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Vertuchou.over-blog.com

La Havane

11 Janvier 2024, 01:27am

Publié par vertuchou

Ce n’est pas Cuba où la mer dissout l’âme.
Ce n'est pas Cuba - que Gauguin n'a jamais vu,
que Picasso n'a jamais vu,
Où les noirs s'habillaient de jaune et de cerise
Ils font le tour de la promenade, entre deux lumières,
et les yeux vaincus
Ils ne cachent plus leurs pensées.

Ce n’est pas Cuba – celui qui a entendu Stravisnsky
Organiser les sons des marimbas et des güiros
Aux funérailles de Papa Montero,
Ñañigo avec un canaille de canne et de rumbero.

Ce n'est pas Cuba - là où le Yankee colonial
Il se soigne des bouffées de chaleur en sirotant des « slushies »
De brise, sur les terrasses du quartier ;
Où la police désinfecte
La piqûre des derniers moustiques
Ils fredonnent toujours en espagnol.

Ce n’est pas Cuba – où la mer est transparente
Pour que le butin du Maine ne soit pas perdu,
Et un entrepreneur révolutionnaire
Il teint l'air de l'après-midi en blanc,
Fanning, avec un sourire de vétéran,
De ton fauteuil à bascule, le parfum
Des douanes noix de coco et mangues.

Alphonse Reyes

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Ménerbes

10 Janvier 2024, 01:17am

Publié par vertuchou

Nicolas De Staël, Ménerbes, 1954, huile sur toile, 60 X 81 cm

Nicolas De Staël, Ménerbes, 1954, huile sur toile, 60 X 81 cm

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Oreiller d'herbes

9 Janvier 2024, 01:24am

Publié par vertuchou

En sortant par la porte, j'ai eu de nombreuses pensées.
Le vent du printemps soulève mes vêtements,
Des herbes parfumées poussent sur des traces de roues.
Le chemin abandonné s'enfonce dans le brouillard.
Je m'arrête m'appuyant sur ma canne et regarde à l'entour,
La nature entière brille.
J'entends le doux roucoulement des rossignols
Je vois une pluie de pétales tomber.
Là où s'épuise le chemin, s'étend la plaine.
Je note un poème sur la porte d'un vieux temple.
La solitude s'étend jusqu'à la limite des nuages.
Une oie sauvage traverse le ciel pour retourner au pays.
Que le coeur est profond et serein.
Dans mon extase j'oublie ce qui distingue le bien et le mal.
J'ai dépassé la trentaine et j'entre dans la vieillesse.
Le paysage printanier est toujours tendre.
Je me promène en suivant la mutation de la nature.
Je me trouve imperturbablement face aux fleurs parfumées.

Le chrysanthème à la fenêtre
est sans couleur encore
Mais voici l'aurore

Natsume Sôseki

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De penser, Simone

8 Janvier 2024, 01:42am

Publié par vertuchou

Dimanche soir [5 septembre 1920]

De penser, Simone, que dans quelques très petites heures, je ne pourrai plus vous aimer avec mes yeux, que je serai déjà loin de vous, me décourage presque. Pourquoi notre amour nous apporte-t-il si peu de bonheur ? Je vous aime pourtant avec tout ce que j’ai de meilleur : je ne peux pas plus vous aimer.

Quand vous lirez ces lignes, je ne serai plus là ; sentirez-vous toute mon âme vous entourer, vous pénétrer ?
Elle sera toujours avec vous.

.Alain

Lettre d'Alain Grandbois à Simone Routier

 

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Hospice

7 Janvier 2024, 01:24am

Publié par vertuchou

C'est l'hospice, l'ancien hospice provincial,
le manoir délabré de tuiles noircies
où nichent les martinets en été
et les corbeaux crient les nuits d'hiver.
Avec son fronton au nord, entre les deux tours
de l'ancienne forteresse, le bâtiment sordide
de murs fissurés et de murs sales
c'est un coin d'ombre éternelle. Le vieil hospice!
Pendant que le soleil de janvier envoie sa faible lumière,
sa triste lumière voilée sur les champs stériles,
À une petite fenêtre, ils apparaissent, à la lumière du jour,
des visages pâles, abasourdis et malades,
contempler les montagnes bleues de la sierra;
Ou, du ciel blanc, comme sur une fosse,
tombe la neige blanche sur la terre froide,
sur la terre froide la neige silencieuse ...

Antonio Machado

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Etudes de chaque jour

6 Janvier 2024, 01:28am

Publié par vertuchou

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La vie profonde

5 Janvier 2024, 01:22am

Publié par vertuchou

Être dans la nature ainsi qu'un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l'orage,
La sève universelle affluer dans ses mains.

Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l'espace.

Sentir, dans son cœur vif, l'air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre ;
— S'élever au réel et pencher au mystère,
Être le jour qui monte et l'ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l'eau,
Et comme l'aube claire appuyée au coteau
Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...

Anna de Noailles

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Comment définiriez-vous la poésie ?

4 Janvier 2024, 01:56am

Publié par vertuchou

Comment définiriez-vous la poésie ?
Un dialogue obsessionnel avec l’absence, avec l’absent. Toutes les absences et tous les absents. Absence métaphysique comme absence sexuelle. Absence d’un lieu aussi… La poésie est toujours ailleurs.

Amira Casar

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Un poème sauve un jour

3 Janvier 2024, 01:09am

Publié par vertuchou

Un poème sauve un jour.

Plusieurs poèmes pourront-ils
sauver la vie entière ?
Ou suffit-il d’un seul ?

Tout ce qui sauve
pose ce dilemme.
Le résoudre est la clé
du hasard de se sauver.

Roberto Juarroz

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Allegro non molto

2 Janvier 2024, 01:04am

Publié par vertuchou

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