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Je voudrais sentir vos seins nus

31 Octobre 2015, 04:34am

Publié par vertuchou

Je voudrais sentir vos seins nus sur ma poitrine,

mes deux mains croisées sur vous, vos bras autour de mon cou,

votre tête parfumée dans le creux de mon épaule,

et votre peau palpitante, et l’odeur qui vient de vous.

- Boris Vian, L'écume des jours,

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Metamorphosis Two

30 Octobre 2015, 03:23am

Publié par vertuchou

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Le château de l’espérance

29 Octobre 2015, 03:20am

Publié par vertuchou

Ta pâle chevelure ondoie
Parmi les parfums de ta peau
Comme folâtre un blanc drapeau
Dont la soie au soleil blondoie.

Las de battre dans les sanglots
L’air d’un tambour que l’eau défonce,
Mon coeur à son passé renonce
Et, déroulant ta tresse en flots,

Marche à l’assaut, monte, - ou roule ivre
Par des marais de sang, afin
De planter ce drapeau d’or fin
Sur ce sombre château de cuivre

- Où, larmoyant de nonchaloir,
L’Espérance rebrousse et lisse
Sans qu’un astre pâle jaillisse
La Nuit noire comme un chat noir.

Stéphane Mallarmé

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Etait-il vrai ... ?

28 Octobre 2015, 04:12am

Publié par vertuchou

Etait-il vrai que la couleur des yeux changeait pendant l’amour, ainsi que la taille

et le pigment des aréoles, lesquelles secrétaient un doux nectar semblable à du miel ?

Etait-il vrai que le Mont de Vénus, soumis à une douce et régulière pression, s’exhaussait

sous le désir ?

Etait-il vrai que la peau s’irisait le long du dos, que la chair de poule naissait

sur les courbures les plus intimes ?

Etait-il vrai que les chevilles se cambraient, que les orteils s’arc-boutaient,

que les doigts se creusaient dans un mouvement de supination, que le corps entier

se métamorphosait pour célébrer Eros ?

Blanc-seing

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Que fais-tu maintenant ?

27 Octobre 2015, 03:00am

Publié par vertuchou

Que fais-tu maintenant ?
Es-tu assise,
pensive,
ton doux regard perdu
par-delà tes fenêtres ?
Est-ce que tu penses à moi ?
Songes-tu à mes mains qui caressent ta peau ?
Songes-tu à ma bouche qui embrasse la tienne ?
Penses-tu que notre amour
n'en vaudrait pas le peine ?
Il la vaut, je t'assure.
Il la vaudra toujours.
Il faut de la confiance,
et vouloir tout donner,
vouloir s’abandonner,
et ne cesser d'y croire.
La force des amants
réside en leurs espoirs…

V. H. Scorp

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Sans titre

26 Octobre 2015, 03:14am

Publié par vertuchou

Roger Schall  Vogue avril 1937

Roger Schall Vogue avril 1937

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A celle qui est voilée

25 Octobre 2015, 04:08am

Publié par vertuchou

Tu me parles du fond d'un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l'écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.

Je suis l'algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l'ombre
Couvre sans éteindre son coeur.

Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l'habitant tranquille
De la foudre et de l'ouragan.

Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante, loin du bruit,
Avec la chouette et l'étoile,
La sombre chanson de la nuit.

Toi, n'es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vil,
Ame, c'est-à-dire problème,
Et femme, c'est-à-dire exil ?

Sors du nuage, ombre charmante.
O fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !

Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l'ange pensif !

Sois l'aile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh, viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;

Car la nuit engendre l'aurore ;
C'est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !

Dans ce ténébreux monde où j'erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !

Tu me dis de loin que tu m'aimes,
Et que, la nuit, à l'horizon,
Tu viens voir sur les grèves blêmes
Le spectre blanc de ma maison.

Là, méditant sous le grand dôme,
Près du flot sans trêve agité,
Surprise de trouver l'atome
Ressemblant à l'immensité,

Tu compares, sans me connaître,
L'onde à l'homme, l'ombre au banni,
Ma lampe étoilant ma fenêtre
A l'astre étoilant l'infini !

Parfois, comme au fond d'une tombe,
Je te sens sur mon front fatal,
Bouche de l'Inconnu d'où tombe
Le pur baiser de l'Idéal.

A ton souffle, vers Dieu poussées,
Je sens en moi, douce frayeur,
Frissonner toutes mes pensées,
Feuilles de l'arbre intérieur.

Mais tu ne veux pas qu'on te voie ;
Tu viens et tu fuis tour à tour ;
Tu ne veux pas te nommer joie,
Ayant dit : Je m'appelle amour.

Oh ! fais un pas de plus ! Viens, entre,
Si nul devoir ne le défend ;
Viens voir mon âme dans son antre,
L'esprit lion, le coeur enfant ;

Viens voir le désert où j'habite
Seul sous mon plafond effrayant ;
Sois l'ange chez le cénobite,
Sois la clarté chez le voyant.

Change en perles dans mes décombres
Toutes mes gouttes de sueur !
Viens poser sur mes oeuvres sombres
Ton doigt d'où sort une lueur !

Du bord des sinistres ravines
Du rêve et de la vision,
J'entrevois les choses divines... -
Complète l'apparition !

Viens voir le songeur qui s'enflamme
A mesure qu'il se détruit,
Et, de jour en jour, dans son âme
A plus de mort et moins de nuit !

Viens ! viens dans ma brume hagarde,
Où naît la foi, d'où l'esprit sort,
Où confusément je regarde
Les formes obscures du sort.

Tout s'éclaire aux lueurs funèbres ;
Dieu, pour le penseur attristé,
Ouvre toujours dans les ténèbres
De brusques gouffres de clarté.

Avant d'être sur cette terre,
Je sens que jadis j'ai plané ;
J'étais l'archange solitaire,
Et mon malheur, c'est d'être né.

Sur mon âme, qui fut colombe,
Viens, toi qui des cieux as le sceau.
Quelquefois une plume tombe
Sur le cadavre d'un oiseau.

Oui, mon malheur irréparable,
C'est de pendre aux deux éléments,
C'est d'avoir en moi, misérable,
De la fange et des firmaments !

Hélas ! hélas ! c'est d'être un homme ;
C'est de songer que j'étais beau,
D'ignorer comment je me nomme,
D'être un ciel et d'être un tombeau !

C'est d'être un forçat qui promène
Son vil labeur sous le ciel bleu ;
C'est de porter la hotte humaine
Où j'avais vos ailes, mon Dieu !

C'est de traîner de la matière ;
C'est d'être plein, moi, fils du jour,
De la terre du cimetière,
Même quand je m'écrie : Amour !


Victor Hugo

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Un poème n'est pas un suicide de langue

24 Octobre 2015, 04:47am

Publié par vertuchou

Un poème n'est pas un suicide de langue. Si nécessaire, il peut aller

jusqu'à une langue dépeuplée et parcourue de vents

pour quasi plus personne, mais cela ne le justifie ni ne l'invalide.

Seule la nécessité, perçue par le lecteur, je ne dis pas le public,

constitue le poème comme poème.

Antoine Emaz

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Les pas

23 Octobre 2015, 04:15am

Publié par vertuchou

Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de mas vigilance
Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine,
Qu’ils sont doux tes pas retenus!
Dieux!... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus!

Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l’apaiser,
A l’habitant de mes pensées
La nourriture d’un baiser.

Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d’être et de n’être pas,
Car j’ai vécu de vous attendre,
Et mon cœur n’était que vos pas.

Paul Valéry

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Scherza infida in grembo al drudo

22 Octobre 2015, 04:13am

Publié par vertuchou

Aria extrait d'Ariodante, opéra de Haendel

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