Oratorio de l'Ascension
Jean-Sébastien Bach, Cantate Lobet Gott in seinen Reichen, BWV 11 (Louez Dieu dans ses royaumes), Oratorio de l'Ascension
Coups de cœur
Jean-Sébastien Bach, Cantate Lobet Gott in seinen Reichen, BWV 11 (Louez Dieu dans ses royaumes), Oratorio de l'Ascension
Ça fait bientôt une heure
Que tu es arrivée
Que je t'ai vue t'asseoir
À côté
Ça fait bientôt une heure
Sans oser te parler
Et soudain il arrive
Et vous vous en allez
Au revoir mon amour
Peut-être un autre jour
Peut-être une autre année
Au revoir mon amour
La vie n'est pas finie
La vie n'est pas passée
C'est une autre aujourd'hui
Qui s'avance vers moi
C'est une autre et c'est toi
Qui me passe à côté
C'est un nouveau visage
Dont les yeux sont fermés
Qui ne veut pas me connaître
Ni m'aimer
Au revoir mon amour
Peut-être un autre jour
Peut-être une autre année
Au revoir mon amour
La vie n'est pas finie
La vie n'est pas passée
Où peux-tu te trouver
Aujourd'hui ou es-tu
Prête à ne pas me voir
Où es-tu ?
Te prépares-tu chez toi
À ne pas me rencontrer
Ou bien à m'ignorer
Où es-tu ?
À plus tard mon amour
Peut-être un autre jour
Peut-être une autre année
À plus tard mon amour
Nous avons tout le temps
Je ne suis pas pressé
Peut-être mon amour
Mieux vaut ne pas s'aimer
Qu'un jour ne plus s'aimer.
Dominique A
“Le métier de poète n’est pas inutile, ni fou, ni frivole.
Les poètes sont des créateurs, (poète vient du grec et signifie en effet créateur
et poésie signifie création)
- Rien ne vient donc sur terre, n’apparaît aux yeux des hommes
s’il n’a d’abord été imaginé par un poète.
L’amour même, c’est la poésie naturelle de la vie, l’instinct naturel
qui nous pousse à créer de la vie, à reproduire. (…)
Je sais que ceux qui se livrent au travail de la poésie font quelque chose d’essentiel,
de primordial, de nécessaire avant toute chose, quelque chose enfin de divin.
Je ne parle pas bien entendu des simples versificateurs.
Je parle de ceux qui, péniblement, amoureusement, génialement, peu à peu
peuvent exprimer une chose nouvelle et meurent dans l’amour qui les inspirait.”
Guillaume Apollinaire
Algún día escribiré un poema
que no mencione el aire ni la noche;
un poema que omita los nombres de las flores,
que no tenga jazmines o magnolias.
Algún día te escribiré un poema sin pájaros
ni fuentes, un poema que eluda el mar
y que no mire a las estrellas.
Algún día te escribiré un poema que se limite a pasar
los dedos por tu piel
y que convierta en palabras tu mirada.
Sin comparaciones, sin metáforas, algún día escribiré
un poema que huela a ti,
un poema con el ritmo de tus pulsaciones,
con la intensidad estrujada de tu abrazo.
Algún día escribiré un poema, el canto de mí dicha.
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Un jour j'écrirai un poème
qui n'évoquera ni l'air ni la nuit ;
un poème qui omettra le nom des fleurs,
qui n'aura ni jasmin ni magnolia.
Un jour je t'écrirai un poème sans oiseau
ni fontaine, un poème qui éludera la mer
et qui ne regardera pas les étoiles
Un jour je t'écrirai un poème qui se contentera de passer
les doigts sur ta peau
et qui changera en mots ton regard.
Sans comparaison, sans métaphores, un jour j'écrirai
un poème qui aura ton odeur,
un poème avec le rythme de ton cœur,
l'intensité de ton étreinte.
Un jour j'écrirai un poème, la ballade de mon bonheur.
Darío Jaramillo Agudelo
J'aime les gens qui doutent
Les gens qui trop écoutent
Leur cœur se balancer
J'aime les gens qui disent
Et qui se contredisent
Et sans se dénoncer
J'aime les gens qui tremblent
Que parfois ils nous semblent
Capables de juger
J'aime les gens qui passent
Moitié dans leurs godasses
Et moitié à côté
J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons
J'aime ceux qui paniquent
Ceux qui sont pas logiques
Enfin, pas “comme il faut”
Ceux qui, avec leurs chaînes
Pour pas que ça nous gêne
Font un bruit de grelot
Ceux qui n'auront pas honte
De n'être au bout du compte
Que des ratés du cœur
Pour n'avoir pas su dire :
“Délivrez-nous du pire
Et gardez le meilleur”
J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons
J'aime les gens qui n'osent
S'approprier les choses
Encore moins les gens
Ceux qui veulent bien n'être
Qu'une simple fenêtre
Pour les yeux des enfants
Ceux qui sans oriflamme
Et daltoniens de l'âme
Ignorent les couleurs
Ceux qui sont assez poires
Pour que jamais l'histoire
Leur rende les honneurs
J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons
J'aime les gens qui doutent
Mais voudraient qu'on leur foute
La paix de temps en temps
Et qu'on ne les malmène
Jamais quand ils promènent
Leurs automnes au printemps
Qu'on leur dise que l'âme
Fait de plus belles flammes
Que tous ces tristes culs
Et qu'on les remercie
Qu'on leur dise, on leur crie :
“Merci d'avoir vécu
Merci pour la tendresse
Et tant pis pour vos fesses
Qui ont fait ce qu'elles ont pu
Les poètes font un bras d'honneur à la langue. Ils font faire à la langue
ce qu'elle ne doit pas faire car la poésie ne se soumet à aucune loi.
Libérer la langue, c'est aussi nous libérer nous.
Jean-Pierre Siméon
Je ne vais pas toujours seul au fond de moi-même
Et j'entraîne avec moi plus d'un être vivant.
Ceux qui seront entrés dans mes froides cavernes
Sont-ils sûrs d'en sortir même pour un moment ?
J'entasse dans ma nuit, comme un vaisseau qui sombre,
Pèle-mêle, les passagers et les marins,
Et j'éteins la lumière aux yeux, dans les cabines,
Je me fais des amis des grandes profondeurs.
Jules Supervielle
Une jeune chimère, aux lèvres de ma coupe,
Dans l'orgie, a donné le baiser le plus doux
Elle avait les yeux verts, et jusque sur sa croupe
Ondoyait en torrent l'or de ses cheveux roux.
Des ailes d'épervier tremblaient à son épaule ;
La voyant s'envoler je sautai sur ses reins ;
Et faisant jusqu'à moi ployer son cou de saule,
J'enfonçai comme un peigne une main dans ses crins.
Elle se démenait, hurlante et furieuse,
Mais en vain. Je broyais ses flancs dans mes genoux ;
Alors elle me dit d'une voix gracieuse,
Plus claire que l'argent : Maître, où donc allons-nous ?
Par-delà le soleil et par-delà l'espace,
Où Dieu n'arriverait qu'après l'éternité ;
Mais avant d'être au but ton aile sera lasse :
Car je veux voir mon rêve en sa réalité.
Théophile Gautier