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Ami, ô, mon ami…

10 Février 2016, 04:40am

Publié par vertuchou

Ami, ô, mon ami… J'éprouve les limites du langage, et mes propres limites aussi

-limites écartelées continûment… et qu'est-ce qui va naître ?

Ce n'est pas de tout repos de grandir. Demain me donne le vertige,

et pourtant j'ai soif infiniment, j'ai faim infiniment de nouvelles nourritures ;

je n'en finis pas de venir au monde.

Et qui délivrera cet oiseau battant de mes poignets ?

-Ah, pardonne-moi, pardonne-moi cette incohérence.

Je suis abattue contre ton épaule, mais comment consoleras-tu ce bonheur

de vivre si poignant qu'il m'est douleur ?

Mireille Sorgue, Lettres à l’Amant,

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Quand j’embrasse une femme

28 Janvier 2016, 04:04am

Publié par vertuchou


Quand j’embrasse une femme au creux du cou, que mes lèvres goûtent

le grain de sa peau (sans mordre, c’est promis), que je sens le mélange

de son odeur unique et de son parfum, que j’écoute son souffle abandonné,

je me nourris de ce qui lui est propre, que je ne possède pas

et dont j’ai besoin : sa féminité.

Jean-Louis Servan-Schreiber

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Vivre

20 Janvier 2016, 04:37am

Publié par vertuchou

Elle posa la tête dans son cou.
Elle s'était assise sur ses genoux sans le savoir.
Elle respira, sa tête dans son cou.
C'était fini. Le premier baiser. Ils
s'embrasseraient encore. Plus jamais pour la
première fois. Cette surprise. Plus jamais.
Cet aveu. Plus jamais. Plus jamais cette
audace. Cette impudeur. Jamais.

Véronique Olmi, La pluie ne change rien au désir

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Reste ainsi

4 Janvier 2016, 04:31am

Publié par vertuchou

Reste ainsi, je veux te regarder, je t'ai tellement regardé,

mais tu n'étais pas pour moi, et à présent tu es pour moi,

ne t'approche, pas je t'en prie, reste comme tu es,

nous avons une nuit pour nous seuls, et je veux te regarder.....


Alessandro Baricco, Soie

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Sais-tu, mon doux Seigneur que je ne rêve qu’à toi ?

27 Décembre 2015, 03:57am

Publié par vertuchou

Sais-tu, mon doux Seigneur, que sans cesse je pense à toi, que je ne rêve qu’à toi,

que mon seul et unique désir est de t’appartenir [...] ; être ta maîtresse, ton être, ta tienne ?

Sais-tu que tout ce qui évoque ton souvenir me fait bondir le cœur ?

Sais-tu enfin que je t’aime ardemment avec toutes les forces de mon âme,

tous les regrets et larmes de mon triste passé ?

Je voudrais reprendre ma vie, mes baisers, toutes ces sensations idiotes ;

je voudrais que mon esprit fût aussi vierge que l’était mon coeur

quand je t’ai aimé. Enfin sache que je t’aime, cela est vrai,

cela est grand comme l’amour.

Sarah Bernhardt, lettre à Jean Mounet-Sully

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Le matin du départ

19 Décembre 2015, 04:15am

Publié par vertuchou

Le matin du départ, dans le petit salon [...], j’ai cru voir vos yeux fixés sur moi

se troubler et devenir humides. Cela vous faisait donc un peu de chagrin

de voir celui qui vous aime tant s’éloigner pour bien longtemps peut-être ?

Pour moi, j’étais navré, mais au milieu de tout ce monde,

je n’ai pu vous exprimer ma douleur profonde.

Oh ! pourquoi n’ai-je pas eu une demi-heure à moi

pour vous serrer contre mon cœur, pleurer dans votre sein,

et laisser mon âme entre vos douces lèvres, avec un long et suprême baiser ?

Théophile Gautier, lettre à Carlotta Grisi

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Sois ma prison et mon Dragon

11 Décembre 2015, 03:55am

Publié par vertuchou

HASSINE, HASSINE, HASSINE, HASSINE. Sois ma drogue, mon poison,

mon poignard. Tue-moi, Hassine, tue-moi, TUE-MOI.

Jette-moi tout au fond du puits de ton regard, fais-moi chavirer

de ton souffle furieux, qu’il me déchire et me ravage

comme un feu dans la jungle.

Abats-moi comme un arbre, casse-moi, fends-moi, Hassine,

saccage-moi. Qu’il ne reste plus rien de moi qu’un tourbillon

de cendres hurlantes de joie.

Je suis folle, Hassine, folle d’amour.

Et je ne bouge pas d’un geste, je t’attends.

Viens Hassine, tout doucement, à chaque jour un peu plus près.

Les minutes chauffent et tournent dans le temps.

C’est bientôt l’heure du feu, de notre heure de braise,

de notre nuit sanglante.

- Griselidis Real, lettre à Hassine Ahmed

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Bonheur

17 Novembre 2015, 04:42am

Publié par vertuchou

Et elle se mit à rire de nouveau, de son rire de pluie fraîche.
Maintenant qu'il l'avait rejointe, elle marchait à côté de lui
d'un bon pas. Grange la regardait quelquefois à la dérobée ;
derrière le bord du capuchon, il ne voyait que le nez et la bouche,
tout vernissés d'eau, que le court menton buté tendait à la pluie,
mais il était remué de la sentir auprès de lui, jeune et saine,
souple comme un faon, dans la bonne odeur de laine mouillée.
D’elle-même elle s'était mise à son pas : c'était doux comme si
elle se fût appuyée sur lui. Parfois elle tournait un peu la tête,
et faisait glisser un instant le bord du capuchon sombre
sur ses yeux couleur d’éclaircie, leurs regards se croisaient,
et ils riaient un peu sans rien dire, d'un rire de pur contentement.

Julien Gracq, Un balcon en forêt

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Je voudrais sentir vos seins nus

31 Octobre 2015, 04:34am

Publié par vertuchou

Je voudrais sentir vos seins nus sur ma poitrine,

mes deux mains croisées sur vous, vos bras autour de mon cou,

votre tête parfumée dans le creux de mon épaule,

et votre peau palpitante, et l’odeur qui vient de vous.

- Boris Vian, L'écume des jours,

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Etait-il vrai ... ?

28 Octobre 2015, 04:12am

Publié par vertuchou

Etait-il vrai que la couleur des yeux changeait pendant l’amour, ainsi que la taille

et le pigment des aréoles, lesquelles secrétaient un doux nectar semblable à du miel ?

Etait-il vrai que le Mont de Vénus, soumis à une douce et régulière pression, s’exhaussait

sous le désir ?

Etait-il vrai que la peau s’irisait le long du dos, que la chair de poule naissait

sur les courbures les plus intimes ?

Etait-il vrai que les chevilles se cambraient, que les orteils s’arc-boutaient,

que les doigts se creusaient dans un mouvement de supination, que le corps entier

se métamorphosait pour célébrer Eros ?

Blanc-seing

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