Absent...
Absent
Le bleu
Et pourtant
Le sable l'appelle.
Hélène Cadou
Coups de cœur
Absent
Le bleu
Et pourtant
Le sable l'appelle.
Hélène Cadou
La poésie est un vin délicieux
de l'imagination
qui, modéré,
réjouit l'esprit,
offre la compréhension
enchante l'imagination,
et amoindrit la tristesse.
Bernardo de Balbuena
La poesía es un sabroso vino
de la imaginación,
que, moderado,
alegra el espíritu,
regala el entendimiento,
deleita la fantasía
y menoscaba la tristeza
La pluie qui tombe m’effraie un peu
Comme les larmes qui coulent de tes yeux
Le temps n’attend pas tu le sais
Seuls les regrets semblent parfait
Il est dangereux de se pencher au-dedans
Les robes de mariées c’est salissant
Les regrets ça va droit au cœur
Et ça y reste
Jusqu'à ce qu’on meurt
La pluie qui tombe se calme un peu
La nuit approche et je m’en veux
De n’avoir pas lu dans tes yeux
Celui qui sait est malheureux
Il est dangereux de se pencher au-dedans
Les robes de mariées sont maculées de sang
Les regrets ça va droit au cœur
Et ça y reste
Jusqu'à ce qu’on meurt
Les regrets ça va droit au cœur
Et ça y reste
Jusqu'à ce qu’on meurt
Quand on est mort
Que reste-t‘il
Quelques bouquets de roses
Inutiles
Bien trop fragiles
Daniel Darc
Le saxophoniste Stan Getz, enregistré à Munich en 1990 en compagnie du pianiste Kenny Barron
Elle dispose de choses : des épaules, des fesses, un nombril, des colliers, une chevelure, du jade… Tout cela la dispose. Du jade, une chevelure, des colliers la disposent, mais elle dispose de son pas, de son éclat, de son souffle.
Elle dispose de sa peau. Non. Des épaules, des fesses, un nombril, des sourires, des robes, des doigts, des ongles, des colliers la disposent. Sa peau la dispose.
De l’âme la dispose. Comment dire autrement ? De l’âme. Des vagues, des lames d’âmes. Trop ce vocable. Du naufrage à peine, du vertige la dispose, et elle dispose des roses d’âmes, d’âme trémière au vent frémissant comme une aube.
Non. Encore non. Elle danse. Elle dispose d’hommes qui la disposent, l’opposent, la reposent, font sa pause.
Yves Le Pestipon
Je suis dur
je suis tendre
Et j'ai perdu mon temps
À rêver sans dormir
À dormir en marchant
Partout où j'ai passé
J'ai trouvé mon absence
je ne suis nulle part
Excepté le néant.
Je porte accroché au plus haut des entrailles
À la place où la foudre a frappé trop souvent
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement.
Pierre Reverdy
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal ;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Arthur Rimbaud
La poésie est inadmissible, d’ailleurs elle n’existe pas.
Denis Roche