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Le vent

31 Décembre 2017, 12:22pm

Publié par vertuchou

Le vent                        les nuages

          Vont            d’une rive à l’autre            mais

                  Les mots             de mon amour             lointain

          Ne traversent pas avec eux.

         Yamanoueu No Okura

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La poésie c'est désimaginer le monde

30 Décembre 2017, 02:09am

Publié par vertuchou

La poésie c'est désimaginer le monde tel qu'on nous le vend.
C'est découvrir qu'il n'est rien, et que s'en éveiller est tout.
Sans poésie, un homme meurt sans mourir à soi,
un enfant ne connaît pas d'enfance,
car la poésie est l'imagination du réel, de ce réel que la société contrefait et nie
par le boniment vernissé de sa culture.

Pierre Cendors

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Le chemin de l'amour

29 Décembre 2017, 02:54am

Publié par vertuchou

Amour, mon cher Amour, je te sais près de moi
Avec ton beau visage.
Si tu changes de nom, d'accent, de cœur et d'âge,
Ton visage du moins ne me trompera pas.
Les yeux de ton visage, Amour, ont près de moi
La clarté patiente des étoiles.
De la nuit, de la mer, des îles sans escales,
Je ne crains rien si tu m'as reconnue.
Mon Amour, de bien loin, pour toi, je suis venue
Peut-être. Et nous irons Dieu sait où maintenant ?
Depuis quand cherchais-tu mon ombre évanouie ?
Quand t'avais-je perdu ? Dans quelle vie ?
Et qu'oserait le ciel contre nous maintenant ?

Sabine Sicaud

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ldarchitektur,

28 Décembre 2017, 02:15am

Publié par vertuchou

Lajos Kassák (1887-1967), Bildarchitektur, 1921-22. Gouache sur  papier, 21.5 x 16.5 cm.

Lajos Kassák (1887-1967), Bildarchitektur, 1921-22. Gouache sur papier, 21.5 x 16.5 cm.

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De sa grande Amie

27 Décembre 2017, 02:20am

Publié par vertuchou


Dedans Paris, ville jolie,
Un jour, passant mélancolie,
Je pris alliance nouvelle
A la plus gaie Damoiselle
Qui soit d'ici en Italie.

D'honnêteté elle est saisie,
Et crois (selon ma fantaisie)
Qu'il n'en est guère de plus belle
              Dedans Paris.

Je ne vous la nommerai mie,
Sinon, que c'est ma grande Amie,
Car l'alliance se fit telle,
Par un doux baiser, que j'eus d'elle,
Sans penser aucune infamie,
              Dedans Paris.

Clément Marot

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Étreinte

26 Décembre 2017, 02:12am

Publié par vertuchou

Étreinte est sans doute le mot le plus beau de notre langue.
Ouvrir ses bras pour toucher une autre personne,
tracer un cercle autour d'elle, s'unir à elle l'espace d'un instant
afin de constituer un seul être au sein des maelströms de la vie,
sous un ciel ouvert d'où Dieu est peut-être absent.
Nous avons tous, à un moment ou l'autre de notre vie,
et parfois terriblement, besoin que quelqu'un nous prenne dans ses bras,
besoin d'une étreinte à même de nous consoler,
de libérer nos larmes ou de nous procurer un refuge
quand quelque chose s'est brisé.
Nous désirons qu'on nous étreigne simplement
car nous sommes des hommes et parce que le cœur est un muscle fragile.


Jón Kalman Stefánsson, D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds

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Lettre d'amour

25 Décembre 2017, 02:52am

Publié par vertuchou

Pas facile de formuler ce que tu as changé pour moi.
Si je suis en vie maintenant, j'étais alors morte,
Bien que, comme une pierre, sans que cela ne m'inquiète,
Et je restais là sans bouger selon mon habitude.
Tu ne m'as pas simplement un peu poussée du pied, non-
Ni même laissée régler mon petit oeil nu
A nouveau vers le ciel, sans espoir, évidemment,
De pouvoir appréhender le bleu, ou les étoiles.

Ce n'était pas çà. Je dormais, disons : un serpent
Masqué parmi les roches noires telle une roche noire
Se trouvant au milieu du hiatus blanc de l'hiver -
Tout comme mes voisines, ne prenant aucun plaisir
A ce million de joues parfaitement ciselées
Qui se posaient à tout moment afin d'attendrir
Ma joue de basalte. Et elles se transformaient en larmes,
Anges versant des pleurs sur des natures sans relief,
Mais je n'étais pas convaincue. Ces larmes gelaient.
Chaque tête morte avait une visière de glace.

Et je continuais de dormir, repliée sur moi-même.
La première chose que j'ai vue n'était que de l'air
Et ces gouttes prisonnières qui montaient en rosée,
Limpides comme des esprits. Il y avait alentour
Beaucoup de pierres compactes et sans aucune expression.
Je ne savais pas du tout quoi penser de cela.
Je brillais, recouverte d'écailles de mica,
Me déroulais pour me déverser tel un fluide
Parmi les pattes d'oiseaux et les tiges des plantes.
Je ne m’y suis pas trompée. Je t'ai reconnu aussitôt.

L'arbre et la pierre scintillaient, ils n'avaient plus d'ombres.
Je me suis déployée, étincelante comme du verre.
J'ai commencé de bourgeonner tel un rameau de mars :
Un bras et puis une jambe, un bras et encore une jambe.
De la pierre au nuage, ainsi je me suis élevée.
Maintenant je ressemble à une sorte de dieu
Je flotte à travers l'air, mon âme pour vêtement,
Aussi pure qu'un pain de glace. C'est un don.

Sylvia Plath

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Blues for Monet

24 Décembre 2017, 02:19am

Publié par vertuchou

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Le poète est le plus utilitaire des êtres

22 Décembre 2017, 02:04am

Publié par vertuchou

Le poète est le plus utilitaire des êtres.

Paresse, désespoirs, accidents du langage, regards singuliers,

– tout ce que perd, rejette, ignore, élimine, oublie l’homme le plus pratique,

le poète le cueille, et par son art lui donne quelque valeur.


—Paul Valéry

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Qui ?

21 Décembre 2017, 02:08am

Publié par vertuchou

Qui frôlera tes lèvres
Et vibrant de fièvre
Surprenant ton corps
Deviendra ton maître
En y faisant naître
Un nouveau bien-être
Un autre bonheur ?

Qui prendra la relève
Pour combler tes rêves
Et sans un remords
D'un éclat de rire
Saura te conduire
À mieux me détruire
Au fond de ton cœur ?

Qui peut être cet autre
Qui sera cet intrus ?
Dans tout ce qui fut nôtre
Quand je ne serais plus?

Qui prendra ta faiblesse
Avec des caresses
Et des mots d'amour
En couvrant d'oubli
Nos jours de folies ?
Qui prendra ta vie
Au bout de mes jours ?

Nous vivons à vingt ans d'écart
Notre amour est démesuré
Et j'ai le cœur au désespoir
Pour ces années
Car lorsque mes yeux seront clos
D'autres yeux vont te contempler
Aussi je lutte avec ce mot
De ma pensée

Qui sans que tu protestes
Refera les gestes
Qui ne sont qu'à nous
Lorsque je t'embrasse
Lorsque je t'enlace
Qui prendra ma place
Autour de ton cou ?

Qui connaîtra tes scènes
De folie soudaine
Ou bien de courroux ?
Qui aura la chance
D'avoir ta présence
Souvent quand j'y pense
Je deviens jaloux

Qui ? nul ne peut le dire
Qui ? nous n'en savons rien
Et mon cœur se déchire
En pensant que quelqu'un

Te prendra un je t'aime
Et par ce je t'aime
Je le sais déjà
Il prendra ta bouche
Il prendra ta couche
Et m'enterrera
Pour la seconde fois

Charles Aznavour

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