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Danse macabre

11 Avril 2020, 01:28am

Publié par vertuchou

Il est doux d'entendre sonner jusqu'au jour
Ses genoux creux contre les os de l'amour.

De boire dans les orbites de l'Amie
Le vieux mensonge des pleurs en eau de pluie.

Et de sentir les rayons des lunes hautes
Glisser romantiquement entre ses côtes.

Il est doux, il est sage, il est bien
De n'être plus, de n'être plus rien.

Comme on est joyeux, léger, comme on se porte
Bien, quand la vermine, la vermine est morte.

Laissons aux bardes les sinistres ballades ;
Lennore, Helen, faisons de bonnes gambades.

Écartez-vous, rue, escargots, citronnelle ;
Voici Laure, la plus gaie et la plus belle.

Il est doux, il est sage, il est bien
De n'être plus, de n'être plus rien.

Plus de maîtresse, plus de chien, plus de Dieu ;
C'est tout ce que je veux, c'est tout ce qu'il veut.

Passants là-bas, cavalier et cheval noir
Venez donc un peu par ici, venez voir.

Il s'est enfui, personne, la route sonne.
Ô comme le désir de vivre m'étonne !

Il est doux, il est sage, il est bien
De n'être plus, de n'être plus rien.

Clic-clac
de vertèbres
qui craquent
et dans les ténèbres
mélancoliques
ici. là-bas, où ?
clac-clic,
de dansantes reliques
Mains et pieds traversés de clous.

Amour remariée, entends-tu ma voix ?
Cette nuit, dis-moi, combien, combien de fois ?

Mon fils, mon fils, sais-tu déjà épeler
Mon nom sur la pierre moussue et pelée ?

Sganarelle, hi hi hi! voici tes gages :
Treize queues de rat, trois yeux de chats sauvages.

Il est doux, il est sage, il est bien
De n'être plus, de n'être plus rien.

Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz

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La poésie est à la vie

10 Avril 2020, 01:08am

Publié par vertuchou

La poésie est à la vie ce qu'est le feu de bois. Elle en émane et la transforme

-- Pierre Reverdy

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La voix

9 Avril 2020, 01:48am

Publié par vertuchou

Une voix, une voix qui vient de si loin
Qu’elle ne fait plus tinter les oreilles,
Une voix, comme un tambour, voilée
Parvient pourtant, distinctement, jusqu’à nous.

Bien qu’elle semble sortir d’un tombeau
Elle ne parle que d’été et de printemps.
Elle emplit le corps de joie,
Elle allume aux lèvres le sourire.

Je l’écoute. Ce n’est qu’une voix humaine
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,
L’écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.

Et vous ? Ne l’entendez-vous pas ?
Elle dit : « La peine sera de courte durée »
Elle dit : « La belle saison est proche. »

Ne l’entendez-vous pas ?

Robert Desnos

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I will remember your last kiss forever

8 Avril 2020, 21:46pm

Publié par vertuchou

ArtofDan, I will remember your last kiss forever

ArtofDan, I will remember your last kiss forever

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A la nuit

7 Avril 2020, 01:35am

Publié par vertuchou

Nuits où meurent l'azur, les bruits et les contours,
Où les vives clartés s'éteignent une à une,
Ô nuit, urne profonde où les cendres du jour
Descendent mollement et dansent à la lune,

Jardin d'épais ombrage, abri des corps déments,
Grand cœur en qui tout rêve et tout désir pénètre
Pour le repos charnel ou l'assouvissement,
Nuit pleine des sommeils et des fautes de l'être,

Nuit propice aux plaisirs, à l'oubli, tour à tour,
Où dans le calme obscur l'âme s'ouvre et tressaille
Comme une fleur à qui le vent porte l'amour,
Ou bien s'abat ainsi qu'un chevreau dans la paille,

Nuit penchée au-dessus des villes et des eaux,
Toi qui regardes l'homme avec tes yeux d'étoiles,
Vois mon cœur bondissant, ivre comme un bateau,
Dont le vent rompt le mât et fait claquer la toile !

Regarde, nuit dont l’œil argente les cailloux,
Ce cœur phosphorescent dont la vive brûlure
Éclairerait, ainsi que les yeux des hiboux,
L'heure sans clair de lune où l'ombre n'est pas sûre.

Vois mon cœur plus rompu, plus lourd et plus amer
Que le rude filet que les pêcheurs nocturnes
Lèvent, plein de poissons, d'algues et d'eau de mer
Dans la brume mouillée, agile et taciturne.

A ce cœur si rompu, si amer et si lourd,
Accorde le dormir sans songes et sans peines,
Sauve-le du regret, de l'orgueil, de l'amour,
Ô pitoyable nuit, mort brève, nuit humaine !...

Anna de Noailles

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Qui pourrait décrire le désir

6 Avril 2020, 02:02am

Publié par vertuchou

Qui pourrait décrire le désir quand il est aussi torride, chargé de succulences, impérieux ? Il échappe aux mots. Seule, peut-être, la musique peut rendre la puissance de la houle qui le porte, le souffle brûlant et les vibrations qu’il dégage. Il m’a, naguère, inspiré un tableau (allons, tant pis, fini le secret ! On sait maintenant ce que je fais). La toile était ronde, et j’avais peint une incandescence orange au centre, vers laquelle vibrait un déferlement d’ondes rouges et lavande. (J’en étais alors à ma période dite abstraite, qui suivit ma période dite figurative, laquelle précéda ma période dite postmoderniste, celle des photogrammes.) Ces ondes de rouges et de lavande, semblables aux orbes futuristes d’une meurtrissure, j’en ressens physiquement le choc à présent : elles me pénètrent, m’envahissent avec les caresses de mon amant qui parcourent mon corps, glissent jusqu’à mes fesses, se coulent entre mes cuisses où ses doigts écartent la fente de la culotte rouge, trouvent l’orée satinée. Et je me liquéfie…
La suite, qui ne la connaît d’avance, moi la première ? – à ceci près que je suis affolée de désir.

Erica Jong, Nana blues

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J'aimerais tant savoir

5 Avril 2020, 01:59am

Publié par vertuchou

J'aimerais tant savoir comment tu te réveilles,
J'aurais eu le plaisir de t'avoir vue dormir
La boucle de cheveux autour de ton oreille,
L'instant, l'instant précieux où tes yeux vont s'ouvrir.
On peut dormir ensemble à cent lieues l'un de l'autre,
On peut faire l'amour sans jamais se toucher,
L'enfer peut ressembler au paradis des autres
Jusqu'au jardin désert qu'on n'avait pas cherché.

Quand je m'endors tout seul, comme un mort dans sa barque,
Comme un vieux pharaon je remonte le Nil.
Les années sur ma gueule ont dessiné leur marque,
Mes grands soleils éteints se réveilleront-ils ?
On dit depuis toujours "le soleil est un astre,
Il se lève à cinq heures ou sept heures du matin",
Mais chaque heure pour moi n'est qu'un nouveau désastre,
Il n'est pas sûr du tout qu'il fera jour demain.

Je ne suis jamais là lorsque tu te réveilles,
Alors je parle seul pour faire un peu de bruit,
Mes heures s'éternisent et sont toutes pareilles,
Je ne distingue plus ni le jour ni la nuit,
Je ne crois pas en Dieu mais j'aime les églises
Et ce soir je repense au gisant vénitien
Qui me ressemblait tant... Mais la place était prise
Toi seule sais vraiment pourquoi je m'en souviens.

Bernard Dimey

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AKSHAM

4 Avril 2020, 01:23am

Publié par vertuchou

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Chanson Du Printemps

3 Avril 2020, 01:16am

Publié par vertuchou

Sais-tu, mignonne! la pervenche
Émaille déjà les buissons,
Et les oiseaux de branche en branche
Disent tout joyeux leurs chansons.

Partout se réveille la vie
Sous les chauds rayons du soleil:
C’est le printemps, il nous convie
Ensemble à fêter son réveil.

Viens! nous irons, l’âme joyeuse,
Porter nos pas bien loin, bien haut,
Dans la forêt mystérieuse
Où tout chante le renouveau.

Viens! à deux il est plus facile
D’épeler au livre de Dieu,
Et si j’y suis trop inhabile,
Tu voudras bien m’aider un peu.

Tu dois comprendre bien des choses
Que seul je ne trouverais pas,
Car tes rêveuses soeurs les roses
Ont dû t’en instruire tout bas;

Et durant ces heures trop brèves.
Revivant le printemps dernier,
Nous allons retrouver nos rêves
Pris aux épines du sentier.
22 février 1881.

Anne de Chambrier

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L'avenir de la poésie

2 Avril 2020, 01:05am

Publié par vertuchou

L'avenir de la poésie est dans sa source même.

Edgar Morin

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