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Vertuchou.over-blog.com

Hématome crochu

31 Janvier 2014, 04:58am

Publié par vertuchou

Sous la soie des caresses qui passent
Comme un souffle sur la peau
Quelques larmes attendent
Que le cour devienne tendre
Des pointes s'agitent sous les chairs
Et les font tressaillir

La mémoire fleuve amer
Charrie des ombres
Des souvenirs déformés
Des souvenirs inventés
Et tous les rêves trahis
Défilent en longue cohorte
Et viennent la nuit
Cogner à la porte

L'amour se kaléidoscope
Vertige poussé
Jusqu'à la nausée
Me voilà toupie folle
Lancée vers
Plus tard
Plus tard
Jusqu'au jour
Où il sera trop tard

Toupie emportée par l'élan
Jusqu'à la chute inévitable
Les abimes sont là
N'attendent qu'un tour de trop
Pour nous engloutir

Il y a ces oiseaux qui portent
Le message des fleurs sous leurs ailes
Et il y a l'amour qui nous fouette
Jusqu'à la mort

Il y a les miroirs qui ne mentent pas
Mais on les a recouverts d'un drap noir
Pour ne pas avoir à supporter
Le trop vif éclat de la vérité


Cathy Garcia

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Under African Skies

30 Janvier 2014, 04:40am

Publié par vertuchou

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Flocons noirs / Schwarze Flocken

29 Janvier 2014, 05:46am

Publié par vertuchou

Une neige est tombée, sans lumière. Ça fait déjà
une lune ou deux que l’automne sous la bure du moine
à moi aussi  est venu porter un message, une feuille des talus d’Ukraine :

« Songe qu’ ici il fait hiver aussi, pour la millième fois maintenant
dans le pays où coule le plus vaste fleuve :
sang céleste de Jaacob, béni par les haches…
O glace de rougeur non terrestre -  leur hetman y patauge avec toute sa
meute vers les soleils  qui s’enténébrent… Enfant, ah un châle
pour m’y rouler, quand ça rutilera de casques,
quand le bloc de glace rosissante éclatera, quand poudroieront  en neige
les ossements de ton père, et que sous les sabots
crissera broyée la chanson du cèdre…
Un châle, juste un étroit  bandeau de tissu, pour que j’y garde,
maintenant qu’à pleurer tu apprends,  près de moi
l’étroitesse du monde qui jamais, mon enfant, ne verdira pour le tien ! »

O mère, ça m’a saigné, l’automne, ça m’a brûlé, la neige :
mon cœur,  je l’ai cherché, pour qu’il pleure, j’ai trouvé le souffle, ah celui de l’été,
il était comme toi.
La larme, elle m’est venue. Le bandeau, je l’ai tissé.

Paul Celan

Schnee ist gefallen, lichtlos. Ein Mond
Ist es schon oder zwei, dass der Herbst unter mönchischer Kutte
Botschaft brachte auch mir, ein Blatt aus ukrainischen Halden;

„Denk, dass es wintert auch hier, zum tausendstenmal nun
Im Land, wo der breiteste Strom fließt:
Jaakobs himmlisches Blut, benedeiet von Aexten…
O Eis von unirdischer Röte – es watet ihr Hetman mit allem
Troß in die finsternden Sonnen…Kind, ach ein Tuch,
mich zu hüllen darein, wenn es blinket von Helmen,
wenn die Scholle, die rosige, birst, wenn scheeig stäubt das Gebein
deines Vaters, unter den Hufen zerknirscht
das Lied von der Zeder…
Ein Tuch, ein Tüchlein nur schmal, dass ich wahre
nun, da zu weinen du lernst, mir zur Seite
die Enge der Welt, die nie grünt, mein Kind, deinem Kinde!“

Blutete, Mutter, der Herbst mir hinweg, brannte der Schnee mich:
sucht ich mein Herz, daß es weine, fand ich den Hauch, ach des Sommers,
war er wie du.
Kam mir die Träne. Webt ich das Tüchlein.

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De la main gauche

28 Janvier 2014, 04:32am

Publié par vertuchou

Je t'écris de la main gauche
Celle qui n'a jamais parlé
Elle hésite, elle est si gauche
Que je l'ai toujours cachée
Je la mettais dans ma poche
Et là elle broyait du noir
Elle jouait avec les croches
Et s'inventait des histoires
Je t'écris de la main gauche
Celle qui n'a jamais compté
C'est celle qui faisait les fautes
Du moins, on me l'a raconté
Je m'efforçais de la perdre
Pour trouver le droit chemin
Une vie sans grand mystère
Où l'on n'se donne pas la main
Des mots dans la marge étroite
Tout tremblants qui font des dessins
Je me sens si maladroite
Et pourtant, je me sens bien
Tiens voilà, c'est ma détresse
Tiens voilà, c'est la vérité
Je n'ai jamais eu d'adresse
Rien qu'une fausse identité
Je t'écris de la main bête
Qui n'a pas le poing serré
Pour la guerre, elle n'est pas prête
Pour le pouvoir, n'est pas douée
Voilà que je la découvre
Comme un trésor oublié
Une vue que je recouvre
Pour les sentiers égarés
On prend tous la ligne droite
C'est plus court, oh oui, c'est plus court
On n'voit pas qu'elle est étroite
Qui n'y a plus d'place pour l'amour
Je voulais dire que je t'aime
Sans espoir et sans regrets
Je voulais dire que je t'aime
T'aime, parce que ça sonne vrai

Chanson de Danielle Messia Musique coécrite avec Jean Fredenucci

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Composition abstraite

27 Janvier 2014, 04:47am

Publié par vertuchou

Serge Poliakoff, Composition abstraite, 1959 Gouache sur papier, 60 x 45,5 cm

Serge Poliakoff, Composition abstraite, 1959 Gouache sur papier, 60 x 45,5 cm

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L'onde tremble comme une moire

26 Janvier 2014, 04:36am

Publié par vertuchou

L'onde tremble comme une moire
De ténèbres à travers la nuit,
L'onde profonde, sourde et noire,
Où tout à coup la lune luit.

Du fond des eaux la lune attire
De pâles, longues, frêles fleurs,
Qui montent, s'ouvrent et se mirent
Dans son impalpable splendeur.

Mystérieusement écloses,
Comme un mortel pressentiment,
Dans l'onde et la lune elles posent
Leurs longs et pâles flambeaux blancs.

Il semble, au delà de la vie,
Et cependant à mon côté,
Que quelque être étrange m'épie,
Invisible dans la clarté.

Charles Van Lerberghe

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Nous sommes faits de tant de choses

25 Janvier 2014, 04:57am

Publié par vertuchou

Nous sommes faits de tant de choses
du feu qui hante les étoiles
de la jeunesse du verger
de la couleur du sable
de la patience des forêts

Nous sommes faits
de la chair des roses
de la grêle du printemps
du parfum des ruches
et du souffre de la source

Notre visage est d'aubépine
comme nos mains sont d'osier
nous sommes de la glaise et de l'oiseau
de la pierre et du ruisseau

Nous sommes faits
de nos regards de nos silences
de nos maisons de nos miroirs
comme du blé de nos poèmes

Jean Pierre Siméon

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Dans la pénombre

24 Janvier 2014, 05:57am

Publié par vertuchou

Dans la pénombre Elle demeure
telle une vestale, gardienne des dieux
rêve étrange ou réalité, il ne sait.

Il voit dans son visage.
la lumière de la nuit,
ses yeux ont la couleur de l'immortalité.

Lentement il s'approche
les sens en éveil et s'incline
devant une telle beauté.

Enivré par son sourire
il ose L'embrasser.
Sa bouche a le goût de l'orage
une journée d'été.

quand les corps incandescents
se mêlent aux parfums

de la terre assouvie.

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Sortie de la gare

23 Janvier 2014, 04:48am

Publié par vertuchou

Leonard Misonne,  Sortie de la gare, Namur, 1938

Leonard Misonne, Sortie de la gare, Namur, 1938

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Retenues

22 Janvier 2014, 04:21am

Publié par vertuchou

Quand on plonge dans l'eau
on retient son souffle
Quand on plonge dans le futur
on retient ses doutes
Quand on plonge dans son passé
on retient ses larmes

Michel Martin de Villemer

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