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En moi régnait la désolation

11 Décembre 2016, 02:54am

Publié par vertuchou

En moi régnait la désolation


Où ton inexistence était si forte. elle était devenue forme d'être.

En moi régnait la désolation. comme conversant à voix basse.

Mais les paroles n’avaient pas la force de franchir.

De franchir seulement. car il n'y avait pas quoi.

On se tourne vers le monde. on se tourne vers soi.

On voudrait n'habiter aucunement.

C'est le noyau habituel de l'infortune.

"Vous" était notre mode d'adresse. l’avait été.

Morte je ne pouvais plus dire que : "tu".

 

Jacques Roubaud

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Tri-Borough Bridge East 125th Street Approach, Manhattan

10 Décembre 2016, 03:39am

Publié par vertuchou

Berenice Abbott, Tri-Borough Bridge East 125th Street Approach, Manhattan,  29 juin 1937.

Berenice Abbott, Tri-Borough Bridge East 125th Street Approach, Manhattan, 29 juin 1937.

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La vie solitaire

9 Décembre 2016, 04:31am

Publié par vertuchou

[...]

Amour, amour  très  loin tu  t’es  enfui
De mon cœur,  qui  fut  si  vif  un jour,
Et  brûlant  même. De sa main  froide
L’a  serré la  détresse ; en glace il  s’est  changé
Dans la fleur  des années.  Je me  souviens  du  temps
Où tu  me pénétrais. C’était  ce  temps
Léger  irrévocable, alors  que  s’ouvre
Aux  yeux enfants la  misérable
Scène  du  monde et leur  souci  comme  l’image
D’un  paradis. D’une pure  espérance
Et  de  désir, dans la poitrine  du  jeune homme,
Le cœur  bondit ; et  comme  au  jeu  , comme  à  la  danse
Déjà  s’apprête  à l’œuvre  de la  vie
Le  malheureux  mortel Ah,  mais à peine,
Amour, t’avais-je  vu,  que la fortune
Avait  déjà  brisé mon  être  , et  qu’à ses  yeux,
Il  ne convenait  plus  que  de pleurer  toujours.

Giacomo  Leopardi

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À l’heure où, dans le ciel...

8 Décembre 2016, 02:28am

Publié par vertuchou

    À l’heure où, dans le ciel, la Pléiade déroulait sa ceinture sertie de joyaux,  j’arrivais à elle. Elle avait ôté ses vêtements comme pour dormir et guettait ma venue, habillée seulement d’une légère tunique. [..]
     Nous sortions de sa tente. En marchant, elle laissait traîner derrière nous, pour effacer nos traces, le pan d’un manteau bariolé.  Nous parvenions aux limites du campement et, un coin accueillant s’étant offert à nous, à l’abri d’une bande de sable haute et ondoyante,
    Je tirais à moi ses deux nattes. Consentante, elle inclinait doucement un corps à la taille svelte et aux fines chevilles.  Douce et blanche, son ventre était mince et plat et son cou lisse comme un miroir. [...]    Sa taille avait la finesse d’une cordelette de cuir et sa jambe était aussi lisse que la tige du papyrus qui pousse à l’ombre des palmiers.
    Le matin, c’était sur une couche semée de brins de musc qu’elle s’éveillait, s’y prélassant longtemps. On la servait car elle n’était la servante de personne.
    Pour prendre, elle tendait des doigts fragiles et lisses, fins comme […] les rameaux d’un ishil.  Le soir, son visage éclairait dans les ténèbres, comme la lampe d’un moine retiré du monde. [...] "

  Imru l’Qays, (traduction de J.-J. Schmitt)

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Jamais je ne pourrai

7 Décembre 2016, 02:26am

Publié par vertuchou

Jamais, jamais je ne pourrai
Dormir tranquille aussi longtemps
Que d'autres n'auront pas le sommeil et l'abri
Ni jamais vivre de bon coeur tant qu'il faudra que d'autres
Meurent qui ne savent pas pourquoi
J'ai mal au coeur, mal à la terre, mal au présent
Le poète n'est pas celui qui dit : je n'y suis pour personne
Il dit j'y suis pour tout le monde
Ne frappez pas avant d'entrer
Vous êtes déjà là
Qui vous frappe me frappe
J'en vois de toutes les couleurs
J'y suis pour tout le monde
Pour ceux qui meurent parce que les juifs, les indiens, les noirs
Il faut les tuer
Pour ceux qui meurent pour leurs idées
J'y suis pour tout le monde
Pour ceux qui triment parce que les pauvres
C'est fait pour travailler
Pour ceux qui paient les pots cassés du Profit
Et du mépris des hommes

Claude Roy

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Unchain My Heart

6 Décembre 2016, 02:23am

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Joie / Joy

5 Décembre 2016, 02:17am

Publié par vertuchou

Joie, o vie ailée,
Brisée d’être captive;
Éternité promise
Au baiser qui s’accorde à ton vol.

He who binds to himself a joy
Does the winged life destroy;
But he who kisses the joy as it flies,
Lives in eternity's sunrise.
 
William Blake

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Sans Poésie - libre, follement libre

4 Décembre 2016, 03:01am

Publié par vertuchou

Sans Poésie - libre, follement libre - l'univers serait boule morte.

La poésie aux lèvres rouges : la potion magique pour guérir, peut-être,

l'angoisse électrique de l'inconnu qui écrivit une certaine heure de fièvre

sur les murs de Mai 1968 : « Y a-t-il une vie avant la mort ? »


André Laude

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Je rapporterai du futur une larme versée

3 Décembre 2016, 02:54am

Publié par vertuchou


Je rapporterai du futur,
Une larme versée,
Dans un petit anneau, je l’enchâsserai.
Si tu te promènes seule,
Passe-le sur...
Sur ton annulaire, bien sûr.

Et les autres, elles ont leurs maris,
Des anneaux jaunets,
Des boucles d'oreille nacrées.
Et moi, j’ai une larme,
Une turquoise liquide,
Qui sèche au petit matin.

Tant qu’il est visible de loin,
Porte l’anneau.
Après, il s’en trouvera un autre.
Et si tu te lasses de le porter,
Tu auras quelque chose à laisser tomber
Au fond d’un puits, dans la nuit.

Joseph Brodsky

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Trio op. 15 en sol mineur. pour piano, violon et violoncelle

2 Décembre 2016, 02:45am

Publié par vertuchou

Bedřich SMETANA : Trio op. 15 en sol mineur. pour piano, violon et violoncelle

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