Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vertuchou.over-blog.com

Arbre d'ombres

31 Janvier 2018, 02:43am

Publié par vertuchou

Arbre d'ombres
ni « je » ni « mien »
Douloureux silence
que j'appelle Poésie    

Alejandro Jodorowsky

Voir les commentaires

Moi l'hiver je pense

30 Janvier 2018, 02:03am

Publié par vertuchou

Moi l'hiver je pense
Aux petits oiseaux
Qui couvent des œufs glacés
Dans les arbres

Moi l'hiver je pense
Aux petits poissons
Qui se gèlent les bonbons
La nuit
Dans les rivières.

Paul Vincensini

Voir les commentaires

Yvonne Gregory

29 Janvier 2018, 01:52am

Publié par vertuchou

Yvonne Gregory (1936) - Photographie de Bertram Park (1883-1972)

Yvonne Gregory (1936) - Photographie de Bertram Park (1883-1972)

Voir les commentaires

Sonnet 61

28 Janvier 2018, 02:36am

Publié par vertuchou

Que bénis soient le jour, le mois, l'année,
La saison, le temps qui s'enfuit, l'heure, l'instant
Et ce lieu, dans ce beau pays, où deux beaux yeux
Me firent prisonnier et m'enchaînèrent.

Et béni soit le doux premier tourment
Que j'éprouvai, ainsi captif d'Amour.
Béni soit l'arc, bénies les flèches qui me percèrent,
Bénie la plaie qu'elles m'ont faite au cœur.

Bénis mes mots qui clamèrent sans nombre
À tous échos le nom de ma dame. Bénis
Les soupirs et les larmes et mon désir.

Et bénis soient aussi tous ces écrits
Où j'amasse sa gloire ; et ma pensée
Qui ne sait qu'elle, et donc rien d'aucune autre.

Francesco Pétrarque

(traduction d'Yves Bonnefoy)

Voir les commentaires

Trois générations

27 Janvier 2018, 02:57am

Publié par vertuchou

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Psaume 22, 2, Matthieu 27, 46

Le père mourut dans la boue de Champagne
Le fils mourut dans la crasse d'Espagne
Le petit s'obstinait à rester propre
Les Allemands en firent du savon

Paul Valet

Voir les commentaires

Ils dinèrent un peu plus tard

26 Janvier 2018, 02:25am

Publié par vertuchou

Ils dinèrent un peu plus tard, sous les arcades, dans le petit restaurant où ils avaient coutume de se retrouver, en fin de journée, deux jours sur trois. Mlle d'Urruty ne dit pas un mot de tout le repas, mangea comme un ogre, et but une pleine bouteille d'Irouléguy à elle seule. Rentrés à l'appartement, vers vingt et une heure, ils gagnèrent immédiatement la chambre à coucher et procédèrent aux rites qui précédaient pour la mise au lit. La lumière éteinte, M. Dufourq, soit indulgence, soit pitié, soit impuissance à exprimer par des mots les sentiments complexes qui l'animaient, tendit la main droite et pour la première fois depuis qu'ils étaient mariés, posa cette main sur le front de son épouse, et lui effleura les cheveux.
Mlle d'Urruty resta immobile quelques secondes,le corps sec, tendu à se rompre, puis elle poussa un sourd gémissement, pivota sur le côté et, pour la première fois depuis qu'elle avait épousé M. Dufourcq, se rapprocha de lui à le toucher. Elle tendit, elle aussi, la main droite et, sans trembler, la posa sur le ventre du vieil homme.

Pierre Bourgeade,  L'Empire des livres

Voir les commentaires

The Girl From Ipanema

25 Janvier 2018, 02:23am

Publié par vertuchou

Voir les commentaires

Chanson

24 Janvier 2018, 02:30am

Publié par vertuchou

Vos beaux yeux sur ma franchise
N’adressent pas bien leurs coups,
Tête chauve et barbe grise
Ne sont pas viande pour vous ;
Quand j’aurais l’heure de vous plaire,
Ce serait perdre du temps ;
Iris, que pourriez-vous faire
D’un galant de cinquante ans ?

Ce qui vous rend adorable
N’est propre qu’à m’alarmer,
Je vous trouve trop aimable
Et crains de vous trop aimer :
Mon cœur à prendre est facile,
Mes vœux sont des plus constants ;
Mais c’est un meuble inutile
Qu’un galant de cinquante ans.

Si l’armure n’est complète,
Si tout ne va comme il faut,
Il vaut mieux faire retraite
Que d’entreprendre un assaut :
L’amour ne rend point la place
À de mauvais combattants,
Et rit de la vaine audace
Des galants de cinquante ans.

Pierre Corneille

Voir les commentaires

La poésie est le miroir

23 Janvier 2018, 02:19am

Publié par vertuchou

La poésie est le miroir brouillé de notre société.

Et chaque poète souffle sur ce miroir : son haleine différemment l’embue.

-- Louis Aragon

Voir les commentaires

Fausse porte ou portrait

22 Janvier 2018, 02:12am

Publié par vertuchou

Dans la place qui reste là
Entre quatre lignes

Un carré où le blanc se joue
La main qui soutenait ta joue

Lune
Une figure qui s'allume

Le profil d'un autre

Mais tes yeux
Je suis la lampe qui me guide
Un doigt sur la paupière humide
Au milieu
Les larmes roulent dans cet espace
Entre quatre lignes
Une glace

Pierre Reverdy

Voir les commentaires

1 2 3 4 > >>