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Je pressais ton bras qui tremble

31 Août 2010, 07:38am

Publié par vertuchou

 

Je pressais ton bras qui tremble ;

Nous marchions tous deux ensemble,

Tous deux heureux et vainqueurs.

La nuit était calme et pure ;

Dieu remplissait la nature

L'amour emplissait nos coeurs.


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Tendre extase ! saint mystère !

Entre le ciel et la terre

Nos deux esprits se parlaient.

A travers l'ombre et ses voiles,

Tu regardais les étoiles,

Les astres te contemplaient.


Et sentant jusqu'à ton âme

Pénétrer la douce flamme

De tous ces mondes vermeils,

Tu disais : Dieu de l'abîme,

Seigneur, vous êtes sublime ;

Vous avez fait les soleils !

 

Et les astres à voix basse

Disaient au Dieu de l'espace,

Au Dieu de l'éternité :

Seigneur, C'est par vous qu'on aime ;

Vous êtes grand, Dieu suprême,

Vous avez fait la beauté !


Victor Hugo

 

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5 mars 2010, matin

29 Août 2010, 08:02am

Publié par vertuchou

J'ignore le sens caché

de mon poème

 

J'ignore

ce qu'il n'est pas

 

Je ne sais même pas

exactement

ce qu'il est

 

Sauf ceci :

il est là

et il dit ce qu'il dit !

 

Olivier Deck

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Nubes 1 - Nuages 1

28 Août 2010, 06:23am

Publié par vertuchou

No habrá una sola cosa que no sea

una nube. Lo son las catedrales

de vasta piedra y bíblicos cristales

que el tiempo allanará. Lo es la Odisea.

que cambia como el mar. Algo hay destino

cada vez que la abrimos. El reflejo

de tu cara ya es otro en el espejo

y el día es un dudoso laberinto.

Somos los que se van. La numerosa

nube que se deshace en el poniente

es nuestra imagen. Incesantemente

la rosa se convierte en otra rosa.

Eres nube. Eres mar, eres olvido.

Eres tambien aquello que has perdido.

 

Jorge Luis Borges

 

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Pas une chose au monde qui ne soit

Nuage. Nuages, les cathédrales,

pierre imposante et bibliques verrières,

qu’aplanira le temps. Nuage l’Odyssée,

mouvante, comme la mer, neuve

toujours quand nous l’ouvrons. Le reflet

de ta face est un autre, déjà, dans le miroir

et le jour, un labyrinthe impalpable.

Nous sommes ceux qui partent. Le nuage

nombreux qui s’efface au couchant

est notre nuage. Telle rose

en devient une autre, indéfiniment.

Tu es nuage, tu es mer, tu es oubli.

Tu es aussi ce que tu as perdu.

 

 traduit par Claude Esteban

 

L'étranger

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Le long d’un amour

27 Août 2010, 06:39am

Publié par vertuchou

Un visage
traversé
par hasard
Désormais
unique

Un visage
reconnu
entre tous
Désormais
unique

L’univers
répondant
à un nom
prend visage
et sens

Où tu es
où n’es pas
tout n’est plus
que présence
         et absence

 

François Cheng

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Le Poète

25 Août 2010, 06:42am

Publié par vertuchou

Je prendrai dans ma main gauche

Une poignée de mer

Et dans ma main droite

Une poignée de terre

Puis je joindrai mes deux mains

Comme pour une prière

Et de cette poignée de boue

Je lancerai dans le ciel

Une planète nouvelle

Vêtue de quatre saisons

Et pourvue de gravité

Pour retenir la maison

Que j'y rêve d'habiter.

 

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Une ville. Un réverbère.

Un lac. Un poisson rouge.

Un arbre et à peine

Un oiseau,

Car une telle planète

Ne tournera que le temps

De donner à l'Univers

La pesanteur d'un instant.


    Gilles Vigneault

 


 


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14 août après-midi

23 Août 2010, 05:28am

Publié par vertuchou

Dans ta ville, je suis venu

au milieu de l'été

arpenter un passé 

qui se conjugue au présent

 

Places décorées de jets d'eau 

cours bordé d'arbres

chemin en retrait

nostalgie des lieux transformés

 

Rencontre éphémère 

au gré des rues

des silhouettes disparues

et des souvenirs recomposés

 

Le coeur léger  j'ai marché

jusqu'à ta porte

Elle était close

je suis reparti en courant

sous la pluie

 

Rencontre improbable

rendez-vous reporté

ton silence

sera la réponse

 

A00

 

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Silence

21 Août 2010, 05:50am

Publié par vertuchou

 

 

Au-dessus des forêts luit blafarde

la lune qui nous fait rêver

Le saule au bord de l’étang sombre

pleure sans bruit dans la nuit ;

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Un cœur s’éteint - et insensiblement

les brouillards débordent et montent 

Silence, silence !

 

 Georg Trakl 

 

 

 

 

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Je, Moi, Tu

19 Août 2010, 05:54am

Publié par vertuchou

Le Je de la poésie est à tous

Le Moi de la poésie est à plusieurs

Le Tu de la poésie est au pluriel. 

 

Andrée Chedid

 


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Fins dernières

17 Août 2010, 06:48am

Publié par vertuchou

 

C’est fête aujourd’hui, mon amour,

Je viens frapper à votre porte.

Notre bonheur est de retour :

Vous êtes mort et je suis morte.

 

Faites-moi, dans ce lit sans draps,

Une place, que je me couche

Entre ce qui fut vos deux bras,

Près de ce qui fut votre bouche.

 

Nous allons à deux nous plonger

Dans le Grand Tout qui nous réclame

Nos corps vont se désagréger

Pour un effroyable amalgame.

 

Notre chair, lambeau par lambeau,

Va se dissoudre en pourriture,

Reprise, à travers le tombeau,

Par le creuset de la nature ;

 

Nos os, par un beau soir d’été,

Tomberont les uns sur les autres...

Ne plus savoir — ô volupté ! —

Quels sont les miens, quels sont les vôtres !

 

À leur tour ils s’effriteront

En une impalpable poussière

Et tels, enfin, ils monteront

Dans un infini de lumière.

 

Nos atomes purifiés,

Emportés par le vent qui passe,

Comme en des vols extasiés,

S’éparpilleront dans l’espace.

 

mort01

 

Et sous les évolutions

D’éternelles métamorphoses

Nous danserons dans les rayons

Où nous ferons fleurir les roses.

 

Marie Nizet

 

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Allégeance

15 Août 2010, 06:02am

Publié par vertuchou

Dans les rues de la ville, il y a mon amour.

Peu importe où il va dans le temps divisé.

Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler.

Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima.


Il cherche son pareil dans le voeu des regards.

L'espace qu'il parcourt est ma fidélité.

Il dessine l'espoir, puis, léger, l'éconduit.


Je vis au fond de lui comme une épave heureuse.

A son insu, ma liberté est son trésor !

Dans le grand méridien où s'inscrit son essor,

Ma solitude se creuse.


Dans les rues de la ville, il y a mon amour.

Peu importe où il va dans le temps divisé.

Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler.

Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima

Et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas !


    René Char

     Qu’il vive !

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