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Elle prendra décidément place

5 Novembre 2014, 04:05am

Publié par vertuchou

“Elle prendra décidément place pour moi dans l’interminable liste

des belles inaccessibles, de ces êtres aperçus un instant, aussitôt

reconnus, dont nous comprenons qu’ils sont faits de toute éternité

pour nous (et nous pour eux), mais qui ont croisé trop tôt ou

trop tard - quelquefois seulement d’une heure, d’une minute -

notre pauvre chemin terrestre.”

– Dominique Noguez, “Les Derniers jours du monde”.

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Elle lui semblait si belle, si séduisante

24 Octobre 2014, 04:33am

Publié par vertuchou

Elle lui semblait si belle, si séduisante, si différente des gens du commun

qu'il ne comprenait pas pourquoi personne n'était comme lui bouleversé

par le chant de castagnette de ses talons sur les pavés de la rue,

ni pourquoi les cœurs ne battaient pas la chamade aux soupirs

de ses volants, ni pourquoi personne ne devenait fou d'amour

sous la caresse de ses cheveux, l'envol de ses mains, l'or de son rire.


Gabriel García Márquez l'amour aux temps du choléra

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A ton retour, je vais te donner une vraie fête

21 Octobre 2014, 04:13am

Publié par vertuchou

"A ton retour, je vais te donner une vraie fête de l’amour littéraire - ce qui veut dire baiser et parler et parler et encore baiser - et une bouteille d’Anjou entretemps, ou un vermouth-cassis. Anaïs, je vais littéralement t’écarteler. Que Dieu me pardonne si jamais cette lettre est ouverte par erreur. Je n’y peux rien. Je t’aime. Je te veux. Tu es mon pain et mon vin, tu fais fonctionner cette foutue machine, pour ainsi dire. Être sur toi est une chose, mais me rapprocher de toi en est une autre. Je me sens proche de toi, je ne forme qu’un avec toi, tu es à moi, que cela soit admis ou pas. Chaque jour d’attente est pour moi une torture. Je les compte lentement, douloureusement. …"

- Lettre d'Henry Miller à Anaïs Nin

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J’ai envie de t’embrasser, de te couvrir de baisers

8 Octobre 2014, 04:10am

Publié par vertuchou

"J’ai envie de t’embrasser, de te couvrir de baisers, j’ai envie de toi.
Une envie qui est l’armature de toutes mes journées, qui est là,
derrière tous les gestes, derrière toutes mes pensées,
une envie qui peut se lire de partout : j’ai l’impression que
tous ceux qui me regardent lisent ton nom imprimé sur ma peau.
Je me sens nue, vêtue de ton seul nom qui me rend plus nue que jamais.
Mais cela me plaît, je suis heureuse, je suis heureuse de t’aimer,
je suis heureuse que tu m’aimes, je serai toujours heureuse,
aussi longtemps que je t’aimerai et que tu m’aimeras."

~ Lettre de Franca à Louis Althusser

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Etoile du matin

26 Septembre 2014, 04:59am

Publié par vertuchou

Étoile du matin pour éveiller mon amour d’un baiser pâle encore. Le jour se déchire, cisaillé d’hirondelles. J’adore le soleil qui te ressemble, et je m’écoute vivre seule à cette heure pure. J’écoute comme je t’aime… Vois-tu le même grand ciel bleu que moi ? Chute d’étoiles en plein jour dans l’âme plus profonde, j’écoute le matin qui s’ouvre dans ma gorge. Vacances ! Je déjeune d’une orange et du rêve de ta bouche dans le vent de mer…

Mireille Sorgue, Lettres à l’Amant

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Je ne l’ai rencontrée que deux fois

15 Septembre 2014, 08:16am

Publié par vertuchou

“Je ne l’ai rencontrée que deux fois. C’est peu. Mais l’extraordinaire ne se mesure pas en termes de temps. Je fus conquis d’emblée par son air d’absence et de dépaysement, ses chuchotements (elle ne parlait pas), ses gestes mal assurés, ses regards, qui n’adhéraient aux êtres ni aux choses, son allure de spectre adorable. « Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? » était la question qu’on avait envie de lui poser à brûle-pourpoint. [...]
A l’instant même où je la vis, je devins amoureux de sa timidité, une timidité unique, inoubliable, qui lui prêtait l’apparence d’une vestale épuisée au service d’un dieu clandestin ou alors d’une mystique ravagée par la nostalgie ou l’abus de l’extase, à jamais inapte à réintégrer les évidences !"

— Emil Cioran, Exercices d’admiration

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"Il" était mon premier amant

27 Août 2014, 04:09am

Publié par vertuchou

"Il" était mon premier amant. C'était sur lui que j'avais connu le parfum de mon propre corps. C'est toujours sur le corps des autres qu'on découvre le sien, sa longueur, son odeur, d'abord avec méfiance, puis avec reconnaissance.


Françoise Sagan

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Invitez-moi à passer la nuit

19 Août 2014, 04:02am

Publié par vertuchou

Invitez-moi à passer la nuit dans votre bouche
Racontez-moi la jeunesse des rivières
Pressez ma langue contre votre œil de verre
Donnez-moi votre jambe comme nourrice
Et puis dormons frère de mon frère
Car nos baisers meurent plus vite que la nuit.

Joyce Mansour

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Tenue par lui

7 Août 2014, 05:05am

Publié par vertuchou

Tenue par lui, tête renversée, elle entrouvrit les lèvres comme une fleur éclose, et ils burent l'un à l'autre, soigneux, profonds, perdus et ce fut le grave langage, soudain furieux langage de jeunesse, longue lutte mouillée, lèvres et langues unies. Plus bas maintenant, osa-t-elle imperceptiblement murmurer.

Albert Cohen, Belle du Seigneur

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C’est lui, c’est lui

27 Juillet 2014, 04:37am

Publié par vertuchou

C’est lui, c’est lui
aussitôt j’ai su
à l’instant même où il
mon sang a fait son grand tour
à l’instant même où je l’ai vu
dès que je vous ai vu, tu m’as plu
dès qu’il m’a regardé, je n’ai plus pu
dès ce moment je n’ai eu de cesse de
il a suffi que vous, il a fallu que tu
mon cœur l’a reconnu au premier coup de son œil
c’était en bas, dans la rue, chez des amis, au café
(il pleuvait)
son âme tout entière vaut le regard, détour, voyage
je vous aime depuis tous ces yeux que vous m’avez balancés
je vous aime car ma gorge s’est renouée, mon sang n’a fait qu’un, mes veines sont devenue bleues
vous m’avez donné le goût des larmes, des chaudes larmes, du sel dans la bouche
je vous aime pour tout ce sang que vous avez retourné jusqu’à ce que mon plus grand silence apparaisse
c’était chez des organes, il pleuvait, c’était au café, dans une salle d’attente, c’était, c’était là
quand je pense que je nous attendais depuis tant de temps, depuis tout le temps, depuis tout de suite, depuis là


Jacques Rebotier

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