Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vertuchou.over-blog.com

Fire Of Ada

21 Juillet 2020, 01:17am

Publié par vertuchou

Voir les commentaires

Mobilier scolaire

20 Juillet 2020, 01:16am

Publié par vertuchou

L'école était charmante au temps des hannetons,
Quand, par la vitre ouverte aux brises printanières,
Pénétraient, nous parlant d'écoles buissonnières
Et mettant la folie en nos jeunes cerveaux,
Des cris d'oiseaux dans les senteurs des foins nouveaux ;
Alors, pour laid qu'il fût, certes ! il savait nous plaire
Notre cher mobilier si pauvrement scolaire.
A grands coups de canif, travaillant au travers
Du vieux bois poussiéreux et tout rongé des vers,
Nous creusions en tous sens des cavernes suspectes,
Où logeaient, surveillés par nous, des tas d'insectes :
Le noir rhinocéros, qui porte des fardeaux,
Le taupin, clown doué d'un ressort dans le dos,
Le lucane sournois, mais aimable du reste,
Le charançon, vêtu d'or vert, et le bupreste...
J'oubliais l'hydrophile avec le gribouri.

Paul Arène

 

Voir les commentaires

Je suis la dangereuse et la très douce...

19 Juillet 2020, 01:26am

Publié par vertuchou

Je suis la dangereuse et la très douce. Celle qui tourbillonne mais ne change jamais. Je suis la puissance et l’innocence, la tempête et l’embellie. Le printemps tenace et le sang sur la neige. L’amante aux gestes lents, aux yeux plein de lumière. Celle que l’on révère et celle que l’on brûle comme sorcière. La clémente et la très lointaine. Celle qui murmure des secrets.

Je bouscule tous vos plans d’un grand rire, j’éparpille vos lois, et en tremblant je vous offre une rose. Je suis la nostalgie au fond de votre cœur. Je vous attends depuis l’aube du monde, je veille sur chaque heure de votre sommeil. C’est mon sourire qui vous a portés jusqu’à ce jour et qui vous fait croire en la vie. Je suis votre destin, je fais tourner la roue.

Je suis la femme. Une brise de rien du tout sur l’océan de vivre. Un grand tracas d’amour qui monte jusqu’aux étoiles.

Jacqueline Kelen,  Les femmes éternelles

Voir les commentaires

Le portrait

18 Juillet 2020, 01:01am

Publié par vertuchou

Il mélange au fond de sa tasse
Du miel
Il regarde par le vasistas
Le ciel
À chaque fois que passe un avion
Il se dit que c'est peut-être elle
Qui passe au-dessus de sa maison
On lui a dit qu'elle était au Ciel

Il rêve couché sur un parquet
Dans les bras de sa mère dessinée à la craie
Tous les soirs en secret ce dessin il le fait
Trait pour trait à partir d'un portrait

Perdu au fond de sa classe
Il s'emmêle
Il se débat avec le coriace
Pluriel
Puis il explique à sa maîtresse
Pourquoi 'parent' ne prend pas d'S
Des câlins il en voudrait tellement
Ne serait-ce qu'un par an

Il rêve couché sur un parquet
Dans les bras de sa mère dessinée à la craie
Tous les soirs en secret ce dessin il le fait
Trait pour trait à partir d'un portrait

Il rêve couché sur un parquet
Dans les bras de sa mère dessinée à la craie
Tous les soirs en secret ce dessin il le fait
Trait pour trait à partir d'un portrait

Trait pour trait à partir d'un portrait

Calogero

Voir les commentaires

Chaconne en fa majeur

17 Juillet 2020, 01:04am

Publié par vertuchou

Voir les commentaires

Nulle paix je ne trouve

16 Juillet 2020, 01:49am

Publié par vertuchou

Nulle paix je ne trouve, et je n'ai pas de guerre à faire :
Je crains et j'espère; je brûle et je suis de glace.
Et je vole au plus haut des cieux, et sur la terre gis;
Et rien n'étreins, et j'embrasse le monde entier.
 
Telle m'a en prison, la porte ne m'ouvre ni ne ferme,
Ni ne me tient pour sien, ni ne défait les liens;
Ni me tue Amour et ni m'ôte pas mes fers,
Ne me veut pas vivant, et ne vient pas à mon secours.
 
Je vois sans yeux, et sans langue je crie;
Et je désire périr, et je demande secours;
Et pour moi je n'ai que haine et pour autrui qu'amour
 
Je me pais de ma douleur, et pleurant, ris;
Également m'insupportent vie et mort :
En cet état je suis, Dame, à cause de vous.
 
Francesco Petrarque

Voir les commentaires

Le poème

15 Juillet 2020, 01:59am

Publié par vertuchou

Le poème apparaît souvent comme un éboulis de mots,
dépourvus de sens pour l'œil non exercé.

Andrée Chedid

Voir les commentaires

Le potier

14 Juillet 2020, 01:11am

Publié par vertuchou

Ton corps entier possède
la coupe ou la douceur qui me sont destinées.

Quand je lève la main
je trouve en chaque endroit une colombe
qui me cherchait
comme si, mon amour, d’argile on t’avait faite
pour mes mains de potier.

Tes genoux, tes seins
et tes hanches
me manquent comme au creux
d’une terre assoiffée
d’où l’on a détaché
une forme,
et ensemble
nous sommes un tout comme l’est un fleuve
ou comme le sable.

Pablo Neruda

Voir les commentaires

The Breeze

13 Juillet 2020, 01:23am

Publié par vertuchou

Anne Brigamn, The Breeze, vers 1910

Anne Brigamn, The Breeze, vers 1910

Voir les commentaires

À la tombée du jour

12 Juillet 2020, 01:38am

Publié par vertuchou

Quand j’ai appris à la tombée du jour que mon nom avait été accueilli par des applaudissements au Capitole, ce ne fut pas pour autant une nuit heureuse qui suivit pour moi,
Et de même quand j’ai fait la fête, ou lorsque mes plans se sont réalisés, je n’étais pas heureux pour autant,
Mais le jour où je me suis levé à l’aube du lit de la santé parfaite, reposé, chantant, aspirant le souffle mûr de l’automne,
Quand j’ai vu la pleine lune pâlir à l’ouest et disparaître dans la lumière du matin,
Quand j’ai erré seul sur la plage et me déshabillant me suis baigné, riant avec les eaux fraîches, et que j’ai vu le soleil se lever,
Et quand j’ai pensé que mon cher ami mon amant était en chemin vers moi, oh alors j’étais heureux,
Oh alors chaque bouffée d’air avait un goût plus doux, et toute la journée les aliments m’ont mieux nourri, et la belle journée s’est heureusement passée,
Et la suivante est arrivée avec une joie égale, et avec le soir de la suivante est arrivé mon ami,
Et cette nuit-là tandis que tout était calme j’ai entendu les eaux rouler lentement et sans interruption le long du rivage,
J’ai entendu le bruissement sifflant de l’élément liquide et du sable comme s’il s’adressait à moi en murmurant pour me féliciter,
Car celui que j’aime plus que tout dormait étendu à mes côtés sous la même couverture dans la nuit fraîche,
Dans le calme des rayons de lune d’automne son visage était incliné vers moi,
Et son bras reposait légèrement autour de ma poitrine – et cette nuit-là, j’étais heureux.
 
Walt Whitman

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 > >>