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La nuit d'octobre

21 Mai 2012, 05:13am

Publié par vertuchou

[...]

LA MUSE

Apaise-toi, je t'en conjure ;
Tes paroles m'ont fait frémir.
Ô mon bien-aimé ! ta blessure
Est encor prête à se rouvrir.
Hélas ! elle est donc bien profonde ?
Et les misères de ce monde
Sont si lentes à s'effacer !
Oublie, enfant, et de ton âme
Chasse le nom de cette femme,
Que je ne veux pas prononcer.

LE POÈTE

Honte à toi qui la première
M'as appris la trahison,
Et d'horreur et de colère
M'as fait perdre la raison !
Honte à toi, femme à l'oeil sombre,
Dont les funestes amours
Ont enseveli dans l'ombre
Mon printemps et mes beaux jours !
C'est ta voix, c'est ton sourire,
C'est ton regard corrupteur,
Qui m'ont appris à maudire
Jusqu'au semblant du bonheur ;
C'est ta jeunesse et tes charmes
Qui m'ont fait désespérer,
Et si je doute des larmes,
C'est que je t'ai vu pleurer.
Honte à toi, j'étais encore
Aussi simple qu'un enfant ;
Comme une fleur à l'aurore,
Mon coeur s'ouvrait en t'aimant.
Certes, ce coeur sans défense
Put sans peine être abusé ;
Mais lui laisser l'innocence
Était encor plus aisé.
Honte à toi ! tu fus la mère
De mes premières douleurs,
Et tu fis de ma paupière
Jaillir la source des pleurs !
Elle coule, sois-en sûre,
Et rien ne la tarira ;
Elle sort d'une blessure
Qui jamais ne guérira ;
Mais dans cette source amère
Du moins je me laverai,
Et j'y laisserai, j'espère,
Ton souvenir abhorré !

 

Alfred de Musset

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Concerto pour 2 violons en ré mineur

20 Mai 2012, 05:48am

Publié par vertuchou

 

 

 

   Johann Sebastian Bach.


Concerto pour 2 violons en ré mineur

BWV 1043

ou

double concerto pour violon

composé entre 1717 et 1723

 

interprété par Amandine Beyer et Pablo Valetti,

Ensemble "Café Zimmermann" dirigé par Pablo Valetti,

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Et le poète écrit

19 Mai 2012, 05:36am

Publié par vertuchou

Et le poète écrit. Il écrit d'abord pour se révéler à lui même [...] ce qui importe

c'est d'arriver à mettre au clair ce qu'il a de plus inconnu en lui,de plus secret,

de plus caché,de plus difficile à déceler, d'unique. [...] ce qui importe autant,

ce sera la façon de le dire.

En effet, pour si étrange que cela puisse paraître, ce sera la façon particulière

de dire une chose très simple et très commune qui ira la porter au plus secret,

au plus caché,au plus intime d'un autre et produira le choc.


Pierre Reverdy

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Heureux celui qui meurt d'aimer

18 Mai 2012, 05:05am

Publié par vertuchou

O mon jardin d'eau fraîche et d'ombre
Ma danse d'être mon cœur sombre
Mon ciel des étoiles sans nombre
Ma barque au loin douce à ramer
Heureux celui qui devient sourd
Au chant s'il n'est de son amour
Aveugle au jour d'après son jour
Ses yeux sur toi seule fermés

Heureux celui qui meurt d'aimer
Heureux celui qui meurt d'aimer

D'aimer si fort ses lèvres closes
Qu'il n'ait besoin de nulle chose
Hormis le souvenir des roses
A jamais de toi parfumées
Celui qui meurt même à douleur
A qui sans toi le monde est leurre
Et n'en retient que tes couleurs
Il lui suffit qu'il t'ait nommée

Heureux celui qui meurt d'aimer
Heureux celui qui meurt d'aimer

Mon enfant dit-il ma chère âme
Le temps de te connaître ô femme
L'éternité n'est qu'une pâme
Au feu dont je suis consumé
Il a dit ô femme et qu'il taise
Le nom qui ressemble à la braise
A la bouche rouge à la fraise
A jamais dans ses dents formée

Heureux celui qui meurt d'aimer
Heureux celui qui meurt d'aimer

Il a dit ô femme et s'achève
Ainsi la vie, ainsi le rêve
Et soit sur la place de grève
Ou dans le lit accoutumé
Jeunes amants vous dont c'est l'âge
Entre la ronde et le voyage
Fou s'épargnant qui se croit sage
Criez à qui vous veut blâmer

Heureux celui qui meurt d'aimer
Heureux celui qui meurt d'aimer

Louis Aragon

 

 

 

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Géometrie Invariable

17 Mai 2012, 04:59am

Publié par vertuchou

musee55-mondrian.jpg

 

Dominique Mulhem

né en 1952

 

"Géométrie invariable"

huile sur toile

97 x 130

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le courage des oiseaux

16 Mai 2012, 02:26am

Publié par vertuchou

Dieu que cette histoire finit mal
On imagine jamais très bien
Qu'une histoire puisse finir si mal
Quand elle a commence si bien

On imagine pourtant très bien
Voir un jour les raisons d'aimer
Perdues quelque part dans le temps
Mille tristesses découlent de l'instant

Alors, qui sait ce qui nous passe en tête
Peut être
Finissons nous par nous lasser

Si seulement nous avions le courage des oiseaux
Qui chantent dans le vent glacé

Tourne ton dos contre mon dos
Que vois tu je ne te vois plus
Si c'est ainsi qu'on continue
Je ne donne pas cher de nos peaux

Parfois, qui sais ce qui nous passe en tête
Peut être finissons nous par nous lasser

Si seulement nous avions le courage des oiseaux
Qui chantent dans le vent glacé

Si seulement nous avions le courage des oiseaux
Qui chantent dans le vent glacé

Dominique A

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Certe, elle n'était pas femme et charmante en vain

15 Mai 2012, 05:03am

Publié par vertuchou

Certe, elle n'était pas femme et charmante en vain,
Mais le terrestre en elle avait un air divin.
Des flammes frissonnaient sur mes lèvres hardies ;
Elle acceptait l'amour et tous ses incendies,
Rêvait au tutoiement, se risquait pas à pas,
Ne se refusait point et ne se livrait pas ;
Sa tendre obéissance était haute et sereine ;
Elle savait se faire esclave et rester reine,
Suprême grâce ! et quoi de plus inattendu
Que d'avoir tout donné sans avoir rien perdu !
Elle était nue avec un abandon sublime
Et, couchée en un lit, semblait sur une cime.
A mesure qu'en elle entrait l'amour vainqueur,
On eût dit que le ciel lui jaillissait du coeur ;
Elle vous caressait avec de la lumière ;
La nudité des pieds fait la marche plus fière
Chez ces êtres pétris d'idéale beauté ;
Il lui venait dans l'ombre au front une clarté
Pareille à la nocturne auréole des pôles ;
A travers les baisers, de ses blanches épaules
On croyait voir sortir deux ailes lentement ;
Son regard était bleu, d'un bleu de firmament ;
Et c'était la grandeur de cette femme étrange
Qu'en cessant d'être vierge elle devenait ange.

 

    Victor HUGO

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Certitude

14 Mai 2012, 05:32am

Publié par vertuchou

Si je te parle c’est pour mieux t’entendre
Si je t’entends je suis sûr de comprendre

Si tu souris c’est pour mieux m’envahir
Si tu souris je vois le monde entier

Si je t’étreins c’est pour me continuer
Si nous vivons tout sera à plaisir

Si je te quitte nous nous souviendrons
Et nous quittant nous nous retrouverons.

 

Paul Éluard

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Nisi Dominus

13 Mai 2012, 05:13am

Publié par vertuchou

 

 


 

 

 Antonio Vivaldi

1678-1741

Nisi Dominus, RV 608

cantate pour voix d'alto soliste, viole d'amour, cordes, et basse continue

 

Nisi Dominus aedificaverit domum
Vanum est vobis
Surgite postquam sederitis

 

Jakub Burzynski & La Tempesta

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Je vivais sans coeur...

12 Mai 2012, 05:31am

Publié par vertuchou

A***.

Je vivais sans coeur, tu vivais sans flamme,
Incomplets, mais faits pour un sort plus beau ;
Tu pris de mes sens, - je pris de ton âme,
Et tous deux ainsi nous nous partageâme :
Mais c'est toi qui fis le meilleur cadeau !

Oui ! c'est toi, merci... C'est toi, sainte femme,
Qui m'as fait sentir le profond amour...
Je mis de ma nuit dans ta blancheur d'âme,
Mais toi, dans la mienne, as mis le grand jour !

Je tombais, tombais... Cet ange fidèle
Qui suit les coeurs purs ne me suivait pas...
Pour me soutenir me manquait son aile...
Mais Dieu m'entr'ouvrit ton coeur et tes bras !

Et j'aime tes bras... tes bras mieux qu'une aile ;
Car une aile, hélas ! sert à nous quitter :
L'ange ailé s'en va, lorsque Dieu l'appelle...
Tandis que des bras servent à rester !

 

Jules BARBEY D'AUREVILLY

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