Round midnight
Michel Petrucciani
1962 - 1999
Round midnight
composé et enregistré pour la première fois par Thelonious Monk en 1944
Coups de cœur
Michel Petrucciani
1962 - 1999
Round midnight
composé et enregistré pour la première fois par Thelonious Monk en 1944
Vers une ville au loin d’émeute et de tocsin,
Où luit le couteau nu des guillotines,
En tout-à-coup de fou désir, s’en va mon cœur.
Les sourds tambours de tant de jours
De rage tue et de tempête,
Battent la charge dans les têtes.
Le cadran vieux d’un beffroi noir
Darde son disque au fond du soir,
Contre un ciel d’étoiles rouges.
Des glas de pas sont entendus
Et de grands feux de toits tordus
Echevèlent les capitales.
Ceux qui ne peuvent plus avoir
D’espoir que dans leur désespoir
Sont descendus de leur silence.
Dites, quoi donc s’entend venir
Sur les chemins de l’avenir,
De si tranquillement terrible ?
La haine du monde est dans l’air
Et des poings pour saisir l’éclair
Sont tendus vers les nuées.
C’est l’heure où les hallucinés
Les gueux et les déracinés
Dressent leur orgueil dans la vie.
C’est l’heure – et c’est là-bas que sonne le tocsin ;
Des crosses de fusils battent ma porte ;
Tuer, être tué! – Qu’importe!
C’est l’heure.
Émile Verhaeren
Même si tu n'y touches pas l'aube est un baiser
les bords à vif de lèvres sur lesquelles se balbutie le poème
que tu essuies la nuit ou te prives de jour
l'instant est là suspendu sur ton naufrage
interrompu d'éternité
qu'importe que je la prenne plein les cils
ou que je referme mon âme
un rendez-vous toujours
au loin du regard
Anna Jouy
Je ne puis me taire plus longtemps. Il faut que je vous écrive.
Vous me percez le cœur ! Ne me dites pas qu’il est trop tard !
Que ces précieux sentiments sont perdus pour toujours.
Je m’offre à vous avec un cœur qui vous appartient encore plus
que lorsque vous l’avez brisé il y a huit ans.
Ne dites pas que l’homme oublie plus tôt que la femme,
que son amour meurt plus vite.
Je n’ai jamais aimé que vous. Je puis avoir été injuste,
j’ai été faible et vindicatif,mais jamais inconstant.
C’est pour vous seule que je suis venu à Bath,
c’est à vous seule que je pense ;
ne l’avez-vous pas vu ? N’auriez-vous pas compris mes désirs ?
Je n’aurais pas attendu depuis dix jours, si j’avais connu vos sentiments
comme je crois que vous avez deviné les miens.
Je puis à peine écrire. J’entends des mots qui m’accablent.
Vous baissez la voix, mais j’entends les sons de cette voix
qui sont perdus pour les autres.
Trop bonne et trop parfaite créature ! Vous nous rendez justice, en vérité,
en croyant les hommes capables de constance.
Jane Austen, Persuasion, 1817
La poésie est une façon de rendre acceptable l’expérience,
presque entièrement inexplicable, que l’on est en train de vivre.
Wallace Stevens
Henri Matisse
1869 - 1954
Place des Lices
St Tropez
1904
à P.L.C.
j’ai fait un rêve en ce pays –
mais pourquoi s’en souvenir ?
après un voyage en montagne
j’arrivai guidé peut-être mais comment
ou sachant à mon insu
dans une plaine verte
à la barrière d’un champ
pourquoi donc aujourd’hui
ce rêve qui a des couleurs d’emblème
s’impose-t-il à moi ?
je connus tous le pays
marchant et courant, souvent essoufflé
toujours en quête ou obligé
par qui ?
au nom de quoi ?
tendu et assoiffé
j’allai d’un champ à un autre
observant ma course
ou bien n’était-ce peut-être que l’effet du souvenir
et je fis plusieurs fois le cercle
ou des cercles différents
mais qu’ai-je donc oublié ?
qu’y avait-il que je n’ai pas retrouvé ?
pourquoi ce rêve se fait-il si pressant
comme si je devais rentrer en moi-même
comme si je devais repartir
non je ne veux pas croire à tout cela
qui s’éloigne de moi
Laurent Grisel
Jean-Sébastien Bach
1685-1750
cantate BWV 97 In allen meinen Taten
(Dans tout ce que je fais)
1734
6ème mouvement : aria (alto) : Leg ich mich späte nieder
interprété par Ruth Sandhoff
the J. S. Bach Foundation of St Gallen sous la direction de Rudolf Lutz.
Je suis venu, calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes :
Ils ne m'ont pas trouvé malin.
À vingt ans un trouble nouveau
Sous le nom d'amoureuses flammes
M'a fait trouver belles les femmes :
Elles ne m'ont pas trouvé beau.
Bien que sans patrie et sans roi
Et très brave ne l'étant guère,
J'ai voulu mourir à la guerre :
La mort n'a pas voulu de moi.
Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu'est-ce que je fais en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspard !
Paul Verlaine
Ella Fitzgerald et Joe Pass
Duo à Hanovre
1975
Laura
Wave
My Funny Valentine
You Stepped Out Of A Dream
You Turned The Tables On Me
Darn That Dream
Ella and Joe
You Turned The Tables On Me
Cry Me A River
Nature Boy
Nature Boy (2nd)
You Are The Sunshine Of My Life
Avalon
Stormy Weather
One Note Samba
The One I Love (Belongs To Somebody Else)
How High The Moon