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Coups de cœur
La poésie est un monde
La poésie est un monde enfermé dans un homme.
Victor Hugo
Baiser
Quand ton col de couleur rose
Se donne à mon embrassement
Et ton oeil languit doucement
D’une paupière à demi close,
Mon âme se fond du désir
Dont elle est ardemment pleine
Et ne peut souffrir à grand’peine
La force d’un si grand plaisir.
Puis, quand s’approche de la tienne
Ma lèvre, et que si près je suis
Que la fleur recueillir je puis
De ton haleine ambroisienne,
Quand le soupir de ces odeurs
Où nos deux langues qui se jouent
Moitement folâtrent et nouent,
Eventent mes douces ardeurs,
Il me semble être assis à table
Avec les dieux, tant je suis heureux,
Et boire à longs traits savoureux
Leur doux breuvage délectable.
Si le bien qui au plus grand bien
Est plus prochain, prendre ou me laisse,
Pourquoi me permets-tu, maîtresse,
Qu’encore le plus grand soit mien?
As-tu peur que la jouissance
D’un si grand heur me fasse dieu?
Et que sans toi je vole au lieu
D’éternelle réjouissance?
Belle, n’aie peur de cela,
Partout où sera ta demeure,
Mon ciel, jusqu’à tant que je meure,
Et mon paradis sera là.
Joachim du Bellay
Hier
Hier j’étais le cheval
Aujourd’hui l’édredon
Demain un ciel d’orage au dessus des maisons
Hier c’était la joie
Aujourd’hui le soleil
Demain une aventure, un don, un beau réveil
Hier j’aimais la soie
Aujourd’hui le nylon
Demain une hirondelle au dessus des saisons
Hier une gentiane
Aujourd’hui un cyprès
Demain une pierre de lave que l’on aurait craché
Hier un ouragan
Aujourd’hui c’est l’été
Demain un autre jour et tout repartira
Comme une cavalcade au dessus des nuages
Winston Perez, 2005
Sans titre
Leon Tarasewicz
Sans titre
2001
huile sur bois
190 x 305 cm
Elsa
Tandis que je parlais le langage des vers
Elle s'est doucement tendrement endormie
Comme une maison d'ombre au creux de notre vie
Une lampe baissée au coeur des myrtes verts
Sa joue a retrouvé le printemps du repos
O corps sans poids pose dans un songe de toile
Ciel formé de ses yeux à l'heure des étoiles
Un jeune sang l'habite au couvert de sa peau
La voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu sait obéissant à quels lointains signaux
Et c'est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables
Je vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu'elle reste pareille aux marches du silence
Qui m'échappe pourtant de toute son enfance
Dans ce pays secret à mes pas interdit
Je te supplie amour au nom de nous ensemble
De ma suppliciante et folle jalousie
Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble
J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux
Louis Aragon
Tristes apprêts, pâles flambeaux
"Tristes apprêts,pâles flambeaux"
air de Télaire,
extrait de l'opéra baroque "Castor et Pollux"
composé par Jean Philippe Rameau en 1737
interprété par
Véronique Gens
Le coucher du soleil romantique
Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !
- Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !
Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite...
- Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;
L'irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;
Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus et de froids limaçons.
Charles Baudelaire
Green are your eyes
In the morning when you rise.
Don't you be afraid, my love,
To lie by me,
Your father will not know.
Love can be broken
Though no words are spoken.
Don't you be afraid to lie
By me my love,
Your father will not know.
Love, don't cry
I'll not try.
Don't you be afraid to lie
By me, my love,
Your father will not know.
Yes love, don't you cry,
I'll not try.
Don't you be afraid to lie
By me, my love.
Your father will be told someday
About our wedding day