Je te veux
Je te veux. Je veux tout.
Dans le nu et dans le noir.
En plein ciel et en plein jour.
Je veux tout et que tout soit témoin.
Mémoire et ravins.
Regards et façades.
Dedans et chagrins.
Joie, en totalité de toi.
- Jacques Dor
Coups de cœur
Je te veux. Je veux tout.
Dans le nu et dans le noir.
En plein ciel et en plein jour.
Je veux tout et que tout soit témoin.
Mémoire et ravins.
Regards et façades.
Dedans et chagrins.
Joie, en totalité de toi.
- Jacques Dor
Il me paraît égal aux dieux celui qui, assis près de toi, doucement, écoute tes ravissantes paroles et te voit lui sourire ; voilà ce qui me bouleverse jusqu'au fond de l'âme.
Sitôt que je te vois, la voix manque à mes lèvres, ma langue est enchaînée, une flamme subtile court dans toutes mes veines, les oreilles me tintent, une sueur froide m'inonde, tout mon corps frissonne, je deviens plus pâle que l'herbe flétrie, je demeure sans haleine, il semble que je suis près d'expirer.
Mais il faut tout oser puisque dans la nécessité...
Sappho
Quand tu me rends visite la nuit
pour emprunter un poème
dans quelle pièce t'installes-tu ?
Confortablement allongé(e), un chien à tes pieds
assis(e) le chat sur les genoux
ou bien préfères-tu rester debout ?
Quand tu me rends visite
dans quel état d'esprit es-tu ?
Espères-tu croiser un auteur familier
découvrir un texte inconnu
ou bien te laisses-tu guider
par le hasard au gré des pages ?
Quand tu empruntes un poème
quelle couleur perçois-tu ?
Papier gris d'Arménie,
rouge sanglant de Russie
flots bleux d'0céanie
ou bien jaune vif d'Andalousie ?
Quand tu lis un poème
Quels sons résonnent en toi ?
Chant d'Espagne,
plainte d'Allemagne,
voix féminine évoquant son double
ou bien voix masculine chantant son amour ?
Au moment de repartir
toi le lecteur pressé,
venu se perdre dans ce dédale
n'oublie pas
que tous ces écrits ont été choisis
pour la femme fleur
qui a pris son envol.
Jamais d'autre que toi en dépit des
étoiles et des solitudes
En dépit des mutilations d'arbre à la tombée de la nuit
Jamais d'autre que toi ne poursuivra son chemin qui est le mien
Plus tu t'éloignes et plus ton ombre s'agrandit
Jamais d'autre que toi ne saluera la mer à l'aube quand fatigué d'errer moi sorti
des forêts ténébreuses et des buissons d'orties je marcherai vers l'écume
Jamais d'autre que toi ne posera sa main sur mon front et mes yeux
Jamais d'autre que toi et je nie le mensonge et l'infidélité
Ce navire à l'ancre tu peux couper sa corde
Jamais d'autre que toi
L'aigle prisonnier dans une cage ronge lentement les barreaux de cuivre vert- de-grisés
Quelle évasion !
C'est le dimanche marqué par le chant des rossignols dans les bois d'un vert tendre l'ennui des petites filles en présence d'une cage où s'agite un serin tandis que dans la rue solitaire le
soleil lentement déplace sa ligne mince sur le trottoir chaud
Nous passerons d'autres lignes
Jamais jamais d'autre que toi
Et moi seul seul seul comme le lierre fané des jardins de banlieue seul comme le verre
Et toi jamais d'autre que toi.
Robert Desnos
Il n'est pas si facile d'écrire sur l'amour
User de mots nouveaux pour dire l'ancienne chose
Ou avec d'anciens mots dire chose encore neuve
Pourtant telle est la loi d'aimer en poésie
Aimer est un miracle ordinaire et commun
Dont l'homme ni la femme jamais ne se déprennent
L'alphabet de nos gestes est à peu près le même
Mais sont presque infinies les phrases qu'ils composent
Et dans chaque poème se reforme le lien
Par quoi l'universel tient au particulier
Nous sommes si semblables et si divers aussi
Nous sommes si nombreux à nous penser uniques
Mais par le jeu d'amour nous devenons utiles
Ainsi chanter l'amour reste un jeu nécessaire
Claude Albarède
Un poème, c’est quand tu entends battre le coeur des pierres
C'est la vie au ralenti,
c'est le cœur à rebours,
c'est une espérance et demie:
trop et trop peu à son tour.
C'est le train qui s'arrête en
plein
chemin sans nulle station
et on entend le grillon
et on contemple en vain
penché à la portière,
d'un vent que l'on sent, agités
les prés fleuris, les prés
que l'arrêt rend imaginaires.
Rainer Maria Rike
A la femme fleur
qui se déploie dans le ciel rougeoyant
du temps futur
A la femme peintre qui tisse
des paysages de toutes les couleurs
sans cesse renouvelées
A la femme oiseau
qui, portée par les embruns
vogue d'île en île
A la femme diamant
aux mille reflets empreints
de douceur et de mystère
A la femme poète qui engendre
un monde sans cesse renouvelé
par la magie de son esprit
A la femme attentionnée
qui porte images et écrits
aussi précieux que l’ébène
A la femme à la double syllabe
je rends hommage