la poésie est l'étoile
la poésie est l'étoile
qui mène à Dieu rois et pasteurs.
Victor Hugo
Coups de cœur
la poésie est l'étoile
qui mène à Dieu rois et pasteurs.
Victor Hugo
Lointaine avec ta peau
Blanchie par les roses,
Tu es une rose qui vit et ne parle point.
Lorsqu’au fond de ta poitrine
Te naîtra une voix,
Muette, toi aussi,
Tu porteras ma croix.
Muette sur le dallage du grenier, sur les marches,
Sur la terre du potager,
Dans la poussière des étables…
Muette au foyer,
Avec des mots serrés
Dans ton cœur, désormais
Perdu dans un sentier de silence.
Pier Paolo Pasolini
Lontàn, cu la to pièl
sblanciada da li rosis,
i ti sos una rosa
ch’a vif e a no fevela.
Ma quant che drenti al sen
ti nassarà na vòus
ti puartaràs sidina
encia tu la me cròus.
Sidina tal sulisu
dal solàr, ta li scialis,
ta la ciera dal ort,
tal pulvin da li stalis…
Sidina ta la ciasa
cu li peràulis strentis
tal cour romai pierdút
par un troi di silensi.
L'automne met dans les lilas
D'étranges fleurs que nul ne voit,
Des fleurs aux tons si transparents
Qu'il faut avoir gardé longtemps
Son âme de petit enfant
Pour les voir le long des sentiers
Et pour pouvoir les assembler
En un seul bouquet de clarté
Comme font, à l'aube, les anges
Les mains pleines d'étoiles blanches...
Maurice Careme
Les poètes, un jour, reviendront sur la terre.
Ils reverront le lac et la grotte enchantée,
Les jeux d'enfants dans les bocages de Cythère,
Le vallon des aveux, la maison des péchés,
Et toutes les amies perdues dans la pensée,
Les soeurs plaintives et les femmes étrangères,
Le bonheur féérique et la douce fierté
Qui posait des baisers à leur front solitaire.
Et ils reconnaîtront sous des masques de folles,
A travers Carnaval, dansant la farandole,
Leurs plus beaux vers enfin délivrés du sanglot
Qui les fit naître. Alors, satisfaits, dans le soir,
Ils s'en retourneront en bénissant la gloire,
L'amour perpétuel, le vent, le sang, les flots.
Jean Cassou
Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n'entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été
Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire
Guillaume Apollinaire
Stabat Mater de Pergolèse