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Vertuchou.over-blog.com

Une lettre oubliee

21 Juillet 2011, 06:21am

Publié par vertuchou

Mon amour, ma bien aimée,
Me voici trop loin de toi
Comment survivre éloigné
De ton coeur et de tes bras ?

De mon coeur et de mes bras
Tiens, je l’avais oubliée,
Cette lettre et qui ma foi
Peut me l’avoir envoyer ?

Si tu savais quel ennui
Loin de nos jeux amoureux
Est-ce André ou Henri
Ou Paul aux si beaux yeux?

Rien ne distrait la folie
Qui l’entoure mais rien ne peut
Détourner mon coeur épris
Oh non, ça ne peut être lui

Mon coeur, mon feu, ma joie
Je reviendrai sois en sûre
Vrai c’est la première fois
que je vois cette écriture

Ton portrait posé sur moi
Me protège et me rassure
Cette lettre entre mes doigts
Serait-elle une imposture?

Oui l’Enfer est de ce monde
Mais le pire est de compter
Ces jours, ces heures, ces secondes
Qui nous tiennent séparés

J’ai beau chercher dans la ronde
De mes amoureux passés
Dans quel amnésie profonde
Cet amant là s’est noyé

Mon amour, ma toute belle
Je t’aime et je t’aime tant
Il n’y a rien d’éternel
Rien qui ne résiste au temps

Un baiser sur ta prunelle
Sur ta bouche tout autant
Rien qui ne résiste au temps
Et la mémoire est cruelle

Mais adieu ma vie, mon coeur
Il faut bien que je m’en aille
On m’appelle, il est six heure
A demain, vaille que vaille !

A moins que ton artilleur
N’ait pour seules funérailles
Que les tranchées et la peur
Le vacarme et la mitraille

Sur ces pages abimées
Il manque une ultime morsure
La certitude affirmée
D’une simple signature

Mon amour, si d’aventure,
Au front je devais tomber,
Je voudrais que tu me jure
De ne jamais m’oublier.

 

Juliette NOURREDINE

 

 

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Stone City, Iowa

20 Juillet 2011, 06:25am

Publié par vertuchou

wood_grant-4-.jpg

 

    Grant Wood 

1891–1942
Stone City, Iowa

1930
huile sur panneau de bois

 76.84 x 101.6 cm

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Le Jardin d'Amour

19 Juillet 2011, 06:31am

Publié par vertuchou

Je suis allé au jardin d'Amour,
Et j'ai vu ce que je n'avais jamais vu ;
Une chapelle était bâtie au milieu,
Où j'avais l'habitude de jouer sur l'herbe.


Et les grilles de la chapelle étaient fermées,
Et "tu ne feras pas" écrit sur la porte ;
Aussi je me suis tourné vers le Jardin d'Amour
Qui donnait tant de douces fleurs ;


Et je vis qu'il était rempli de tombes,
Et de pierres tombales où des fleurs devraient être ;
Et des prêtres en robe noire étaient en train de faire leur ronde
Et de lier avec des ronces mes joies et mes désirs.

 

William Blake

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Venez, Ô vous, mes filles, et pleurez avec moi

18 Juillet 2011, 04:45am

Publié par vertuchou

 

 


 

Jean-Sébastien Bach

(1685 - 1750)

La Passion selon Saint Matthieu

BWV 244

Chœur d'introduction : “Kommt, ihr Töchter, helft mir klagen”

“Venez, Ô vous, mes filles, et pleurez avec moi”

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Les quatre éléments

17 Juillet 2011, 06:29am

Publié par vertuchou

L'air c'est rafraîchissant
Le feu c'est dévorant
La terre c'est tournant
L'eau - c'est tout différent
L'air c'est toujours du vent
Le feu c'est toujours bougeant
La terre c'est toujours virant
L'eau - c'est tout différent
L'air c'est toujours changeant
Le feu c'est toujours mangeant
La terre c'est toujours germant
L'eau - c'est tout différent
Et combien davantage encore ces drôles d'hommes
Espèces de vivants
Qui ne se croient jamais dans leur vrai élément.

 

Claude Roy

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Spiegel Im Spiegel

16 Juillet 2011, 06:19am

Publié par vertuchou

 

 

"Spiegel im Spiegel" d' Arvo Pärt

(né en 1935)


interprété par

 Sergei Bezrodny (piano)

Vladimir Spivakov (violon)

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Incertitude

15 Juillet 2011, 06:10am

Publié par vertuchou

T’absentant,
tu m’habites.
Tendrement.
Comme présent.
Dis-moi vite…
et ne mens :
M’absentant,
je t’habite
mêmement ?
Ne sachant,
je m’irrite.
Questionnant
bassement.
Etouffant
mes élans.
Bâillonnant
mes redites.
T’assommant.
M’assommant.
Qu’il est fort
mon tourment !
Et pourtant…
Mais encore…
Dis-moi vite :
M’absentant,
je t’habite ?

 

Esther GRANEK

 

Constatation

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Dans le surgissement du poème

14 Juillet 2011, 06:03am

Publié par vertuchou

Dans le surgissement du poème, veille, avant d'engager ta plume,

à calmer la fougue des mots, plus impétueux et imprévisibles

que des chevaux sauvages, cabrés à la première mise en demeure du sens.


Alexandre Voisard

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White as diamonds

13 Juillet 2011, 05:12am

Publié par vertuchou

I’ve known mornings white as diamonds

Silent from a night so cold

Such a stillness, calm as the owl glides

Our lives are buried in snow

I was sifting through the piles

In my hand a tangled thread

Each patient tug upon the snarl

Is a glimpse of what has been

Burdened bands gave strong hands

Gaping holes where diamonds should be

Must have been the morning that stole them

A glint of white in the pocket of winter

Some hearts are ghosts

Settling down in dark waters

Just as silt grows heavy

And drowns with the stone

I’ve known mornings white as diamonds

Silent from a night so cold

Such a stillness, calm as the owl glides

Our lives are buried in snow

 

The-Island

 

 

 

 

 

J'ai connu des matins,

Blancs comme des diamants.

Silencieux d'une nuit si froide,

Un tel calme...

Calmes comme le hibou glisse dans les airs,

Nos vies sont enterrées dans la neige.

 

Je passais au crible les tas,

Dans ma main, un fil emmêlé.

Chaque saccade tire sur le noeud,

Est un aperçu de ce qui a été.

 

Les bandes, accablées, gagnent des mains fortes.

Des trous bâillants là où les diamants devraient être.

Sûrement le matin qui les a volés...

 

Une étincelle de blancs dans la poche de l'hiver.

Et certains coeurs sont des fantômes s'installant dans des eaux sombres.

De même que la vase devient lourde, et se noie avec les pierres.

 

Quelques coeurs sont des fantômes s'installant dans des eaux sombres.

De même que la vase devient lourde, et se noie avec les pierres.

 

J'ai connu des matins,

Blancs comme des diamants.

Silencieux d'une nuit si froide,

Un tel silence...

Calmes comme le hibou glisse dans les airs,

Nos vies sont enterrées dans la neige.

 

Nos vies sont enterrées dans la neige...

 

Alela Diane

 

 

 

 

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Le menacé / El amenazado

12 Juillet 2011, 06:04am

Publié par vertuchou

C’est l’amour. Je devrai me cacher ou fuir.

Les murs de ma prison grandissent, comme en un rêve atroce. Le beau masque a changé, mais comme toujours c’est le seul. De quoi peuvent me servir mes talismans :  l’exercice des lettres, la vague érudition, l’apprentissage des mots dont l’âpre Nord se servit pour chanter ses mers et ses épées, la sereine amitié, les galeries de la Bibliothèque, les choses courantes, les coutumes, le jeune amour de ma mère, l’ombre militaire de mes morts, la nuit intemporelle, la saveur du sommeil ?

Etre avec toi ou ne pas être avec toi est la mesure de mon temps.

Déjà la cruche se brise sur la fontaine, déjà l’homme se lève à la voix de l’oiseau, déjà s’assombrissent ceux qui regardent aux fenêtres mais l’ombre n’a pas apporté la paix.

C’est, je le sais bien, l’amour : le désir anxieux d’entendre sa voix, l’attente et la mémoire, l’horreur de vivre dans la succession.

C’est l’amour avec ses mythologies, avec ses petites magies inutiles.

Il y a un coin de rue où je n’ose passer.

Déjà les armées m’encerclent, les hordes.

(Cette chambre est irréelle, elle ne l’a pas vue.)

Le nom d’une femme me dénonce.

J’ai mal à une femme dans tout mon corps.

 

Jorge Luis BORGES

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