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Ganesvoort Street

11 Août 2015, 04:50am

Publié par vertuchou

Willem de Kooning, Ganesvoort Street, 1949

Willem de Kooning, Ganesvoort Street, 1949

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L'infini

10 Août 2015, 04:49am

Publié par vertuchou

Toujours elle me fut chère cette colline solitaire
et cette haie qui dérobe au regard
tant de pans de l'extrême horizon.
Mais demeurant assis et contemplant,
au-delà d'elle, dans ma pensée j'invente
des espaces illimités, des silences surhumains
et une quiétude profonde ; où peu s'en faut
que le cœur ne s'épouvante.
Et comme j'entends le vent
bruire dans ces feuillages, je vais comparant
ce silence infini à cette voix :
en moi reviennent l'éternel,
et les saisons mortes et la présente
qui vit, et sa sonorité. Ainsi,
dans cette immensité, se noie ma pensée :
et le naufrage m'est doux dans cette mer.

Giacomo Leopardi

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La poésie est à la fois parole et provocation silencieuse

9 Août 2015, 04:48am

Publié par vertuchou

La poésie est à la fois parole et provocation silencieuse,
désespérée de notre être-exigeant pour la venue d’une réalité qui sera sans concurrente.
Imputrescible celle-là. Impérissable, non; car elle court les dangers de tous. Mais la seule qui visiblement triomphe de la mort matérielle. Telle est la Beauté, la Beauté hauturière, apparue dès les premiers temps de notre cœur, tantôt dérisoirement conscient, tantôt lumineusement averti.”
— René Char

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Dans la lueur d’un rêve

8 Août 2015, 04:05am

Publié par vertuchou

Dans la lueur d’un rêve

s’imaginent de fières images

se construisent des routes sans fin

Où vont-elles ? Vers quelle vie ?

Dans la nuit de ce rêve

s’irisent des soleils de rire

des lèvres chaudes de désir

Que quémandent-elles ?

Gilbert Desmée

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Graffiti

7 Août 2015, 04:39am

Publié par vertuchou

Brassai, Graffiti

Brassai, Graffiti

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L’Extase

6 Août 2015, 04:13am

Publié par vertuchou

La nuit était venue, la lune émergeait de l’horizon, étalant
sur le pavé bleu du ciel sa robe couleur soufre. J’étais
assis près de ma bien-aimée, oh ! bien près ! Je serrais ses
mains, j’aspirais la tiède senteur de son cou, le souffle
enivrant de sa bouche, je me serrais contre son épaule,
j’avais envie de pleurer ; l’extase me tenait palpitant,
éperdu, mon âme volait à tire d’aile sur la mer de l’infini.

Tout à coup elle se leva, dégagea sa main, disparut dans la
charmoie, et j’entendis comme un crépitement de pluie dans
la feuillée.

Le rêve délicieux s’évanouit… ; je retombais sur la terre,
sur l’ignoble terre. O mon Dieu ! c’était donc vrai, elle,
la divine aimée, elle était, comme les autres, l’esclave de
vulgaires besoins !

Joris-Karl Huysmans

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Il n’en fallut pas plus, mon bien aimé

5 Août 2015, 04:09am

Publié par vertuchou

Il n’en fallut pas plus, mon bien aimé. Mais depuis cette seconde, depuis que j’ai senti sur moi ce regard doux et tendre, je fus tout entière à toi. Je me suis rendu compte plus tard - bien rapidement certes – que ce regard qui embrasse, ce regard qui attire comme aimant, qui à la fois vous enveloppe et vous déshabille, ce regard du séducteur-né, tu le prodigues à toute femme qui passe près de toi, à toute vendeuse qui te sert dans un magasin, à toute servante qui t’ouvre la porte; je me suis rendu compte que chez toi ce regard n’a rien de conscient, qu’il n’y a en lui ni volonté, ni inclination, mais que ta tendresse pour les femmes, inconsciemment, lui donne un air doux et chaud, lorsqu’il se tourne vers elles. Mais moi, enfant de treize ans -, je ne soupçonnais pas tout cela: je fus comme plongée dans un fleuve de feu. Je crus que cette tendresse ne s’adressait qu’à moi, à moi seule; cette unique seconde suffit à éveiller la femme en l’adolescente que j’étais, et cette femme fut à toi pour toujours.
Stefan Zweig, Lettre d'une inconnue

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Je dirai

4 Août 2015, 04:28am

Publié par vertuchou

Je dirai qui est mon amour
dans le présent ruiné, je dirai
sa beauté et son rire,
sa lumière et sa force,
je dirai comme elle va
toujours au-dessus d’elle-même,
comme elle danse au-delà du dernier pas,
je dirai ce qui ne se dit
qu’aux anges et aux fées,
aux vagabonds et aux amants, je dirai
le midi de nos corps en bataille,
le vertige de nos yeux,
cette évidence dans nos âmes
qui brûlait sans brûler,
qui criait sans crier, qui était de pure merveille et de grâce incarnée,
je dirai ta vie lèvre à lèvre
et tes secrets sur ma bouche,
la bascule de tes cheveux
l’éclat de ta voix soudain qui tutoyait les dieux.

André Velter

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12 Concerti, Opus 3

3 Août 2015, 04:32am

Publié par vertuchou

Francesco Onofrio Manfredini, 12 Concerti, Opus 3

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Cette blessure

2 Août 2015, 04:45am

Publié par vertuchou

Cette blessure

Où meurt la mer comme un chagrin de chair

Où va la vie germer dans le désert

Qui fait de sang la blancheur des berceaux

Qui se referme au marbre du tombeau

Cette blessure d'où je viens

Cette blessure

Où va ma lèvre à l'aube de l'amour

Où bat ta fièvre un peu comme un tambour

D'où part ta vigne en y pressant des doigts

D'où vient le cri le même chaque fois

Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure

Qui se referme à l'orée de l'ennui

Comme une cicatrice de la nuit

Et qui n'en finit pas de se rouvrir

Sous des larmes qu'affile le désir

Cette blessure

Comme un soleil sur la mélancolie

Comme un jardin qu'on n'ouvre que la nuit

Comme un parfum qui traîne à la marée

Comme un sourire sur ma destinée

Cette blessure d'où je viens

Cette blessure

Drapée de soie sous son triangle noir

Où vont des géomètres de hasard

Bâtir de rien des chagrins assistés

En y creusant parfois pour le péché

Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure

Qu'on voudrait coudre au milieu du désir

Comme une couture sur le plaisir

Qu'on voudrait voir se fermer à jamais

Comme une porte ouverte sur la mort

Cette blessure dont je meurs

Léo Ferré.

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