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poetes d'aujourd'hui

Jour naissant

25 Mars 2015, 04:29am

Publié par vertuchou

Quand la fente de la nuit révèle l’aube
le vent s’amuse à tresser les cheveux des arbres
il joue avec le restant d’étoiles

Toi tu poses ton pied dans le jour
tu picores l’ombre
tu pourfends les fumées de l’âme
tu es dans cet intervalle un homme de trop

Tu illumines la poussière du temps
tu étreins l’arbre
et le jour fleurit dans ta main


Jean-Pierre Brèthes

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Rimes à rien

20 Mars 2015, 04:16am

Publié par vertuchou

Si je t’aime
Je finirai dans un poème
Comme toutes tes histoires
L’amour se vit entre les lignes
Si je t’aime
Tu écriras nos adieux
Avant que finisse la nuit

L’amour s’écrit plus qu’il se vit
Autant attendre de te lire
Autant nous vivre dans tes vers
Alignés sur le comptoir de tes idées
Pense à moi perdue
Faute d’amour faute de goût
Faute de savoir vivre savoir lire

Gabrielle Burel

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Si...

18 Mars 2015, 04:14am

Publié par vertuchou

Si le un devenait le trois,
Si le six était le trente-trois,
Si la règle devenait l'équerre,
Si aujourd'hui était hier,
Si la France était l'Italie,
Si le U devenait le I,
Si essayer était un test,
Si tout le monde était extra-terrestre,
On dormirait le jour.

Killian FRANCOIS

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Art poétique

12 Mars 2015, 04:10am

Publié par vertuchou

Dans le poème
On peut lire

Le monde comme il apparaît
Au premier regard.

Mais le poème
Est un miroir

Qui offre d'entrer dans le reflet

Pour le travailler,
Le modifier.

- Alors le reflet modifié
Réagit sur l'objet
Qui s'est laissé refléter.

Eugène Guillevic

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Faire vivre

8 Mars 2015, 04:55am

Publié par vertuchou

Ils étaient quelques-uns qui vivaient dans la nuit
En rêvant du ciel caressant
Ils étaient quelques-uns qui aimaient la forêt
Et qui croyaient au bois brûlant
L’odeur des fleurs les ravissait même de loin
La nudité de leurs désirs les recouvrait
Ils joignaient dans leur cœur le souffle mesuré
A ce rien d’ambition de la vie naturelle
Qui grandit dans l’été comme un été plus fort

Ils joignaient dans leur cœur l’espoir du temps qui vient
Et qui salue de loin un autre temps
A des amours plus obstinées que le désert

Un tout petit peu de sommeil
Les rendait au soleil futur
Ils duraient ils savaient que vivre perpétue

Et leurs besoins obscurs engendraient la clarté.

Ils n’étaient que quelques-uns
Ils furent foule soudain

Ceci est de tous les temps.

Paul Eluard

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Facile est bien

4 Mars 2015, 04:31am

Publié par vertuchou

Facile est beau sous tes paupières
Comme l’assemblée du plaisir
Danse et la suite

J’ai dit la fièvre

Le meilleur argument du feu
Que tu sois pâle et lumineuse

Mille attitudes profitables
Mille étreintes défaites
Répétées vont s’effaçant
Tu t’obscurcis tu te dévoiles
Un masque tu l’apprivoises
Il te ressemble vivement
Et tu n’en parais que mieux nue
Nue dans l’ombre et nue éblouie
Comme un ciel frissonnant d’éclairs
Tu te livres à toi-même
Pour te livrer aux autres.

Paul Eluard

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A l'impossible on est tenu

28 Février 2015, 04:26am

Publié par vertuchou

Oui je sais que
la réalité a des dents
pour mordre
que s'il gèle il fait froid
et que un et un font deux

je sais je sais
qu'une main levée
n'arrête pas le vent
et qu'on ne désarme pas
d'un sourire
l'homme de guerre

mais je continuerai à croire
à tout ce que j'ai aimé
à chérir l'impossible
buvant à la coupe du poème
une lumière sans preuves

car il faut être très jeune
avoir choisi un songe
et s'y tenir
comme à sa fleur tient la tige

contre toute raison


Jean-Pierre Siméon

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Embrasse-moi

26 Février 2015, 03:44am

Publié par vertuchou

C’était dans un quartier de la ville lumière
Où il fait toujours noir où il n’y a jamais d’air
Et l’hiver comme l’été là c’est toujours l’hiver
Elle était dans l’escalier
Lui à côté d’elle elle à côté de lui
C’était la nuit
Ça sentait le souffre
Car on avait tué des punaises dans l’après-midi
Et elle lui disait
Ici il fait noir
Il n’y a pas d’air
L’hiver comme l’été c’est toujours l’hiver
Le soleil du bon dieu ne brill’ pas de notr’ côté
Il a bien trop à faire dans les riches quartiers
Serre-moi dans tes bras
Embrasse-moi
Embrasse-moi longtemps
Embrasse-moi
Plus tard il sera trop tard
Notre vie c’est maintenant
Ici on crèv’ de tout
De chaud et de froid
On gèle on étouffe
On n’a pas d’air
Si tu cessais de m’embrasser
Il me semble que j’mourais étouffée
T’as quinze ans j’en ai quinze
A nous deux on a trente
A trente ans on n’est plus des enfants
On a bien l’âge de travailler
On a bien celui de s’embrasser
Plus tard il sera trop tard
Notre vie c’est maintenant
Embrasse-moi !

Jacques Prévert

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Aux Oiseaux sensuailes

24 Février 2015, 04:19am

Publié par vertuchou

Elle ses lèvres sont conçues
pour épeler l’encens tremblé des mots
Elle le tour de glaise de sa bouche
modèle la hanche féminine des mots

A sa bouche le rouge
ainsi que la vigne à la soif
ajuste un doigt d’ivresse
une once de cerise au ciel

Si elle soupire voit-on
naître un coquelicot une fleur de pavot ?
Elle ses lèvres sont conçues
pour laver de salive
le verbe quand il se fait volupté

Denys-Louis Colaux

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Vivant, ne vivant plus

20 Février 2015, 04:17am

Publié par vertuchou

Vivant ne vivant plus
les amants séparés
ne peuvent pas dormir
redisant le nom de l'amour
et de la source inconsolable

Criant ne criant plus
la bouche enfoncée dans la nuit
ils roulent sur l'oreiller impossible du temps
et c'est le temps qui les nourrit

Leurs deux noms enlacés dans la matière noire
les amants séparés ne peuvent pas dormir
priant que le temps passe
priant et suppliant
que le temps de l'amour ne passe jamais
vivant ne vivant plus
vivant l'inexorable.

Henry Bachau

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