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Ne viens pas avec toute la vérité

31 Juillet 2017, 18:48pm

Publié par vertuchou

Ne viens pas avec toute la vérité,
ne viens pas avec l’océan pour ma soif,
ne viens pas avec le ciel quand
je demande une lampe,
viens avec une étincelle,
de la rosée,
un flocon,
comme les oiseaux emportent
des gouttelettes après le bain
et le vent
un grain de sel.

Olav H. Hauge

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Oraison du soir

30 Juillet 2017, 02:45am

Publié par vertuchou

Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,
Empoignant une chope à fortes cannelures,
L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.

Tels que les excréments chauds d'un vieux colombier,
Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
Puis par instants mon coeur triste est comme un aubier
Qu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures.

Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin,
Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes,
Et me recueille, pour lâcher l'âcre besoin :

Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
Avec l'assentiment des grands héliotropes.

Arthur Rimbaud

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Le poète est une oreille

29 Juillet 2017, 03:06am

Publié par vertuchou

Le poète est une oreille d'abord puis un porte-voix.

Il transmet ce qui lui est dicté par les mots qui lui viennent, les images qu'il voit,

la musique qui le conduit.

Le poème est la maison qu'il bâtit avec ces mots-là.

Elle n'attend que vous pour faire la fête. Hop là, poussez la porte.

Jacques Prévert

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N

28 Juillet 2017, 02:12am

Publié par vertuchou

I

A quoi penses-tu ?
Je pense au premier baiser que je te donnerai.

II

Baisers semblables aux paroles du rêveur
Vous êtes au service des forces inventées.


III

Aux rues de petites amours
Les murs finissent en nuit noire
J'aime
Et mes rideaux sont blancs.


IV

Sans éclat et douce à son nid
Elle apparaît dans un sourire.


V

Le 21 du mois de juin 1906
A midi
Tu m'as donné la vie.


VI

J'ai dit facile et ce qui est facile
C'est la fidélité.


VII

Il faut la voir au dur soleil grevé de roches inaccessibles
Il faut la voir en pleine nuit
Il faut la voir quand elle est seule.

- 1942 -

Paul Eluard

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Bauerngarten in Person

27 Juillet 2017, 02:58am

Publié par vertuchou

Paul Klee – Bauerngarten in Person 1933

Paul Klee – Bauerngarten in Person 1933

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A son ami

26 Juillet 2017, 02:29am

Publié par vertuchou

Un des savants le plus ignare,
Des ignares le plus savant,
En tes vers, ami, trouva tare,
Peut être de nuit, en rêvant.
Homère fut repris souvent
De l'envieux et sot Zoïle,
Et plusieurs ont pincé Virgile
Sans peur toutefois de méprendre
Car qui n'écrit en aucun style
C'est le seul qu'on n'ose reprendre.

Etienne Forcadel

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Amour 8

25 Juillet 2017, 02:14am

Publié par vertuchou

Comme je t'aime, comme je t'aime, dieu seul sait combien je t'aime, loin de toi, je t'aime d'un amour si fort, de toute mon âme, je t'aime plus que tout, loin de toi, dieu seul sait combien je t'aime, l'éloignement est une douleur, car mon amour est si fort et tu ne le sais pas et je t'aime encore et encore, tu ne sais pas que je t'aime, et je t'aime de toutes mes forces et de toute mon âme et je prie dieu de t'aimer, de t'aimer, toi qui ne le sais pas, je t'aime tant, qui te le dira, je t'aime plus que ma vie, plus que l'éloignement, et dieu seul sait combien je t'aime, je t'en aime encore et encore toi qui es si loin de moi, je t'aime d'un amour si entier.

Christophe Tarkis

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Mon voyage

24 Juillet 2017, 02:19am

Publié par vertuchou

Pendant que tu parcourais la terre
En pensée je parcourais ton corps
Je découvrais Vérone et Cythère
Le Mont Olympe et l'intime Angkor

J'ai marché sur les pas de ton âme
J'ai vu ainsi d'étranges pays
Des mers de glace s'offrant aux flammes
J'ai vu le Vésuve et Pompeï

J'ai suivi le parcours de tes veines
Me suis endormi dans tes cheveux
Ton cœur battait d'inquiétudes vaines
D'un regret sourd, de troublants aveux

En lui j'ai lu les anciennes stances
Des amants de ton passé fougueux
Ceux que tu jugeais sans importance
Peut-être suis-je déjà l'un d'eux?

Dans la paume d'une main secrète
J'ai vu des firmaments s'embraser
Et mon destin aux lignes discrètes
Attendre pour vivre ton baiser

J'ai ouvert ton corps comme un ouvrage
J'ai bercé tes seins au parfum clair
Blotti ma bouche au point des orages
Pour y boire le sang des éclairs

J'ai hanté ton baiser et ta fièvre
Ta chaleur ton souffle sensuel
Goûté ton Rimmel ton rouge à lèvres
La morsure d'un rire cruel

J'ai vu des héliotropes mauves
Dans ton regard et d'ardents braseros
Dans la toison fine d'une alcôve
J'ai laissé le cristal d'un sanglot

Je me suis assis au bord d'un songe
Sur ton ventre j'ai posé ma joue
Je n'ai pas vu en toi de mensonges
Mais tu joues sans savoir que tu joues.

J'ai pénétré dans tes yeux qui brillent
Là où tu déguises tes secrets
J'y ai vu une petite fille
Qui semblait attendre et qui pleurait.

Pendant que tu parcourais le monde
En pensée je parcourais ton corps
Ton âme est une aube si profonde
Même sans toi j'y demeure encor.

Jean-Paul Sermonte

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Djelem Djelem

23 Juillet 2017, 02:54am

Publié par vertuchou

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Vers sans rimes

22 Juillet 2017, 02:53am

Publié par vertuchou

Le bruit de ton aiguille et celui de ma plume
Sont le silence d'or dont on parla d'argent.
Ah ! cessons de nous plaindre, insensés que nous fûmes,
Et travaillons tranquillement au nez des gens !

Quant à souffrir, quant à mourir, c'est nos affaires
Ou plutôt celles des toc-tocs et des tic-tacs
De la pendule en garni dont la voix sévère
Voudrait persévérer à nous donner le trac

De mourir le premier ou le dernier. Qu'importe,
Si l'on doit, ô mon Dieu, se revoir à jamais ?
Qu'importe la pendule et notre vie, ô Mort ?
Ce n'est plus nous que l'ennui de tant vivre effraye !

Paul Verlaine

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