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Je lui ai donné la main

31 Août 2018, 01:10am

Publié par vertuchou

Je lui ai donné la main, j'ai entrelacé mes doigts avec les siens et je les ai serrés bien fort,

et les lâcher était une douleur. Je suis passée à côté de tant de choses, et maintenant tout

m'arrive en même temps !

Elena Ferrante, Le nouveau nom

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Journal du scribe (extraits)

30 Août 2018, 01:47am

Publié par vertuchou

...

Archéologues,
voici les ruines de Byblos, voici
les murailles de Jéricho.
Bouchez-vous les oreilles, les trompettes
sonnent encor. Jérusalem,
si je t'oublie, que ma langue dessèche.
Et toi, Tenochtitlan, et vous, Hiroshima,
Carthage, Babylone, Dresde.
Cherchez, archéologues, cherchez bien
les vingt sesterces que j'avais en main
et le vergissmeinnicht réduit en cendre

*

Tu crois posséder, tu n'as rien.
Tu crois avancer, tu n’as pas bougé.
Tu crois appartenir, tu échappes.
Tu crois habiter, tu traverses.
Tu crois finir, tu commences.

 
 Liliane Wouters, Journal du scribe

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Untitled (Wavy brushstrokes)

29 Août 2018, 02:52am

Publié par vertuchou

Sol LeWitt, Untitled (Wavy brushstrokes), 1995. Gouache sur papier, 38 x 28.7 cm.

Sol LeWitt, Untitled (Wavy brushstrokes), 1995. Gouache sur papier, 38 x 28.7 cm.

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Sous un habit de fleurs

28 Août 2018, 02:10am

Publié par vertuchou

Sous un habit de fleurs, la Nymphe que j'adore,
L'autre soir apparut si brillante en ces lieux,
Qu'à l'éclat de son teint et celui de ses yeux,
Tout le monde la prit pour la naissante Aurore.

La Terre, en la voyant, fit mille fleurs éclore,
L'air fut partout rempli de chants mélodieux,
Et les feux de la nuit pâlirent dans les Cieux,
Et crurent que le jour recommençait encore.

Le Soleil qui tombait dans le sein de Thétis,
Rallumant tout à coup ses rayons amortis,
Fit tourner ses chevaux pour aller après elle.

Et l'Empire des flots ne l'eût su retenir ;
Mais la regardant mieux, et la voyant si belle,
Il se cacha sous l'onde et n'osa revenir.

Vincent Voiture

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Bien sûr, bien sûr, la poésie

27 Août 2018, 02:31am

Publié par vertuchou

Bien sûr, bien sûr, la poésie naît des cendres de l'enfance, des cahiers d'écolier ;

tout comme elle naît des sursauts et des éclats d'un amour qui s'était cru partagé.

Françoise Sagan

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Je t'aimerai sans toi

26 Août 2018, 02:35am

Publié par vertuchou

Je t'aimerai sans toi. ne me fais jamais signe.
Un ajonc peut flamber sur la lande, à midi,
solitaire en son mal et seulement nourri
d'argile avaricieuse au bout de sa racine.

Enterre au fond de toi mon nom ensommeillé.
Reste plus ténébreux qu'un buis de cimetière.
Je t'ai volé jadis les neiges de janvier
et j'ai coupé sur toi mes plus hautes javelles.

Va, ressemble à un mort. Debout dans mon désert
je sens bouger en moi des foisons de semences.
L'amour qui te cherchait dans sa famine immense
t'a dépassé enfin et brûle l'univers.

Anne-Marie Kegels

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Lark In The Morning Medley

25 Août 2018, 02:15am

Publié par vertuchou

Kathie Stewart, flute (4:24) Dark Island—Lark in the Morning—Kesh Jig—Knights of St. Patrick Traditional Irish, arr. Stewart

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Epigramme (Charmant...)

24 Août 2018, 02:06am

Publié par vertuchou

Charmant rossignol, dont la voix
Interrompt le profond silence
De ces Rochers et de ces Bois
Où l’Été perd sa violence,

Si la Bergère que je sers
Revient jamais dans ces Déserts,
Apprends à cette Âme cruelle,

Que l’eau qui coule entre ces Fleurs
Est un petit reste des pleurs
Que j’ai versés pour l’amour d’elle.

François Maynard

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Je me réveille plein de toi

23 Août 2018, 01:08am

Publié par vertuchou

7 heures du matin

Je me réveille plein de toi. Ton portrais et le souvenir de l'énivrante soirée d'hiers n'ont point laissé de repos à mes sens. Douce et incomparable Joséphine, quelle effet bizzare faite vous sur mon coeur ! Vous fâchez-vous ? Vous vois-je triste ? Êtes-vous inquiète ? mon âme est brisé de douleur, et il n'est point de repos pour votre ami... Mais en est-il donc davantage pour moi, lorsque, me livrant au sentiment profond qui me maîtrise, je puise sur vos lèvres, sur votre coeur, une flame qui me brûle. Ah ! c'est cette nuit que je me suis bien aperçu que votre portrait n'est pas vous ! Tu pars à midi, je te verai dans 3 heures. En attendant, mio dolce amor, reçois un millier de baisé ; mais ne m'en donne pas, car il brûle mon sang.

Chanceaux, le 24 ventôse, en route pour l'armée d'Italie


Lettre de Bonaparte à Joséphine

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Chez moi

22 Août 2018, 02:23am

Publié par vertuchou

- Chez moi, dit la petite fille
On élève un éléphant.
Le dimanche son oeil brille
Quand papa le peint en blanc.

- Chez moi, dit le petit garçon
On élève une tortue.
Elle chante des chansons
En latin et en laitue.

- Chez moi, dit la petite fille
Notre vaisselle est en or.
Quand on mange des lentilles
On croit manger un trésor.

- Chez moi, dit le petit garçon
Nous avons une soupière
Qui vient tout droit de Soissons
Quand Clovis était notaire.

- Chez moi, dit la petite fille
Ma grand-mère a cent mille ans.
Elle joue encore aux billes
Tout en se curant les dents.

- Chez moi, dit le petit garçon
Mon grand-père a une barbe
Pleine pleine de pinsons
Qui empeste la rhubarbe.

- Chez moi, dit la petite fille
Il y a trois cheminées
Et lorsque le feu pétille
On a chaud de trois côtés.

- Chez moi, dit le petit garçon
Passe un train tous les minuits.
Au réveil, mon caleçon
Est tout barbouillé de suie.

- Chez moi, dit la petite fille
Le Pape vient se confesser
Il boit de la camomille
Une fois qu'on l'a fessé.

- Chez moi, dit le petit garçon
Vit un Empereur chinois.
Il dort sur la paillasson
Aussi bien qu'un Iroquois.

- Iroquois ! dit la petite fille
Tu veux te moquer de moi !
Si je trouve mon aiguille
Je vais te piquer le doigt !

- Ce que c'est d'être une fille !
Répond le petit garçon.
Tu es bête comme une anguille
Bête comme un saucisson.

C'est moi qu'ai pris la Bastille
Quand j'étais dans les oignons.
Mais à une telle quille
Je n'en dirai pas plus long !


René de Obaldia

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