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Elle sait les douleurs traversières

11 Juillet 2015, 04:21am

Publié par vertuchou

Elle sait les douleurs traversières et les indéfinissables fêlures, ces peuples mystères des passés tus.
Elle sait l’aube possible, la rosée des joues, les rendez-vous qui décollent les affres des peurs.
Elle sait que Lui d’Elle, il ne veut séparer aucune écorce de peau.
Elle est lyre de ses matins et muse de ses nuits.
Elle sait tant et silence tout. A quoi bon les mots aux contours des regards…
Seule gestera leur tendresse, lovée à la paume de leurs mains : promesse et don. Essence et source, ils sont éclats du printemps.

Sandra Dulier

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Plus jamais il ne se quittèrent

29 Juin 2015, 04:12am

Publié par vertuchou

"Plus jamais il ne se quittèrent. L’un était le guide, l’autre était sa lumière.

Et si parfois, il lui arrivait de la regarder avec ses yeux,

Marisol ne le vit jamais qu’avec son cœur."

Jacques de Loustal et Tonino Benacquista,

Les amours insolentes, 17 variations sur le couple

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Je l’avais rencontrée et aimée

13 Juin 2015, 04:29am

Publié par vertuchou

Je l’avais rencontrée et aimée.
Voilà tout.
Et j’avais vécu pendant un an dans sa tendresse, dans ses bras, dans sa caresse, dans son regard, dans ses robes, dans sa parole, enveloppé, lié, emprisonné dans tout ce qui venait d’elle, d’une façon si complète que je ne savais plus s’il faisait jour ou nuit, si j’étais mort ou vivant, sur la vieille terre ou ailleurs.

Guy de Maupassant, la main gauche

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Quand je l’ai rencontrée pour la première fois

2 Juin 2015, 04:06am

Publié par vertuchou

“Quand je l’ai rencontrée pour la première fois, j’ai ressenti, en la voyant,

une étrange sensation. Ce ne fut point de l’étonnement, ni de l’admiration,

ce ne fut point ce qu’on appelle le coup de foudre, mais un sentiment

de bien-être délicieux, comme si on m’eût plongé dans un bain tiède.

Ses gestes me séduisaient, sa voix me ravissait, toute sa personne

me faisait un plaisir infini à regarder. Il me semblait aussi

que je la connaissais depuis longtemps, que je l’avais vue déjà.

Elle portait en elle quelque chose de mon esprit.

Elle m’apparaissait comme une réponse à un appel jeté par mon âme,

à cet appel vague et continu que nous poussons

vers l’espérance durant tout le cours de notre vie.”

Guy de Maupassant, La tombe

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Je me sentais vivre en elle, et elle vivait pour moi seul

24 Mai 2015, 04:21am

Publié par vertuchou

Je me sentais vivre en elle, et elle vivait pour moi seul.

Son sourire me remplissait d'une béatitude infinie; la vibration de sa voix si douce

et cependant fortement timbrée me faisait tressaillir de joie et d'amour.

Elle avait pour moi toutes les perfections, elle répondait à tous mes enthousiasmes,

à tous mes caprices, − belle comme le jour aux feux de la rampe qui l'éclairait d'en bas,

pâle comme la nuit, quand la rampe baissée la laissait éclairée d'en haut

sous les rayons du lustre et la montrait plus naturelle,

brillant dans l'ombre de sa seule beauté, comme les Heures divines

qui se découpent, avec une étoile au front,

sur les fonds bruns des fresques d'Herculanum !

Gérard de Nerval, Sylvie

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Embrasser convenablement une femme

16 Mai 2015, 04:53am

Publié par vertuchou

“Aussitôt, il se souvint qu’on n’embrasse convenablement une femme

qu’avec les mains, en choyant sa nuque,en égarant ses doigts

dans sa chevelure désorganisée.

Le but est alors de vaincre l’esprit de l’autre, d’assassiner

ce qui lui reste de conscience.

Tout baiser véritable est une vraie noyade.”


Alexandre Jardin, Mademoiselle Liberté

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Puisque tu m’as meurtri les lèvres de baisers

7 Mai 2015, 04:45am

Publié par vertuchou

Puisque tu m’as meurtri les lèvres de baisers, baise-les encore pour les guérir.

Et si tu n’as pas terminé ce soir, il n’importe, rien ne presse.

Tu as encore toute la nuit, ma bien-aimée la plus aimée !

On peut, dans une nuit entière, échanger de nombreux baisers

et goûter beaucoup de bonheur.

Heinrich Heine, le retour

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A l’instant même où je la vis

4 Mai 2015, 04:42am

Publié par vertuchou

A l’instant même où je la vis, je devins amoureux de sa timidité, une timidité unique,

inoubliable, qui lui prêtait l’apparence d’une vestale épuisée au service

d’un dieu clandestin ou alors d’une mystique ravagée par la nostalgie

ou l’abus de l’extase, à jamais inapte à réintégrer les évidences ! […]

Qui sait déchiffrer les visages lisait aisément dans le sien qu’elle n’était pas

condamnée à durer, que le cauchemar des années lui serait épargné.

Vivante, elle semblait si peu complice de la vie, qu’on ne pouvait la regarder

sans penser qu’on ne la reverrait jamais. L’adieu était le signe et la loi de sa nature,

l’éclat de sa prédestination, la marque de son passage sur terre ;

aussi le portait-elle comme un nimbe, non point par indiscrétion,

mais par solidarité avec l’invisible.

— Emil Cioran, Exercices d’admiration

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Je suis devenue amoureuse de toi

27 Avril 2015, 04:44am

Publié par vertuchou

Je suis devenue amoureuse de toi, je t’ai dans la peau.

Je t’ai dans la gorge, convoitise tremblante !

Et la preuve, c’est que ce qui physiquement te ressemble me bouleverse.

Tes lèvres, tes mains. Je suis folle de tes lèvres, de tes mains,

tout à fait folle d’amour pour toi.

Peut-être pour d’autres n’es-tu pas beau

- mais tu combles en moi le besoin d’une surnaturelle harmonie -

tu es beau comme si tu étais mon enfant,

et personne n’a cette perfection, personne n’est aussi mélodieux,

aucune forme ne m’est aussi nécessaire.

Mireille Sorgue, Lettres à l’amant

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Il m’a dit : « Cette nuit, j’ai rêvé

22 Avril 2015, 04:44am

Publié par vertuchou

Il m’a dit : « Cette nuit, j’ai rêvé. J’avais ta chevelure autour de mon cou.

J’avais tes cheveux comme un collier noir autour de ma nuque et sur ma poitrine.

« Je les caressais, et c’étaient les miens ; et nous étions liés pour toujours ainsi,

par la même chevelure la bouche sur la bouche, ainsi que deux lauriers

n’ont souvent qu’une racine.

« Et peu à peu, il m’a semblé, tant nos membres étaient confondus,

que je devenais toi-même ou que tu entrais en moi comme mon songe. »

Quand il eut achevé, il mit doucement ses mains sur mes épaules,

et il me regarda d’un regard si tendre, que je baissai les yeux avec un frisson.

Pierre Louÿs

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