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Ballade

11 Mai 2023, 01:28am

Publié par vertuchou

Femme souvent varie ;
Est bien fol qui s’y fie.
FRANÇOIS 1er.


Cher ange, vous êtes belle
À faire rêver d’amour,
Pour une seule étincelle
De votre vive prunelle,
Le poète tout un jour.

Air naïf de jeune fille,
Front uni, veines d’azur,
Douce haleine de vanille,
Bouche rosée où scintille
Sur l’ivoire un rire pur,
 
Pied svelte et cambré, main blanche,
Soyeuses boucles de jais,
Col de cygne qui se penche,
Flexible comme la branche
Qu’au soir caresse un vent frais,

Vous avez, sur ma parole,
Tout ce qu’il faut pour charmer ;
Mais votre âme est si frivole,
Mais votre tête est si folle,
Que l’on n’ose vous aimer.

Théophile Gautier

 

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Il la prit dans ses bras

10 Mai 2023, 01:49am

Publié par vertuchou

Il la prit dans ses bras et l’embrassa comme un con, le grand jeu, il était comme fou, il lui enfonçait sa langue dans la bouche, c’était comme un duel à l’épée, il la tenait de façon théâtrale, légèrement penchée en arrière, il l’écrasait contre lui sans la peloter, les yeux fermés, au bout d’un petit moment il essaya de se concentrer sur le baiser, c’était un drôle de truc, désagréable en lui-même, mais on pouvait s’y faire c’était marrant.

Philippe Djian, Bleu comme l’enfer

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Quand les rêves s’éveillent

9 Mai 2023, 01:45am

Publié par vertuchou

Quand les rêves s’éveillent
la vie s’achève.
Ensuite les rêves ont disparu.
La vie a disparu.

Richard Brautigan

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Si tu vois ma mère

8 Mai 2023, 01:43am

Publié par vertuchou

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Chère, voici le mois de mai

7 Mai 2023, 01:20am

Publié par vertuchou

Chère, voici le mois de mai,
Le mois du printemps parfumé
Qui, sous les branches,
Fait vibrer des sons inconnus,
Et couvre les seins demi-nus
De robes blanches.

Voici la saison des doux nids,
Le temps où les cieux rajeunis
Sont tout en flamme,
Où déjà, tout le long du jour,
Le doux rossignol de l’amour
Chante dans l’âme.

Ah ! de quels suaves rayons
Se dorent nos illusions
Les plus chéries,
Et combien de charmants espoirs
Nous jettent dans l’ombre des soirs
Leurs rêveries !

Parmi nos rêves à tous deux,
Beaux projets souvent hasardeux
Qui sont les mêmes,
Songes pleins d’amour et de foi
Que tu dois avoir comme moi,
Puisque tu m’aimes ;

Il en est un seul plus aimé.
Tel meurt un zéphyr embaumé
Sur votre bouche,
Telle, par une ardente nuit,
De quelque Séraphin, sans bruit,
L’aile vous touche.

Camille, as-tu rêvé parfois
Qu’à l’heure où s’éveillent les bois
Et l’alouette,
Où Roméo, vingt fois baisé,
Enjambe le balcon brisé
De Juliette,

Nous partons tous les deux, tout seuls ?
Hors Paris, dans les grands tilleuls
Un rayon joue ;
L’air sent les lilas et le thym,
La fraîche brise du matin
Baise ta joue.

Après avoir passé tout près
De vastes ombrages, plus frais
Qu’une glacière
Et tout pleins de charmants abords,
Nous allons nous asseoir aux bords
De la rivière.

L’eau frémit, le poisson changeant
Émaille la vague d’argent
D’écailles blondes ;
Le saule, arbre des tristes vœux,
Pleure, et baigne ses longs cheveux
Parmi les ondes.

Tout est calme et silencieux.
Étoiles que la terre aux cieux
A dérobées,
On voit briller d’un éclat pur
Les corsages d’or et d’azur
Des scarabées.

Nos yeux s’enivrent, assouplis,
A voir l’eau dérouler les plis
De sa ceinture.
Je baise en pleurant tes genoux,
Et nous sommes seuls, rien que nous
Et la nature !

Tout alors, les flots enchanteurs,
L’arbre ému, les oiseaux chanteurs
Et les feuillées,
Et les voix aux accords touchants
Que le silence dans les champs
Tient éveillées,

La brise aux parfums caressants,
Les horizons éblouissants
De fantaisie,
Les serments dans nos cœurs écrits,
Tout en nous demande à grands cris
La Poésie.

Nous sommes heureux sans froideur.
Plus de bouderie ou d’humeur
Triste ou chagrine ;
Tu poses d’un air triomphant
Ta petite tête d’enfant
Sur ma poitrine ;

Tu m’écoutes, et je te lis,
Quoique ta bouche aux coins pâlis
S’ouvre et soupire,
Quelques stances d’Alighieri,
Ronsard, le poëte chéri,
Ou bien Shakespeare.

Mais je jette le livre ouvert,
Tandis que ton regard se perd
Parmi les mousses,
Et je préfère, en vrai jaloux,
A nos poètes les plus doux
Tes lèvres douces !

Tiens, voici qu’un couple charmant,
Comme nous jeune et bien aimant,
Vient et regarde.
Que de bonheur rien qu’à leurs pas !
Ils passent et ne nous voient pas :
Que Dieu les garde !

Ce sont des frères, mon cher cœur,
Que, comme nous, l’amour vainqueur
Fit l’un pour l’autre.
Ah ! qu’ils soient heureux à leur tour !
Embrassons-nous pour leur amour
Et pour le nôtre !

Chère, quel ineffable émoi,
Sur ce rivage où près de moi
Tu te recueilles,
De mêler d’amoureux sanglots
Aux douces plaintes que les flots
Disent aux feuilles !

Dis, quel bonheur d’être enlacés
Par des bras forts, jamais lassés !
Avec quels charmes,
Après tous nos mortels exils,
Je savoure au bout de tes cils
De fraîches larmes !

Avril 1844.

Théodore de Banville

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Le poète qui passe

6 Mai 2023, 01:53am

Publié par vertuchou

Le poète qui passe a pour devoir de recueillir ce qui demeure de la joie humaine, cette tristesse qui est comme la lie des choses heureuses ; et, après, il en fait des vers.

Catulle Mendès

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Rappelle-toi...

5 Mai 2023, 01:43am

Publié par vertuchou

Rappelle-toi...

Que si un rien fait souffrir
un rien aussi fait plaisir...
Que tu peux être semeur
d'optimisme, de courage, de confiance...
Que ta bonne humeur peut égayer la vie des autres...
que tu peux, en tout temps, dire un mot aimable...
Que ton sourire non seulement t'enjolive,
mais qu'il embellit l'existence de ceux qui t'approchent...
Que tu as des mains pour donner
et un coeur pour pardonner...
 
Thomas Merton

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Dessert No. 4

4 Mai 2023, 01:00am

Publié par vertuchou

 Carducius Plantagenet Ream, Dessert No. 4 (1861-1897)..jpg

Carducius Plantagenet Ream, Dessert No. 4 (1861-1897)..jpg

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Parce qu'en pensant à lui

3 Mai 2023, 01:51am

Publié par vertuchou

Parce qu'en pensant à lui
Je m'étais endormie
Sans doute il m'apparut.
Si j'avais su que c'était un rêve,
Je ne me serais certes pas réveillée

Ono no Komachi

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Le visage clair de Daisy

2 Mai 2023, 01:47am

Publié par vertuchou

Le visage clair de Daisy se levait lentement vers lui, et il sentait son cœur battre de plus en plus vite. Il savait qu’au moment où il embrasserait cette jeune fille, au moment où ses rêves sublimes épouseraient ce souffle fragile, son esprit perdrait à jamais l’agilité miraculeuse de l’esprit de Dieu. Il avait alors attendu, écouté encore un moment la vibration du diapason qui venait de heurter une étoile, puis il l’avait embrassé, et à l’instant précis où ses lèvres touchaient les siennes, il avait senti qu’elle s’épanouissait comme une fleur à son contact, et l’incarnation s’était achevée.

F.Scott Fitzgerald, Gatsby le magnifique.

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