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Vertuchou.over-blog.com

Le discours à la première personne (extrait)

21 Mars 2010, 17:42pm

Publié par vertuchou

J’aurais tant voulu vous aider
Vous qui semblez autres moi-même
Mais les mots qu’au vent noir je sème
Qui sait si vous les entendez

Tout se perd et rien ne vous touche
Ni mes paroles ni mes mains
Et vous passez votre chemin
Sans savoir ce que dit ma bouche

 

Votre enfer est pourtant le mien
Nous vivons sous le même règne
Et lorsque vous saignez je saigne
Et je meurs dans vos mêmes liens

 

Quelle heure est-il quel temps fait-il
J’aurais tant aimé cependant
Gagner pour vous pour moi perdant
Avoir été peut-être utile

 

C’est un rêve modeste et fou
Il aurait mieux valu le taire
Vous me mettrez avec en terre
Comme une étoile au fond d’un trou

 

Aragon

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Le parcours

20 Mars 2010, 08:10am

Publié par vertuchou

D'obstacles en terrasses
De rameaux en ténèbres
Le parcours est sans pitié

Va main à main
avec tant d'autres
Leur feu ton feu
seront alliés

Avance
La terre prendra ta forme

Elle n'abolit que les miroirs !

Andrée Chedid

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J'ai tant rêvé de toi

17 Mars 2010, 20:38pm

Publié par vertuchou.over-blog.com

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère?

J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.


O balances sentimentales.

J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.

 

J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'a être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.

 

 

Robert Desnos

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Le mal de vivre

14 Mars 2010, 22:28pm

Publié par vertuchou

Ça ne prévient pas quand ça arrive

Ça vient de loin

Ça c'est promené de rive en rive

La gueule en coin

Et puis un matin, au réveil

C'est presque rien

Mais c'est là, ça vous ensommeille

Au creux des reins

 

Le mal de vivre

Le mal de vivre

Qu'il faut bien vivre

Vaille que vivre

 

On peut le mettre en bandoulière

Ou comme un bijou à la main

Comme une fleur en boutonnière

Ou juste à la pointe du sein

C'est pas forcément la misère

C'est pas Valmy, c'est pas Verdun

Mais c'est des larmes aux paupières

Au jour qui meurt, au jour qui vient

 

Le mal de vivre

Le mal de vivre

Qu'il à nous faut vivre

Vaille que vivre

 

Qu'on soit de Rome ou d'Amérique

Qu'on soit de Londres ou de Pékin

Qu'on soit d'Egypte ou bien d'Afrique

Ou de la porte Saint-Martin

On fait tous la même prière

On fait tous le même chemin

Qu'il est long lorsqu'il faut le faire

Avec son mal au creux des reins

 

Ils ont beau vouloir nous comprendre

Ceux qui nous viennent les mains nues

Nous ne voulons plus les entendre

On ne peut pas, on n'en peut plus

Et tous seuls dans le silence

D'une nuit qui n'en finit plus

Voilà que soudain on y pense

A ceux qui n'en sont pas revenus

 

Du mal de vivre

Leur mal de vivre

Qu'ils devaient vivre

Vaille que vivre

 

Et sans prévenir, ça arrive

Ça vient de loin

Ça c'est promené de rive en rive

Le rire en coin

Et puis un matin, au réveil

C'est presque rien

Mais c'est là, ça vous émerveille

Au creux des reins

 

La joie de vivre

La joie de vivre

Viens, il faut la vivre

Ta joie de vivre

 

La, la, la, la...

La joie de vivre

 

Barbara

 


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Sonnet

12 Mars 2010, 07:05am

Publié par vertuchou.over-blog.com

Au bord tristement doux des eaux, je me retire,

Et voy couler ensemble, et les eaux, et mes jours,
Je m'y voy sec, et pasle, et si j'ayme tousjours,
 Leur resveuse mollesse où ma peine se mire.

Au plus secret des bois je conte mon martyre,
Je pleure mon martyre en chantant mes amours,
Et si j'ayme les bois, et les bois les plus sours,
Quand j'ai jetté mes cris, me les viennent redire.

Dame dont les beautez me possedent si fort,
Qu'estant absent de vous je n'aime que la mort :
Les eaux en vostre absence, et les bois me consolent.

Je voy dedans les eaux, j'entends dedans les bois,
L'image de mon teint, et celle de ma voix,
Toutes peintes de morts qui nagent, et qui volent.

Jacques Davy du Perron

 

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Au soleil couchant

4 Mars 2010, 06:33am

Publié par vertuchou

sundown

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A Jamais

2 Mars 2010, 22:06pm

Publié par vertuchou

A jamais,
le sourire osé,
rayonne devant.
A jamais,
pour atteindre tes yeux
d’eau profonde.

A jamais,
Les douces cordes
flottent devant,
pour atteindre
mes oreilles ouvertes.

A jamais,
L’esprit concentré
sur le corps fait de bois.
Savoir à jamais,
ton âme, écouter.

A jamais,
La pièce se remplit
de mélodies.
A jamais,
le recueillement de signes anciens
à la lueur d’une simple bougie.


Chloe Douglas

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je t'aime

1 Mars 2010, 19:25pm

Publié par vertuchou.over-blog.com

 

Je t'aime pour toutes les femmes
Que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tout le temps
Où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large
Et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond
Pour les premières fleurs
Pour les animaux purs
Que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes
Que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même
Je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien
Qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts
Que j'ai franchies
Sur de la paille
Je n'ai pas pu percer
Le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre
Mot par mot la vie

Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse

Qui n'est pas la mienne
Pour la santé je t'aime
Contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel
Que je ne détiens pas
Que tu crois être le doute

Et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil
Qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi
Quand je suis sûr de moi


Tu es le grand soleil
Qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi
Quand je suis sûr de moi


Eve03

 

Paul Eluard

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