maison.
Qui que tu sois, peu importe la solitude,
le monde s'offre à ton imagination,
appelle à vous comme les oies sauvages, dur et excitant--
encore et encore annonçant votre place
dans la famille des choses.

Mary Oliver

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Lullaby

26 Novembre 2022, 01:06am

Publié par vertuchou

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Je respire où tu palpites

25 Novembre 2022, 01:30am

Publié par vertuchou

Je respire où tu palpites,
Tu sais ; à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t'en vas ?

A quoi bon vivre, étant l'ombre
De cet ange qui s'enfuit ?
A quoi bon, sous le ciel sombre,
N'être plus que de la nuit ?

Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t'en ailles
Pour qu'il ne reste plus rien.

Tu m'entoures d'Auréoles ;
Te voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t'envoles
Pour que je m'envole aussi.

Si tu pars, mon front se penche ;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.

Que veux-tu que je devienne
Si je n'entends plus ton pas ?
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s'en va ? Je ne sais pas.

Quand mon orage succombe,
J'en reprends dans ton coeur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d'azur.

L'amour fait comprendre à l'âme
L'univers, salubre et béni ;
Et cette petite flamme
Seule éclaire l'infini

Sans toi, toute la nature
N'est plus qu'un cachot fermé,
Où je vais à l'aventure,
Pâle et n'étant plus aimé.

Sans toi, tout s'effeuille et tombe ;
L'ombre emplit mon noir sourcil ;
Une fête est une tombe,
La patrie est un exil.

Je t'implore et réclame ;
Ne fuis pas loin de mes maux,
Ô fauvette de mon âme
Qui chantes dans mes rameaux !

De quoi puis-je avoir envie,
De quoi puis-je avoir effroi,
Que ferai-je de la vie
Si tu n'es plus près de moi ?

Tu portes dans la lumière,
Tu portes dans les buissons,
Sur une aile ma prière,
Et sur l'autre mes chansons.

Que dirai-je aux champs que voile
L'inconsolable douleur ?
Que ferai-je de l'étoile ?
Que ferai-je de la fleur ?

Que dirai-je au bois morose
Qu'illuminait ta douceur ?
Que répondrai-je à la rose
Disant : « Où donc est ma soeur ? »

J'en mourrai ; fuis, si tu l'oses.
A quoi bon, jours révolus !
Regarder toutes ces choses
Qu'elle ne regarde plus ?

Que ferai-je de la lyre,
De la vertu, du destin ?
Hélas ! et, sans ton sourire,
Que ferai-je du matin ?

Que ferai-je, seul, farouche,
Sans toi, du jour et des cieux,
De mes baisers sans ta bouche,
Et de mes pleurs sans tes yeux !

Victor Hugo

 

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Untitled

24 Novembre 2022, 01:27am

Publié par vertuchou

 Joan Mitchell, Untitled, 1964

Joan Mitchell, Untitled, 1964

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Chaleur estivale

23 Novembre 2022, 01:18am

Publié par vertuchou

Sur la plage le parasol fermé pointe au firmament
Ma langue savoure les grains de sel sur mes lèvres moites
Mes pieds s’enfoncent dans le sable chaud
Le sommeil me guette
Le rêve m’attend
Le soleil grandit l’éternité de mes pensées.
Je répète jusqu’à l’hallucination les vers que tu as écrits pour moi,
une nuit à côté des étoiles.
Sous l’astre de l’été
je revis notre amour : colonne ivre du temple de l’éternité
Les saisons se succèdent
Et moi
je crois encore aux feux d’artifices.

Sybille Rembard

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Tarbes (Retourner à)

22 Novembre 2022, 01:59am

Publié par vertuchou

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Baiser au front

21 Novembre 2022, 01:25am

Publié par vertuchou

Baiser au front – c'est effacer l'ennui.
Je baise au front.

Baiser les yeux – c'est tuer l'insomnie.
Je baise les yeux.

Baiser les lèvres – c'est donner à boire.
Je baise les lèvres.

Baiser au front – c'est effacer la mémoire.
Je baise au front

(5 juin 1917)

Marina Tsvetaeva

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