Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vertuchou.over-blog.com

Le complice

31 Juillet 2012, 05:08am

Publié par vertuchou

On me crucifie et je dois être la croix et les clous.
On me tient la coupe et
On me trompe et je dois être le mensonge.
On m’incendie et je dois être l’enfer.
Je dois flatter et remercier chaque instant du temps.
Mon aliment est toute chose.
Le poids précis de l’univers, l’humiliation, la joie.
Je dois justifier ce qui me blesse.
Peu importe mon bonheur ou mon malheur.
Je suis le poète.

Jorge Luis Borges

Voir les commentaires

Le poète a toujours...

30 Juillet 2012, 05:00am

Publié par vertuchou

Le poète a toujours le dernier mot

 

Jean Vilar

Voir les commentaires

La Follia

29 Juillet 2012, 05:56am

Publié par vertuchou

 

 

 

Arcangelo Corelli

(1653-1713)

"La Follia" op.5 n°12 (en sol mineur)

au clavecin  : Gustav Leonhardt,

à la flûte  : Frans Brüggen,

au  violoncelle  Anner Bylsma.

Voir les commentaires

Le Jet d'eau

28 Juillet 2012, 05:53am

Publié par vertuchou

Tes beaux yeux sont las, pauvre amante !
Reste longtemps, sans les rouvrir,
Dans cette pose nonchalante
Où t'a surprise le plaisir.
Dans la cour le jet d'eau qui jase,
Et ne se tait ni nuit ni jour,
Entretient doucement l'extase
Où ce soir m'a plongé l'amour.

La gerbe épanouie
En mille fleurs,
Où Phoebé réjouie
Met ses couleurs,
Tombe comme une pluie
De larges pleurs.

Ainsi ton âme qu'incendie
L'éclair brûlant des voluptés
S'élance, rapide et hardie,
Vers les vastes cieux enchantés.
Puis elle s'épanche, mourante,
En un flot de triste langueur,
Qui par une invisible pente
Descend jusqu'au fond de mon coeur.

La gerbe épanouie
En mille fleurs,
Où Phoebé réjouie
Met ses couleurs,
Tombe comme une pluie
De larges pleurs.

Ô toi, que la nuit rend si belle,
Qu'il m'est doux, penché vers tes seins,
D'écouter la plainte éternelle
Qui sanglote dans les bassins !
Lune, eau sonore, nuit bénie,
Arbres qui frissonnez autour,
Votre pure mélancolie
Est le miroir de mon amour.

La gerbe épanouie
En mille fleurs,
Où Phoebé réjouie
Met ses couleurs,
Tombe comme une pluie
De larges pleurs.

Charles Baudelaire

Voir les commentaires

Aimer c’est agoniser

27 Juillet 2012, 05:15am

Publié par vertuchou

Aimer c’est agoniser
aimer c’est aimer mourir
les singes puent en mourant
assez je me voudrais mort
je suis trop mou pour cela
assez je suis fatigué
assez je t’aime comme un fêlé
je ris de moi l’âne d’encre
brayant aux astres du ciel
nue tu éclatais de rire
géante sous le baldaquin
je rampe afin de n’être plus
je désire mourir de toi
je voudrais m’anéantir
dans tes caprices malades

Georges Bataille

Voir les commentaires

Barakaat

26 Juillet 2012, 05:02am

Publié par vertuchou

 

 

 

 Abdullah Ibrahim

Barakaat

 

Album: Yarona

enregistré au " Sweet Basil club"

New York

janvier  1995

 

Voir les commentaires

Le poète meurt

25 Juillet 2012, 05:11am

Publié par vertuchou

 

Le poète meurt de l'inspiration comme le vieillard de la vieillesse.

La mort est au poète ce que le point final est au manuscrit.

 

René Char

Voir les commentaires

TUTUGURI LE RITE DU SOLEIL NOIR

24 Juillet 2012, 05:44am

Publié par vertuchou

Et en bas, comme au bas de la pente amère,
cruellement désespérée du cœur,
s'ouvre le cercle des six croix,
                                 très en bas,
comme encastré dans la terre mère,
désencastré de l'étreinte immonde de la mère
                                qui bave.

La terre de charbon noir
est le seul emplacement humide
dans cette fente de rocher.

Le Rite est que le nouveau soleil passe par sept points
              avant d'éclater à l'orifice de la terre.

Et il y a six hommes,
un pour chaque soleil,
et un septième homme
qui est le soleil tout
                            cru
habillé de noir et de chair rouge.

Or, ce septième homme
est un cheval,
un cheval avec un homme qui le mène.

Mais c'est le cheval
qui est le soleil
et non l'homme.

Sur le déchirement d'un tambour et d'une trompette
                                 longue,
étrange,
les six hommes
qui étaient couchés,
roulés à ras de terre,
jaillissent successivement comme des tournesols,
non pas soleils mais sols tournants,
des lotus d'eau,
et à chaque jaillissement
correspond le gong de plus en plus sombre
                          et rentré
                          du tambour
jusqu'à ce que tout à coup on voie arriver au grand galop,
avec une vitesse de vertige,
le dernier soleil,
le premier homme,
le cheval noir avec un
                        homme nu,
                        absolument nu
                        et vierge
                        sur lui.

Ayant bondi, ils avancent suivant des méandres circulaires
et le cheval de viande saignante s'affole
et caracole sans arrêt
au faîte de son rocher
jusqu'à ce que les six hommes
aient achevé de cerner
complètement
les six croix.

Or, le ton majeur du Rite est justement

L'ABOLITION
DE LA CROIX.

Ayant achevé de tourner
ils déplantent
les croix de terre
et l'homme nu
sur le cheval
arbore
un immense fer à cheval
qu'il a trempé dans une coupure de son sang.

Antonin Artaud

Voir les commentaires

Pastel et acrylique sur carton

23 Juillet 2012, 05:40am

Publié par vertuchou

Hans-Hartung--Pastel-et-acrylique-sur-carton.-1973-jpg

 

Hans Hartung

Pastel et acrylique sur carton

1973

Voir les commentaires

Aube

22 Juillet 2012, 05:08am

Publié par vertuchou

J’ai embrassé l’aube d’été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombre ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq. A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps.
L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.

Arthur Rimbaud

Voir les commentaires

1 2 3 4 > >>