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Nous sommes allongés

20 Juin 2021, 12:23pm

Publié par vertuchou

Nous sommes allongés l’un contre l’autre. Henry dit que je suis enroulée autour de lui, comme un chat. J’embrasse sa gorge, j’aperçois sa gorge comme sa chemise ouverte, je ne peux plus parler tant le désir me trouble. Je lui murmure à l’oreille d’une voix enrouée :  » Je t’aime « , trois fois, sur un ton si étrange qu’il en est effrayé.  » Je t’aime tant que je voudrais même t’offrir des femmes !  »

Anaïs Nin, Henry et June : Les cahiers secrets

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Ils se sont embrassés.

13 Juin 2021, 01:46am

Publié par vertuchou

Ils se sont embrassés. Ils se sont embrassés avec le même désespoir que deux personnes qui ont attendu toute une vie. Les doigts partout, à travers les cheveux, entre les lèvres, ils s'embrassaient non seulement avec la bouche, avec tout le corps. Ils se sont embrassés, et ils n'arrivaient pas à assez .

Valentina d’Urbano

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Le visage amoureux

6 Juin 2021, 01:52am

Publié par vertuchou

Le visage amoureux est visage des hauteurs. Il est exposé aux poussières des saisons, aux passages des étoiles.
Il est rendu à sa substance première, celle du vent qui passe et tourmente les feuillages. Tout peut se lire en lui. Il baigne dans cette impudeur qui est la force extrême de l'innocence, et sa matière est si fine que la moindre parole l'agite infiniment.

Christian Bobin, Souveraineté du vide.

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Je raccrochai, me tournai vers Laura

29 Mai 2021, 01:40am

Publié par vertuchou

 Je raccrochai, me tournai vers Laura et tous ces mots qui ne savent pas parler devaient se presser dans mon regard. Il y avait longtemps que je n’avais été plus heureux qu’en ce silence. Lorsque j’allai m’agenouiller auprès de toi et que tu as appuyé ton front contre mon épaule, lorsque je sentis tes bras autour de mon cou, les mots d’amour que je murmurais retrouvaient leur enfance, comme s’ils venaient de naître et que rien encore ne leur était arrivé. Il y avait dans la chambre assez d’obscurité pour qu’il n’y eût plus que le goût de tes lèvres. Lorsque tu bouges un peu et que ta tête vient se poser sur mon épaule à la place du violon, chaque mouvement de ton corps creuse mes paumes de vide et plus mes mains te tiennent et plus elles te cherchent.

Romain Gary, Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable

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Mes paumes se posent sur son cou

21 Mai 2021, 01:23am

Publié par vertuchou

Mes paumes se posent sur son cou, nos visages se rapprochent, nos lèvres se joignent. En une seconde, j'apprends ce que c'est l'éternité. Il me semble que plus rien n'est en mesure de ne résister.

Didier Daeninckx, Galadio.

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Il a embrassé

13 Mai 2021, 01:51am

Publié par vertuchou

Il a embrassé le bout de mes lèvres, a passé sa langue à travers elles.
'Tu as bon goût, je me suis abstenu de te manger.'
Il ne souriait pas. 'Puis-je t'embrasser?'
«Non, tu es pollen, obéis à moi qui suis le vent.


Erri De Luca, La veille du bonheur

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Le désir qui fait que toute la surface de la peau

6 Mai 2021, 01:33am

Publié par vertuchou

Le désir qui fait que toute la surface de la peau s'éclaire et désire la surface d'une autre peau dont on ne connait rien. On est intime avant même de se connaître. On ne peut plus se passer du regard de l'autre, de son sourire, de sa main, de ses lèvres. On perd la boussole, on s'affole. On le suivrait au bout du monde et la raison dit : mais que sais tu de lui ? Rien, rien, hier encore il portait un prénom inconnu.

Quelle belle ruse inventée par la biologie pour l'homme qui se croit si fort ! Quel pied de nez de la peau au cerveau ! Le désir s'infiltre dans les neurones et les embrouille. On est enchainé, privé de liberté.

Katherine Pancol, Les yeux jaunes des crocodiles

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Qui pourrait décrire le désir

28 Avril 2021, 01:58am

Publié par vertuchou

Qui pourrait décrire le désir quand il est aussi torride, chargé de succulences, impérieux ? Il échappe aux mots. Seule, peut-être, la musique peut rendre la puissance de la houle qui le porte, le souffle brûlant et les vibrations qu’il dégage. Il m’a, naguère, inspiré un tableau (allons, tant pis, fini le secret ! On sait maintenant ce que je fais). La toile était ronde, et j’avais peint une incandescence orange au centre, vers laquelle vibrait un déferlement d’ondes rouges et lavande. (J’en étais alors à ma période dite abstraite, qui suivit ma période dite figurative, laquelle précéda ma période dite postmoderniste, celle des photogrammes.) Ces ondes de rouges et de lavande, semblables aux orbes futuristes d’une meurtrissure, j’en ressens physiquement le choc à présent : elles me pénètrent, m’envahissent avec les caresses de mon amant qui parcourent mon corps, glissent jusqu’à mes fesses, se coulent entre mes cuisses où ses doigts écartent la fente de la culotte rouge, trouvent l’orée satinée. Et je me liquéfie…
La suite, qui ne la connaît d’avance, moi la première ? – à ceci près que je suis affolée de désir.

Erica Jong,  Nana blues

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Assise, elle maintenait haute

20 Avril 2021, 01:54am

Publié par vertuchou

Assise, elle maintenait haute une jambe écartée : pour mieux ouvrir la fente, elle achevait de tirer la peau des deux mains. […] — Embrasse ! […] Je tremblais : je la regardais, immobile, elle me souriait si doucement que je tremblais. Enfin, je m'agenouillai, je titubai, et je posai mes lèvres sur la plaie vive. Sa cuisse nue caressa mon oreille : il me sembla entendre un bruit de houle, on entend le même bruit en appliquant l'oreille à de grandes coquilles.

 Georges Bataille, Madame Edwarda

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Ce ne sont pas des souvenirs

13 Avril 2021, 01:49am

Publié par vertuchou

Ce ne sont pas des souvenirs qui, en moi, t'entretiennent ; tu n'es pas non plus mienne par la force d'un beau désir. Ce qui te rend présente, c'est le détour ardent qu'une tendresse lente décrit dans mon propre sang. Je suis sans besoin de te voir apparaître ; il m'a suffi de naître pour te perdre un peu moins.

Rainer Maria Rilke,  Portrait intérieur

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